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13 octobre ; il porte en lui « un vrai sujet (ni un roman, ni une pièce) »…
Biarritz vendredi 
: « On travaille ici avec une sage lenteur
et ça avance de même. Coco-mollusque lui-même y piétinerait d’impatience. Moi, je bronze ! Le cinéma est une belle chose vu
de face. […] Je n’ai pas baisé depuis 15 jours. J’ai trouvé ici chaussure à mon pied mais je n’ai pas encore entré mon pied jusqu’à la
racine de ma verge dans la chaussure en question qui du reste me fait l’effet d’une botte » …
Mercredi
. Ses défaites actuelles sont
« des victoires en puissance. Ma force se quintuple d’être seul »… Etc.
O
n
joint
4
dessins
, portraits d’Itkine par son ami Jacques G
autier
(1902-1995, peintre sous le pseudonyme Tal’Houarn),
dont un en Arsène Lupin et un en joueur de tennis avec Edwige Feuillère, plus un manuscrit et un tapuscrit de Gautier dédiés à
Itkine ; un programme de
Traits d’union
, revue par le comte de Rohan-Chabot (février 1929 au Cercle de l’Union), dédicacé par
l’auteur et les acteurs, dont Gautier et Itkine ; et une photographie originale annotée au dos : « Mon frère et ami résistant Sylvain
Itkine – torturé à Lyon par les SS ».
154.
Max JACOB
(1876-1944). 3 L.A.S., Paris et Quimper 1928-1930, à Ad. A
ynaud
à Lille ; 2 pages in-4 avec enveloppes,
et 1 page obl. in-12 avec adresse (carte postale).
500/700
À
un
collectionneur
lillois
auquel Jacob vend des gouaches et donne des conseils.
[25 mars 1928]
. Il est à Paris, « très occupé
par mon exposition et autres. Je vais essayer de faire un portrait de moi, mais un dessin agrandi par projection me semble devoir
être un ratage ». Il conseille de s’adresser au photographe M
artinie
, ou encore « au graveur S
oulas
[…] qui vient de faire un cliché
gravure sur bois, de moi lequel a paru aux
Nouvelles Littéraires
. J’ai fait tout le possible et l’impossible pour L
eonardi
. C’est un
maudit » [Aynaud était un des clients du céramiste sicilien Giovanni Leonardi (1876-1957), installé à Quimper grâce à Max Jacob,
et travaillant pour les faïenceries Henriot]…
Quimper 1
er
janvier 1930
. « Parmi les contrariétés que j’ai accumulées depuis cet
accident, je considère comme douloureuse celle d’avoir manqué de vous voir enfin. Hélas ! J’étais bien mal et on n’a pas pu vous
faire monter ! Que j’en ai été malheureux ! Je le suis encore ». Il lui envoie « les souhaits d’un vieil infirme. Je suis définitivement
boiteux ! Que Dieu vous donne tout ce que vous désirez et que vous méritez si bien »…
Quimper 13 janvier 1930
.Il serait ravi de
faire plaisir à son éditeur et à L
eonardi
, qui serait l’illustrateur d’un projet : «
Le Cornet à Dés
m’appartient en toute propriété. Crès
pour rééditer
La Côte
qui m’appartient m’a donné 5000 
F
. Je ne voudrais pas créer un précédent en demandant beaucoup moins à
votre éditeur. On pourrait s’en targuer »… O
n
joint
un télégramme, accusant réception de mille francs.
155.
Max JACOB
. M
anuscrit
autographe signé,
Journal du jeune homme
 ; 3 pages in-4.
1.000/1.200
A
musante
nouvelle
parodique
, où le jeune homme évoque la mort de sa cousine Alice et son chagrin : « Puisqu’Alice
est morte, je vais en profiter pour devenir un grand poète. La poésie c’est la douleur et nulle douleur n’est muette. Regardez
Lamartine ! et Musset ! ». Mais il lui manque la technique « pour la chanter immortellement comme une Muse, une Elvire, une
Chimène. Ah ! mon Dieu ! donnez moi les grandes orgues de la messe pour dire son nom à la tempête et à la nuit »… Il fait le
mort au bridge, se couche, et s’endort au lieu de penser à Alice. « J’avais bu : les poètes boivent ! » Le lendemain, il va sur la tombe
d’Aliceet rencontre une dame âgée à qui il se confie et qui finit par l’emmener chez elle : « O Alice ! pardonne moi !pardonne moi !
pardonne moi ! En sortant de chez elle j’ai fait mon premier poème sur toi, o mon Alice dont je serai le Pétrarque et le Dante ».
Reproduction page 28