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[4-30] C’est le long poème qui commence, intitulé
Ennazus
, et qui correspond, avec des variantes, au poème
Derniers jours
qui se poursuit, sans aucune rupture dans le manuscrit, par le poème
Adieu
(
Écrits critiques
, p. 629-665), et dans lesquels Picabia
va ensuite insérer des extraits du manuscrit précédent :
« Toi, qui a plongé tes yeux
jusqu’au fond de mon cœur,
tu ne pourras dire comment
ton si grand amour,
qui était notre vérité,
t’est devenu inutil »…
Deux ajouts, au verso des ff. [28-29], donnent la fin (provisoire) du poème (p. 665), au bas duquel Picabia inscrit le mot « Fin » :
« Tu as vue bien bien des choses
ma petite,
mais tu les les as vues à l’envers.
Tu crois qu’un homme t’adore
parce qu’il t’offre des fleurs
qui se reflètent dans l’eau ».
[31-48]
Pensées
 : suite d’aphorismes, séparés par un trait de plume ; cette partie, telle quelle, est restée
inédite
 ; certaines de ces
pensées seront transformées en vers et intégrées dans la version finale du poème, d’autres dans les lettres à Suzanne Romain.
Ainsi, les trois premières « pensées » se retrouvent, dans le désordre et avec variantes, dans
Adieu
(p. 657-658) : « Je suis le possédé
du Diable, mais je rencontre chez lui les possédés de la Vertu, qui sont ses grands amis. Il a une sœur qui est possédée par Dieu,
mais je n’ai rencontré chez elle que les possédés du Diable. –– Purement matérielle le principe des effrontés du bavardage de
la sagesse comme les orateurs du spirituel devant la gueule du monde. –– Pas d’autre alternative pour la pensée que de devenir
une pissotière »… Après 65 aphorismes, plus ou moins longs, vient [40] une série de 19 strophes de 2 à 8 vers (Picabia a biffé le
titre :
poèmes
et
pensées
), qui seront pour la plupart insérés dans la fin du poème
Adieu
. Puis Picabia revient [45] aux aphorismes,
et note 22 pensées. Au verso du f. [47], il rédige un texte en prose qui viendra s’intégrer, disposé en vers, dans le poème
Adieu
 :
« J’ai l’impression que ce long poème et ces pensées ne vous plaisent pas ? Je vous dis que je ne me souviens de rien protesta-t-elle
d’un ton plaintif. Je veux me reposer, venez vous coucher près de moi. Je posai aussi doucement que possible sa tête sur l’oreiller,
puis me retournant plusieures fois me dirigeai vers la porte, je descendis les trois étages. Le propriétaire de l’hôtel parlait avec une
nouvelle arrivante qui avait une valise bleue aux initiales S.B.A. auprès d’elle ». Picabia note alors : « C’est la fin du livre » ; il date :
« Terminé le 27 août 1946 à Rubingen », et signe.
O
n
joint
un buvard, et un poème autographe signé de Roger Brielle (Blois 1946).