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72.
Francis PICABIA
.
Marie et Joseph
. Manuscrit autographe, [début 1950] ; cahier petit in-4 (22 x 17 cm) de
26 feuillets (plus 22 ff blancs), sous couverture bleue avec titre autographe.
20.000/25.000
M
anuscrit
de
premier
jet
d
un
conte
inédit
.
Composé en 1950, ce conte humoristique, profanateur et blasphématoire, se rattache à la veine du
Jésus-Christ Rastaquouère
de 1920. Marie sort avec Joseph dont elle garde le portrait ; interrogée par le narrateur et Pierre, qui la draguent en petite tenue,
en présence de Joseph, elle avoue qu’elle couche avec une femme nommée Suzanne Primenin. Le second chapitre nous transporte
à la Foire de Paris, où erre Joseph, quand apparaît une femme nue : c’est Marie, qui gagne sa vie en chantant dans les boîtes de
nuit. Joseph et Pierre vont alors initier Marie à l’art du mensonge et à la compréhension de l’illusion…
Écrit à l’encre bleue au recto de feuillets d’un cahier d’écolier à papier ligné, ce manuscrit est titré sur la couverture :
Marie
et Joseph
 ; il s’interrompt dans le cours du troisième chapitre (mal numéroté IV). Rédigé manifestement de premier jet, il présente
peu de ratures et corrections ; quelques croix ou étoiles indiquent des développements à faire.
Chapitre I.
Marie
. « Marie vint s’assoir sous le portrait de Joseph, avec beaucoup de majesté et de grandeur »…
Chapitre III (il n’y a pas de chap. II).
Joseph
. « Joseph s’était attardé à la Foire de Paris, sur le côté de l’allée qui descendait au
stand des appartements silencieux »…
Chapitre IV.
Révérances d’un soir
. « Joseph et Pierre disent à Marie, nous avons approuvé les arts du non-vrai et du mensonge
– Compréhension de l’illusion et de l’erreur comme condition du monde intellectuel et sensible. L’art est la bonne volonté de
l’illusion des idiots »… Le manuscrit s’achève sur ces paroles de Pierre : « l’émotion pour l’émotion est le but de l’art, et l’émotion
pour l’action est le but de la vie : et puis l’homme est moins lui-même quand il parle pour son compte, il faut lui donner un
masque pour qu’il dise la vérité qui est la forme objective mais en réalité la plus subjective, et puis l’état du cœur momentané et
le tempérament qui peut parler de mille manières au cœur ».