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74.
Francis PICABIA
.
Compréhension de l’illusion. Joseph et Marie
. Manuscrit autographe signé, [février-mars
1950] ; 2 cahiers petit in-4 (21,7 x 17,2 cm) de 14 et 15 [plus 2 bl.] feuillets, soit 31 pages, sans couverture.
20.000/25.000
M
anuscrit
de
travail
d
un
conte
inédit
.
Composé en 1950, ce conte humoristique, profanateur et blasphématoire, se rattache à la veine du
Jésus-Christ Rastaquouère
de 1920. Marie sort avec Joseph dont elle garde le portrait ; elle est interrogée et courtisée par le narrateur et Pierre de M
assot
,
qui la draguent ouvertement, en présence de Joseph... Le second chapitre nous transporte à la Foire de Paris, où erre Joseph, quand
apparaît une femme nue : c’est Marie, qui gagne sa vie en chantant dans les boîtes de nuit ; elle voudrait coucher avec Joseph.
Joseph et Pierre vont alors initier Marie à l’art du mensonge et à la compréhension de l’illusion, et tenter de l’éloigner de Joseph,
alors que la vérité n’existe pas…
Écrit à l’encre bleue au recto (et 2 versos) de cahiers enlevés de leur couverture, sur papier à petits carreaux, ce manuscrit
présente de nombreuses ratures et corrections.
Chapitre I.
La volonté de vie et ses complications
. « Marie vint s’assoir, sous le portrait de Joseph, avec beaucoup de majesté et
de grandeur. Marie vous me semblez jeune, me permettez-vous de vous poser quelques questions ? Avez-vous de l’idéal ? Êtes-
vous préoccupée des hommes ? Marie est au mauvais âge, à l’âge où les filles deviennent tristes »…
Chapitre II.
Joseph ou l’origine de l’illogique
. « Joseph était allé à la Foire de Paris, sur le côté de l’allée qui descendait au stand
des appartements silencieux, il vit soudain une porte s’ouvrir avec précaution, péniblement, une femme en sortit avec lenteur, cet
effort l’avait épuisée. Elle était absolument nue »…
Chapitre III.
Révérances d’un soir
. « Joseph et Pierre se mirent à penser à Marie, la vie est belle ! car maintenant nous
approuvons les arts du non vrai, enfin la compréhension de l’illusion et peut-être de l’erreur comme condition d’un monde
intellectuel, car l’Art est la bonne volonté de l’illusion. Cela, pas pour les pauvres idiots paraît-il »… La fin est très corrigée, pour
conclure : « Marie et Joseph sont à la fin de leur voyage, mais pas dans la perception de leur sexe ».
À la suite, début d’un texte intitulé
Pierre de L’Illusion
, première étape vers une transformation du personnage de Pierre de
Massot : « Le moindre effort est pour nous reposer des autres et de nous-mêmes pour nous regarder de haut et rire et pleurer »…