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LE PINDARE DE KALLIERGIS
:
EXEMPLAIRE DE LA PRINCESSE DES DEUX-SICILES
369)
ΠΙΝ∆ΑΡΟΥ ΟΛΥΜΠΙΑ ΠΥΘΙΑ ΝΕΜΕΑ ΙΣΘΜΙΑ.
Rome. Zacharias Kalliergis.1515
In-4 (225 X 170mm) 238 feuillets chiffrés (sur 240 : les ff. blancs i6 (66) et Q10 (168) font
défaut). a-x et A-R, tous quaternions, exceptés i,n,x ternions, Q quinternion et a duernion,
bien qu'annoncé quaternion au colophon. Impression bicolore au feuillet b, pas de signature
au feuillet A.
Plein maroquin cerise, triple encadrement, dont une large roulette; armes des Bourbon au
centre du premier plat. Dos sans nerf, très orné, avec une fleur de lys quatre fois répétée ;
roulette sur les coupes, roulette intérieure. Toutes tranches dorées. Reliure établie vers
1825, probablement de facture italienne.
Ex-libris sur le premier contre-plat de Marie Christine de Bourbon (1806-1878), princesse
des Deux Siciles, troisième épouse de Ferdinand VII (1784-1833), roi d'Espagne. Discrets
timbres de collections au recto et au verso du titre. (Le relieur a inscrit par erreur en queue la
date de 1513)
.
Première édition séparée de Pindare (qui avait été publié par Alde à Venise en 1516, dans un
recueil comprenant, en plus de ce poète, Callimaque, Dionysius Periégète et Lycophron) ;
première édition des très abondantes scholies grecques ;
premier livre grec imprimé à
Rome
.
Cette édition sert de base à toutes les éditions ultérieures, tant pour le texte de Pindare que
pour les scholies. Elle marque une phase majeure dans l'histoire de l'enseignement du grec à
Rome à la Renaissance.
Devenu Pape en 1513 sous le nom de Léon X, Giovanni de Medicis, fils de Lorenzo de
Medicis, fait aussitôt appel à Janos Lascaris pour fonder à Rome une école grecque. Pietro
Bembo, secrétaire du Pape, demande à Markos Mousouros de choisir une douzaine de jeunes
élèves parmi la noblesse grecque de la Diaspora. Le 15 février 1514, Lascaris présente au
Pape les douze jeunes gens, et leur professeur, Zacharias Kallierges.
Kallierges, non content d'enseigner, fait graver de nouveaux caractères grecs à partir des
poinçons qu'il avait apportés de Venise, où il avait exercé jusqu'à 1509, installe trois presses
dans la demeure (plus tard connue sous le nom de Palais Farnèse) du puissant banquier
Agostino Chigi, et obtient le financement du chancelier Cornelio Benigno -qui emprunte 500
ducats à Chigi.
Son Pindare, imprimé sur papier vergé de belle qualité, est publié le 15 août 1515, suivi d'un
Theokritos, imprimé avec les mêmes fontes et financé par les mêmes 500 ducats, qui sort des
presses le 15 janvier 1516.
En septembre 1516, probablement poussé par son prêteur, Benigno est contraint de céder à
Francesco Calvo, libraire à Pavie, les invendus en feuilles imprimées -soit 778 exemplaires de
Pindare et 981 exemplaires de Theokritos, c'est-à-dire la quasi totalité du tirage - pour la
somme de 450 ducats, dont 20 reviennent à Kallierges.
Est-ce à cette occasion que 2 feuillets du cahier liminaire sont supprimés dans les exemplaires
cédés à Calvo? Ou bien s'agit-il tout simplement d'une erreur de l'imprimeur dans le Registre,
après une réimposition en cours d'édition?
Dans l'attente de la publication de la somme sur le Pindare de Kallierges que prépare le très
savant et très précis Staffan Fogelmark, nous nous permettons d'avancer ces deux hypothèses,
constatant que les pièces liminaires (Poème en grec moderne de Benedetto Lampridio,
biographies de Pindare, chapitres sur les poètes lyriques et sur la prosodie de Pindare) sont