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28.
Jean COCTEAU
. L.A.S. « Ton Jean », 17 juin 1959, [à Emmanuel B
erl
] ; 1 page et quart in-4.
150/200
Au sujet du refus d’un poème par la revue
Réalités
 : « Les choses se sont passées comme prévues. Retour à l’envoyeur avec
une tartine de miel – “Ce poème magnifique surprendrait notre public” etc… “ne pourriez-vous écrire 4 à 5 pages…” etc. Non. Il
fallait mettre ce poème et son chapeau en tête – comme une enluminure. J’avais tendu la perche, ils l’ont prise. J’en étais, hélas,
certain. Triste époque »… Il ajoute au dos : « On me rapporte que
Réalités
parle de moi comme un
touche à tout de talent
(sic). Avant
c’était touche à tout de génie. J’ai baissé en grade ».
29.
François COPPÉE
(1842-1908). P
oème
autographe signé, et 2 L.A.S., [1889, à Gustave L
arroumet
] ; 2 pages petit
in-fol. (31 x 10 cm), et 2 pages et demie in-8.
150/200
Pièce de 12 sizains dédiée à Émile B
lavet
, et qui a servi de préface à
La Vie parisienne
de Blavet (1885) :
« Compagnon des jours envolés,
Donc, ami Blavet, vous voulez
Que je vous fasse,
Pour votre livre frais éclos,
Un petit bout d’avant-propos »…
13 juin
, en faveur du « brave V
aladon
 » pour la Légion d’honneur ; Coppée ira voir Fallières à son retour à Paris…
2 novembre
.
Il remercie de l’éloquent discours sur Henri R
egnault
, et demande les palmes académiques pour M. L
egros
, « chef d’une Société
Musicale de mon quartier […], et qui répand l’harmonie, un peu bruyante, de ses cuivres dans les 6
e
et 7
e
arrondissements »…
« Dans le domaine inconfortable de l’art, le luxe
est exactement le contraire de ce qu’il est convenu
d’appeler le luxe. Dès que ce qu’on est convenu
d’appeler le luxe pénètre dans l’art, il meurt. Marianne
Oswald, à une époque où la sauce tournait au luxe,
nous apporte le vrai luxe, celui d’un chandail d’où
sortait une tête coupée, une tête pâle et rouge qui
chante. Il m’est impossible d’ajouter quoi que ce soit
aux lignes que Prévert lui consacre. Si j’ajoute ce post-
scriptum, c’est que la reconnaissance m’oblige à être
auprès d’elle le jour de son baptême de l’encre. Encre
rouge. L’encre rouge de l’école et des prisonniers qui
se coupent et écrivent sur la pierre avec leur doigt ».
Ce que Cocteau admire chez Marianne Oswald,
c’est surtout « l’enfance qui s’exprime par toute sa
personne. L’enfance d’une sœur de
Poil de Carotte.
L’enfance incomprise et dure qui s’enfonce les poings
dans les yeux pour voir des soleils rouges. […] “Cette
Marianne”, cette agressive, devenait une pauvre petite
fille de la rue et nous touchait jusqu’aux larmes. Un
véritable petit chaperon rouge se substituait à la tête
de Gorgone où nous vîmes les serpents se tordre dans
la braise »… Etc. Ce manuscrit est dédicacé en tête par
Marianne Oswald à Germaine Decaris.
O
n
joint
3
photographies
de Marianne O
swald
avec dédicaces a.s. à Germaine D
ecaris
, « amie des
premiers jours des bagarres »…. ; plus un n° de
L’Écran français
(31 août 1948), avec interview de
Marianne Oswald par Roger Régent, avec dédicace
a.s. de Marianne Oswald à Germaine Decaris.
27.
Jean COCTEAU
. M
anuscrit
autographe signé,
Post Scriptum
, [1948] ; 1 page in-4.
700/800
S
ur
la
chanteuse
M
arianne
O
swald
(1901-1985). Ce texte suit la préface de Jacques Prévert à l’autobiographie de Marianne
O
swald
,
Je n’ai pas appris à vivre
(1948) ; d’où son titre. Le manuscrit est écrit au dos d’un texte autographe de Marianne O
swald
,
probablement un projet de prière d’insérer, citant Max Jacob, Gaston Bonheur, Albert Camus et Prévert…