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531 bis) [363] [DURAS, Claire Lechat de Kersaint, duchesse de]
Ourika. Deuxième édition. A Paris, chez Ladvocat, 1824.
[A la suite :]
(Félix BODIN) Eveline. A Paris, chez Ladvocat, 1824.
2 ouvrages en 1 volume in-12, 172 pages. (2ff), 140 pages. Elégante reliure du temps, 1/2
veau, dos très orné de fers poussés à chaud et à froid. (Petits manques de papier sur les
coupes. Infimes rousseurs.)
.
Intéressante réunion de deux nouvelles, ou courts romans, publiés sous le voile de
l’anonyme, qui ont pu sembler aux lecteurs de l'époque imités l'un de l'autre, ce qui a amené
Ladvocat à une mise au point (elle-même mystificatrice) dans la préface d'Eveline.
Le texte du facétieux Félix Bodin, alors très célèbre, fut même "attribué, lorsqu'il parut, à la
plume élégante de la duchesse de Duras, dont l'auteur avait su imiter le style" (Quérard, II, 55)
1)
Ourika (par la duchesse de Duras).
Première édition en librairie
, "publiée au
profit d'un établissement de charité", parue la même année que l'édition originale imprimée à
25 exemplaires seulement, qui furent distribués aux amis de l'auteur.
Ce premier roman de la duchesse de Duras, amie de Chateaubriand, a pour héroïne une jeune
esclave sénégalaise, achetée à l'âge de deux ans au moment de son embarquement pour les
colonies, amenée en métropole, et élevée dans une famille aristocratique. Son amour
impossible pour un jeune et riche noble de race blanche la mènera au couvent -et à la folie.
"Qui voudra jamais épouser une négresse? Et si, à force d'argent vous trouvez quelqu'un qui
consente à avoir des enfans nègres, ce sera un homme d'une condition inférieure."(p. 60).
Ourika passe pour être le premier roman dont le protagoniste est une femme noire.
( Clouzot, 63 ; Vicaire, III, 535 ; Escoffier, n°497).
2)
Eveline (par Félix Bodin
, historien et novelliste, Saumur 1795-1837)).
Edition
originale
. L'éditeur, dans son Avis, affirme que cette nouvelle, loin d'imiter Ourika, a été
"composée avant la publication de l'écrit ... qui obtient, depuis quelque temps un si grand
succès."Les seuls points communs entre les deux ouvrages "c'est d'être l'un et l'autre échappés
à la plume d'une femme" (sic), et d'être tous deux publiés "au profit d'un établissement de
charité".
Cette mise en garde contre une présomption de plagiat pourrait sembler inutile
: pas d'amours contrariées à cause d'une peau noire ou d'une peau blanche. C'est une
différence de condition sociale qui rend la passion d'Eveline impossible.
500,00
532 bis) [360] [DURAS, Claire Lechat de Kersaint, duchesse de].
Edouard, par l'auteur d'Ourika. A Paris, chez Ladvocat. 1825.
2 tomes en 1 volume in-12, (2ff), 238 pages ; (2ff) et 225 pages. 1/2 veau vert, dos très orné.
Elégante reliure du temps.
.
Bel exemplaire de la première édition en librairie, imprimée par Fain.
La première édition, publiée à la même date et imprimée par J. Didot, fut tirée à 100
exemplaires, et ne fut pas mise dans le commerce.
Les faux-titres portent au verso : "Publié au profit d'un établissement de charité."
Sans le catalogue des livres de Ladvocat (7 feuillets), que l'on devrait trouver à la fin du
second tome.
Profitant du grand succès d'Ourika, Mme de Duras publie l'année suivante Edouard,
sur un thème qui lui semble très proche : une relation amoureuse rendue impossible par
la différence des conditions.
(Clouzot, p.63 ; Carteret, I, p.251 : Vicaire, III, col. 535.)
350,00