Page 134 - cat-vent_ader17-12-2013-cat

Version HTML de base

297.
Kees Van DongEn
. 16 L.A.S. « Kiki » et 3 cartes postales a.s.,
Paris
septembre-octobre 1925, à « Madame v
an
d
onGen
» à Naples, Capri puis à Rome ;
32 pages la plupart in-4 à son adresse
5, Rue Juliette-Lamber
, 15 enveloppes, et
3 cartes illustrées avec adresse.
10.000/12.000
b
elle
correspondance
,
avec
une
lettre
Illustrée
d
un
Grand
autoportraIt
.
Mercredi matin [9 septembre]
. « De froid, d’ennui et de tristesse je travaille mais
le cœur n’y est pas – serait-il à Napoli »… Il travaille à son R
embrandt
, « mais plus
j’avance plus cela me parait bête. Je fais aussi de la peinture c’est moins bête »…
Vendredi matin
[11 septembre]
. Nouvelles d’amis, dont Ernest : « Il a encore fait une
blague mais c’est la dernière. Il est mort »… Il retranscrit une lettre de Pierre Borel, journaliste
à Nice... « Je travaille activement à mes dessins de Deauville et aussi à ce Rembrandt mais plus je vais
plus cela me parait bête ce livre, et embêtant à faire. C’est bien la dernière fois que j’écris un livre »…
Lundi 14 septembre
. Il est allé au Louvard : « Mes pauvres raisins ont eu trop froid il n’y aura pas une seule
grappe. Les tomates sont toutes vertes. Les allées aussi. Il n’y a que peu de petits lapins. […] Les pigeons couvent. La poule
ne pond pas encore. […] Jusqu’à présent pas d’affaires. Peu de monde à Paris, mais j’ai assez à faire pour préparer mon exposition.
Mange, ma colombe, n’a pas peur d’être trop grosse. Nous allons vers l’hiver et je n’aime que les grosses femmes tu le sais bien »…
Il a reçu une invitation pour aller voir
Le Cocu magnifique
[de c
rommelynck
] au théâtre des Mathurins, « mais j’aime encore mieux
le cinéma. C’est plus poëtique. Mercredi j’ai été à la boxe. C’est beau aussi. J’aime mieux ça que tous vos vieux tableaux vos vieux
monuments et vos vieilles statues. Que ça doit être embêtant tous ces vieux machins »…
15-9
. Jasmy est arrivée à Capri : « Reposes toi et ne fais pas trop de randonnées fatigantes »… Il a vu a
GorIo
la veille : « Il est
toujours aussi fou et parle de plus en plus mal le français »… Il travaille à ses vues de Versailles, « qui commencent à avoir l’air de
quelque chose. Je suis en plein boulot – heureusement car il n’y a pas encore beaucoup de monde à Paris et rien de neuf à voir.
Au revoir ma crotte bleue ne te fatigue pas, ne dépense pas trop d’argent et pense un peu au pauvre kiki qui doit travailler – à son
âge – pour gagner sa vie et celle de sa mère dénaturée »… Au dos, lettre et dessin de Pierre p
lessIs
: « Le cavalier bleu est parti à
votre recherche ! »…
Mercredi 16 septembre
. Il lui a envoyé 4 lettres, dans lesquelles il a devancé ses questions : « Travail ? travaille. [...] Le Louvard ?
j’y étais dimanche. […] Les affaires ? J’ai déjà
raté
? trois affaires et donc perdu 120 000 francs, c.à d. affaire b
ollack
portraits
d’enfants 50 000 plus entendu parler. Affaire d
evambez
le père w
eIl
que j’ai rencontré et avec qui on a parlé de l’illustration
d’un livre 30 000 frcs. plus de nouvelles. »… Enfin une vente de trois tableaux de Paris pour 40 000 francs n’a finalement pas
été conclue : « Il faut donc ne pas trop dépenser. Enfin il vaut mieux avoir des tentatives d’affaires que rien du tout. Mais c’est
étonnant car on dit malheureux en amour, heureux en affaires »… Il s’est bien amusé à Deauville… Il se prépare pour la prochaine
exposition : « Je voudrais qu’elle soit tout à fait réussi alors il y a du boulot »… Il va dîner demain chez Paulette P
ax
: « Je ne te
tromperai pas avec elle, ni avec d’autres car malgré ton infamie je t’aime »…
Ce vendredi
[18 septembre]
. « Es-tu bien à l’hôtel de la Crotte bleue ? […] Et comment trouves-tu cette vie d’indépendante ? Es-
tu contente au moins ou sens-tu que tu as besoin d’un kiki ronchonneur
et désagréable ? »… Le Salon d’Automne est avancé, il ouvrira le 26.
Il y a envoyé son portrait de n
azImova
… Il a beaucoup de travail avec
l’encadrement de tous ses dessins de Deauville et de
La Garçonne
[illustrations du roman de Victor m
arGuerItte
, 1925] : « Je pense que
mon exposition sera amusante, tableaux et dessins »… Il a finalement été
voir
Le Cocu Magnifique
: « C’est pas magnifique du tout. Très embêtant
ampoulé et vaseux. […] Pour la rigolade je n’ai pas mon compte, mais il
n’y a rien à faire il faut travailler pour payer les contributions et les taxes
sur les biens oisifs. Mais les biens oisifs s’en foutent la preuve, toi. Mais
je ne veux pas t’engueuler je veux que tu t’amuses gentiment »… Il n’a pas
la chance de voir la mer comme elle, « mais je me venge je peins tous les
cadres en bleu tu vas sûrement trouver ça affreux mais comme ça sera fait
quand tu rentreras, il n’y aura qu’à accepter le bleu accompli »…
Lundi 21 [septembre]
. Il a voulu aller au Louvard, « mais cette vache de
Zézette n’a pas voulu » et est tombée en panne ; il a dû l’emmener au garage…
« Comment vont les crottes le long des chemins de Capri ? Sèchent-elles
par le soleil ? Vu Andrea m
arIano
»… Il aimerait voir quelques amateurs
de peinture, « mais ils ne sont pas pressés. Tu me diras “
Et Rembrandt
?
” Je
répondrai je ne sais pas encore quoi. Au revoir Sirène – femme sans cœur.
Je vais encore m’abrutir un peu au Tchinema tandis que tu gambades entre
le ciel bleu les crottes et la mer qui est bien comme toi elle va et vient la
pauvre fille mais elle s’en va bien souvent »…
Mercredi 23 septembre
. Il s’est rendu la veille à l’inauguration d’un
dancing à Montmartre, le
Tic Tac
, et y a rencontré « tous les ballots
ballots » : les b
eauplan
, d
uvernoIs
, Edmonde G
uy
… « Tout ça pas drôle [...]
132