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206. [
Léon TOLSTOÏ
(1828-1910)]. P
hotographie
; papier albuminé monté sur carte à la marque du photographe,
16,2 x 10,4 cm.
500/700
Photographie par M. D
uumpiebr
à Nijni Novgorod, représentant l’écrivain en tunique, bottes et grand chapeau blanc, assis
devant une fenêtre.
207.
Félix VALLOTTON
(1865-1925). 3 L.A. (dont 2 incomplètes), 1918-1924, à Mlle Thérèse D
ebains
à Versailles ;
4 pages formats divers (découpe dans une lettre), 4 enveloppes.
200/250
Dimanche
. « Entendu pour mardi quatre heures, square Vintimille, ma charmante amie. C’est convenu avec V
uillard
qui
vient de me téléphoner. […] D’ici là je vais songer à vous dans les termes que vous imaginez »…
Jeudi
. Il confirme le rendez-vous
du lendemain, donne des horaires de train, et la remercie de sa promptitude : « elle répond à la mienne ». Ils parleront du tableau
du Salon d’Automne…
[16 septembre 1924]
. Les deux premières pages de la lettre manquent, ainsi que la fin. Il semble trouver
le temps de la séparation des vacances un peu long, et se languit de sa « jolie amie ». Il pense à elle chaque jour, « néanmoins ce
n’est pas vous, c’est inarticulé et peu agissant et combien loin de la jolie bacchante des bois versaillais !... il faudra voir si le retour
vivifiera cela »…
208.
Raymonde VINCENT
(1908-1985) romancière. 11 L.A.S., 1937-1939, à Maurice D
elamain
 ; 75 pages in-8 ou in-4,
5 enveloppes.
800/1.000
T
rès
belle
correspondance à
propos de
son
livre
C
ampagne
qui obtiendra
le
prix
F
emina
en
1937. Elle envoie son manuscrit,
encouragée par son mari Albert B
éguin
(elle signe ses lettres Raymonde Béguin) : « ce livre que je n’ai commencé à écrire qu’il y
a quatre ans, prend ses racines très loin dans le passé ; c’est pourquoi je n’ai pu rester tout à fait indépendante de lui ». Elle serait
enchantée d’avoir une préface de C
laudel
qu’elle admire sans limites ; M
auriac
ne lui déplairait pas « mais nous n’avons pas, lui
et moi, tout à fait le même sentiment de la religion » ; elle redoute R
amuz
 : « il a des manies de langage qui m’agacent ». Se pose
aussi le choix du titre :
Les Chaumes
ou
Campagne
 ? Elle répugne à faire la publicité : « Si j’avais su d’avance que le fait de publier
mon livre m’obligerait à révéler toute ma vie – ou du moins l’un des moments les plus pénibles de ma vie – j’aurais gardé mon
manuscrit ». Elle va cependant envoyer des photos d’elle jeune, et propose de faire des photos des lieux où se déroule le roman.
Dans une longue lettre de juillet 1937, elle raconte son arrivée à Paris à 17 ans, et sa désillusion, alors qu’elle s’attendait à voir une
« ville lumière ».
Campagne
paraît en août 1937 : « Je n’arrivais pas à croire que j’étais l’auteur de ce beau livre ni à m’en persuader
tout à fait » ; en septembre, elle sait être en bonne place pour le Prix Femina : « C
hardonne
se donne beaucoup de mal pour mon
livre. […] Moi qui me croyais insensible à la terrible fièvre des Auteurs, je crains qu’elle ne finisse par me saisir ». En 1938, elle
s’installe dans sa maison du Berry : « Les gens de Châteauroux sont charmants avec moi, on me traite en écrivain célèbre. C’est que
tous les paysans de la contrée ont lu
Campagne
. Tous sont fiers de moi. Je suis des leurs et ils pensent qu’eux aussi produisent des
poètes »… Elle a écrit son deuxième livre : « Cette petite
Blanche
que je viens de vous livrer, Dieu sait combien de richesses elle
trainait avec elle à mesure que je prenais conscience de son être […] Par manque de force, par manque de génie, j’ai laissé le meilleur
m’échapper pour
Campagne
 ». En avril 1939, elle évoque sa brouille avec la maison Stock, mais espère rester en bons termes avec
Delamain ; elle s’enquiert des traductions anglaise et allemande de
Campagne
et de
Blanche
et écrit des nouvelles pour
Candide
O
n
joint
2 copies carbone de lettres de Maurice D
elamain
 : 21 avril 1937, à Raymonde Vincent, lui donnant les premières
impressions favorables de Chardonne sur
Campagne
 ; 28 septembre 1937, à Albert Béguin, sur le lancement de
Campagne 
; plus
une L.S. de Marcel T
hiébaut
à Jacques Chardonne (23 août 1937) au sujet de la publication d’extraits de Campagne dans
La Revue
de Paris
.
Reproduction page 5
209.
Maurice de VLAMINCK
(1876-1958). 2 L.A.S., 1931-1934, à Maurice D
elamain
, de la Librairie Stock ; carte
postale ill. avec adresse, et 1 page petit in-4, enveloppe.
200/250
[6 janvier 1931]
. Carte postale de vacances (St Jean le Thomas, Manche) : « Bonnes amitiés à tous et à bientôt »…
La Tourillière
10 août 1934
. Il demande de lui envoyer quelques exemplaires de
La Haute-Folie
, de
Poliment
, et de
Tournant dangereux
. « Rien
de nouveau à la Tourillière. Ce n’est pas le cas à Paris ! que d’histoires !!!! et ça n’est pas fini ! » Il va faire reprendre le manuscrit…
210.
VOLTAIRE
(1694-1778). L.A., aux Délices 19 novembre [1757, à Charles-Augustin Ferriol, comte d’A
rgental
] ;
4 pages in-4.
6.000/8.000
T
rès
belle
et
longue
lettre
sur
le
théâtre
,
et
sur
F
rédéric
II.
« Vous avez un cœur plus tendre que le mien mon cher ange. Vous aimez mieux mes tragédies que moy ; vous voulez qu’on
parle d’amour ; et je suis honteux de nommer ce beau mot avec ma barbe grise. Touttes mes bouteilles d’eau rose sont à l’autre
bout du grand lac à Lausane. J’y ay laissé
Fanime
et
la Femme qui a raison,
et tout l’attirail de Melpomène et de Talie. Cest à
Lausane qu’est le teatre. Nous plantons aux Délices. Et actuellement je ne pourais que traduire les
Géorgiques
 ». Il lui envoie un
billet oublié : « J’ay encor des distractions de poete quoyque je ne le sois plus gueres ».
… / …