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[Sur sa dernière compagne Marie-Claire, que Van Dongen épousera].
« Marie-Claire, c’est une erreur…de jeunesse. C’est la faute
à Hitler. Et tu as quarante ans de plus qu’elle.
Pauvre vieux bonhomme
, comme elle dit. Elle a été éblouie par tout ce que tu lui
apportais, confort, publicité. C’était nouveau pour elle »… La naissance de Jean-Marie, qui appelle Jasmy tante Léo, contribuera à
les rapprocher…
Les femmes avec leur peintre
. « Elles se sont jetées à sa barbe, dans ses bras, par snobisme, par goût p.c. qu’il faut offrir à celui
qui les regarde si amoureusement, qui les exalte sur la toile toutes les beautés qu’il apprécie en vrai connaisseur. – Quels beaux
yeux ! – Et ces jambes ! – La petite ombre transparente sous le menton !… C’est le peintre qui parle. On offre à l’homme ce que
l’artiste a vanté. Elles tombent, elles se laissent choir sur le grand divan après la pose, une fois, deux fois…ou plus. Les curieuses
sont déçues – le prestige faisait espérer des gestes moins classiques, des nouveautés… mais ce n’est pas
fauve
 !
Artistes Français
tout au plus. Autant s’adresser à M. Chabas, à Maurice Denis, à Didier-Pouget… Le portrait aussitôt fini on s’en désintéresse. Cela
faisait rager les petites amies, au Ritz, quand on disait
Non, demain je ne peux pas. Je pose chez Van Dongen. Voui, ma chère
… [...]
Une petite récompense pour la belle dame : les reproductions du portrait dans les magazines, le vernissage au Salon d’Automne ou
à la Nationale. La fête terminée, que faire de ce portrait, le plus souvent trop important pour l’appartement du modèle. On le laisse
en pension chez le peintre. Il y vient beaucoup de monde ; on l’y verra davantage. Mais quand on a eu Anatole France au bout
de son pinceau…Anna de Noailles… on est payé de ces ingratitudes. Quel beau métier alors que celui de portraitiste ! Admiration
ponctuée par une chute sur le divan. [...] Mais quoi ? C’est sa récréation. Il faut bien que Kiki s’amuse. Et puis, cela ne compte pas
pour lui. [...] Au bout de dix ans moi je me suis sentie très seule auprès de toi quand tout a tourné rond, que je n’avais plus rien
à organiser, tu m’as laissé aller chez Jenny. Tu te souviens, tu disais
Mais oui, si cela t’amuse, fais-le.
[...] Et puis nous n’avions pas
d’enfant. Un ménage sans enfant ? Deux forçats rivés à la même chaîne. On s’habitue ou on se déteste. Moi je t’aimais toujours,
mais j’avais besoin de changement, d’autre chose. Un amant ? Un gigolo ? Non cela ne me disait rien. Je vais te faire un aveu idiot :
je ne t’ai jamais trompé ! »… Etc.
O
n
joint
25 dessins divers de J
asmy
, dont des croquis de mode ; et 7 photographies, dont 3 reproduisant des tableaux de Van
Dongen (une annotée par le peintre).
280.
Léa J
acob
dite JASMY
.
Germaine Decaris
 ; huile sur panneau, signée « Jasmy » en bas à gauche ; 40 x 40 cm.
400/500
Portrait en buste de Germaine D
ecaris
(1899-1955), journaliste et militante de gauche [voir n
os
 36 et 37]. Au dos, esquisses
au crayon sur fond blanc : études d’homme assis, profil d’un homme barbu à lunettes.
O
n
joint
une huile sur toile, portrait d’homme au lorgnon et lavallière ; 61 x 50 cm.
Reproduction page 113
281. [
Léa J
acob
dite JASMY
]. Environ 210 lettres, la plupart L.A.S., adressées à Mme Léo J
asmy
, Mme V
an
D
ongen
puis
Mme la générale A
lvin
.
800/1.000
I
mportant
ensemble
de correspondances, où il est souvent question de Van Dongen. On relève notamment les noms de Paul
Abram, Germaine B
eaumont
(20), Maurice Bedel, Bétove, Madeleine Brisson, Marguerite Burnat-Provins, Fernande Cabanel,
Henriette Caillaux, Leonetto Cappiello, Francis Carco, Guitte Casséus, Mila Cirul, Juliette Clarens, Léo Claretie, Renée Corciade,
Albert Decaris, Suzanne Després, Jean-Gabriel Domergue, Henri Duvernois (avec dessin : portrait de Van Dongen), François
Flameng, Jules Flandrin (lettre avec dessin), Catherine Fontenay, Henri Foreau, Michel G
eorges
-M
ichel
(avec dessin : portrait
de Van Dongen), R. de Gontaut, Nicole Groult, Antoine Guillemet, Louisine Havemeyer (et 2 photos), Henri-Robert, Pierre
Labrouche, Jean Le Seyeux, J. Meurlot-Chollet, Georges Noblet, Paulette Pax, Robert Piguet, Jeanne Pouquet, Jeanne Sacerdote
(Jenny, et photo), Aurore Sand, G.S. de Solpray, Marie-Thérèse Sylviac, François de Tessan, M.-P. Trémois, etc. De nombreuses
lettres de femmes, signées de leur seul prénom, etc. O
n
joint
environ 80 cartes de visite autographes.
282. [
Léa J
acob
dite JASMY
]. Important ensemble d’environ 700 photographies (plus de nombreux négatifs), et
documents divers.
700/800
Nombreuses photographies, certaines annotées au dos par Jasmy : photos de famille et d’enfance ; Jasmy seule, en train de
peindre, avec son mari le général Alvin, avec des amis ou amies (Blasco Ibanez, F. de Gouy d’Arcy et Russell Greeley, à l’atelier
Colarossi…), promenades et voyages (Hollande, Rome ; Égypte 1932 ; Grèce et Orient 1932 ; Copenhague 1933 ; Venise et Italie
1935, avec Favai ; Venise 1936 ; Maroc 1938), maison de Montfort l’Amaury, ses réalisations artistiques (décoration pour Mlle
Guintini, affiche pour Catherine Paul en 1939), etc.
Photographies d’amies, certaines dédicacées (Geneviève V
ix
, Marie-Thérèse S
ylviac
 : « à ma chère Léo la Sapho de 1887 »…),
ou d’amis (dont Abel Truchet)…
Photographies de la guerre 1914-1918, provenant du général Pierre A
lvin
et annotées par lui au dos, et série de cartes de F
orain
.
Listes autographes de tableaux confiés à Michel Solovici avec prix de vente (1918), sur 3 feuillets avec gravure de V
an
D
ongen
représentant Jasmy en robe à fleurs tenant sa palette, à l’adresse
27, av. Kleber
.
Cartons d’invitation pour l’exposition de Jasmy
Jardins de Venise
dans son atelier ; cartes de visite.
Notes autographes, lettres reçues et télégrammes, factures des couturiers Redfern et Jenny, notes d’hôtel ; consultations
médicales ; cartes (Union des Femmes Peintres et Sculpteurs) ; coupures de presse ; catalogue de l’exposition Maurice Utrillo-Lucie
Valore (1946)…
Reproduction page 113