À la Sorbonne, latinistes et hellénistes se rebiffent contre la réforme du collège

À la Sorbonne, latinistes et hellénistes se rebiffent contre la réforme du collège. Professeurs et étudiants s’inquiètent d’une réforme qui proposerait à l’intérieur des cursus moins de langues anciennes et plus d’histoire. Parmi les soutiens, Régis Debray dénonce la tentation de «remplacer le verbe par le chiffre».

Ils sont une centaine, ce mercredi soir, rassemblés dans l’un de ces amphithéâtres aveugles en sous-sol dont la Sorbonne a le secret. Professeurs de langues anciennes mais aussi étudiants à l’allure sage, appelés par diverses associations, brandissent des pancartes discrètes pour défendre ce qui leur tient à cœur: l’enseignement du latin et du grec au collège.

De «grandes personnalités» témoignent à la tribune de leur sympathie à la cause. À commencer par le philosophe Régis Debray selon qui l’esprit de la réforme du collège est de «remplacer le verbe par le chiffre». Il fustige «la myopie de la classe dirigeante» et s’interroge sur «la question angoissante d’une civilisation qui, si cela continue, ne sera pas à la hauteur de son avenir».

À ceux qui, au ministère, estiment que les langues anciennes constituent un enseignement élitiste qu’il faudrait rendre plus «sexy» avec moins de langue et plus d’histoire, les professeurs répondent que plus de 520 .000 élèves les étudient toujours au collège. Cet enseignement s’est démocratisé mais le ministère refuse régulièrement des ouvertures de cours, regrettent-ils.

Le Figaro : Par Marie-Estelle Pech

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