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LIVRES ANCIENS
118. CALMET (Augustin).
Dissertations sur les apparitions des esprits, et sur les vampires ou les revenans de Hongrie,
de Moravie, &c.
Einsidlen
(sic)
 : Dans la Princière Abbaïe par Jean Everhard Kalin, 1749.
—2 tomes en un volume in-8,
(14 ff.), 431 pp. ; (7 ff.), 234 pp. Cartonnage de papier marbré, dos lisse, non rogné (
reliure de l’époque
).
400 / 500€
Seconde édition, revue et corrigée de ce livre rare paru pour la première fois en 1746
sous le titre
Dissertations sur les apparitions Des Anges, des Démons & des Esprits. Et
sur les revenans et vampires.
Cette édition est préférée à la première, puisqu’elle a été faite sous la surveillance
de l’auteur comme ce dernier le précise dans sa préface : “La première Edition de cet
ouvrage s’étant faite en mon absence, & sur une copie peu correcte, il s’y est glissé
bon nombre de fautes d’impression & même d’expressions, & des phrases louches
& suspenduës, j’ai taché d’y remédier dans cette second Édition, & déclaircir les
endroits, qu’on m’a averti demander explication ; corriger ce qui pourroit offenser les
Lecteurs scrupuleux, & prévenir les mauvaises conséquences, qu’on pourroit tirer de
ce que j’ai dit” (Préface).Augustin Calmet (1672-1757) était un historien et exégète
lorrain, abbé de Senone, moine de la Congrégation bénédictine de Saint-Vanne et
Saint-Hydulphe. Il s’intéressa très tôt aux superstitions et déjà dans ses exégèses il
étudia des maladies bibliques et s’intéressa aux animaux fantastiques.
Dans ses
Dissertations sur les apparitions,
il s’intéresse dans un premier temps aux
apparitions et aux esprits et dans un second temps aux vampires et aux sorcières.
L’auteur tente de combattre les superstitions en se servant aussi bien des textes sacrés
que des textes païens, des rapports médicaux ou des témoignages : “Mon but n’est
point de fomenter la superstition, n’y d’entretenir la vaine curiosité des Visionnaires
& de ceux qui croyent sans examen tout ce qu’on leur raconte, des-qu’ils y trouvent
du merveilleux & du surnaturel. Je n’écris que pour des Esprits raisonnables & non
prévenus, qui examinent les choses sérieusement & de sang froid ; je ne parle que
pour ceux, qui ne donnent leur consentement aux vérités connuës, qu’avec maturité, qui savent douter dans les choses incertaines,
suspendre leur jugement dans les choses douteuses, & nier ce qui est manifestement faux” (Préface).
Malgré les critiques, notamment de Voltaire dans le
Dictionnaire philosophique,
l’ouvrage eut à l’époque un très grand succès. Une
troisième édition parut en 1751 puis une quatrième en 1759 et des traductions italienne et allemande furent publiées peu après
la première édition. Son succès était toujours effectif au XIX
e
siècle puisqu’il servit de base à tous les mythes qui ont nourri le
romantisme noir. Il fut ainsi l’une des inspirations de Flaubert pour
Bouvard et Pécuchet,
de Mérimée pour sa nouvelle
La Guzla,
etc.
Cette seconde édition a été imprimée à l’abbaye princière bénédictine d’Einsiedeln en Suisse par Jean-Everhard Kalin ; elle est
certainement la plus rare.
Reliure usée et tachée. Réparations au dernier feuillet de table du second tome, mouillures claires.
119. [CAYLUS (Comte de)].
Les Étrennes de la Saint-Jean. Troisième édition, Revûe, corrigée & augmentée par les Auteurs
de plusieurs Morceaux d’esprit qui n’ont point encore paru. Troyes : Veuve Oudot, 1751. [Suivi de] Les Écosseuses, ou les
œufs de pasques.
Troyes : Veuve Oudot, 1745. —
2 ouvrages en un volume in-12, (8 ff.), 197 pp. ; (1 f.), 172 pp. Demi-veau
marbré, dos lisse orné, tranches jaspées (
reliure de l’époque
).
200 / 300€
Troisième édition augmentée de deux textes nouveaux par rapport à la précédente édition de 1742. Il s’agit d’un fort plaisant recueil
d’œuvres badines et “poissardes”, d’anecdotes et de facéties, composées par les membres de la “Société du bout-du-banc”.
Ces derniers se réunissaient pour de joyeux dîners chez la comédienne Jeanne-François Quinault. Le principal hôte était le comte de
Caylus qui fut considéré comme le directeur littéraire de la Société. Les textes publiés n’étaient pas signés mais les collaborateurs sont
connus : Caylus, M
lle
Quinault, Moncrif, Crébillon fils, Duclos, le grand Prieur, l’abbé Voisenon, La Chaussée, etc.
Le titre et le portrait placé en regard de la préface sont imprimés en noir et vert olive. Le portrait représente un personnage bisexuel
appelé “Monsieur ou Madame Oudot” ; il s’agit d’une copie inversée de celui de l’édition de 1742. Pour faire croire à une édition
populaire, l’impression tendait à reproduire celle des volumes de la célèbre Bibliothèque bleue de Troyes imprimés par Oudot, mais
cette édition, beaucoup mieux imprimée que les exemplaires de colportage de l’époque, a été en réalité publiée par le libraire parisien
Duchesne, rue Saint-Jacques.
Exemplaire comprenant à la suite les
Écosseuses ou les œufs de Pasques
constituant la seconde partie des
Étrennes
. Elle est illustrée d’une
figure gravée sur bois par Caylus d’après Boucher, imprimée en vert, représentant deux “écosseuses”, et contient une comédie en un
acte et en prose intitulée
Le Porteur d’iau, ou les amours de la ravaudeuse
. Le titre est également imprimé en noir et vert olive. Cette
partie parut pour la première fois en 1739.
Ex-libris manuscrit de Noizet sur le titre (XIX
e
siècle).
Bel exemplaire très habilement restauré. Quelques mouillures claires, deux feuillets déchirés, mais sans atteinte au texte, dans le
second ouvrage.