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307.
Kees Van DongEn
. 14 L.A.S. (la plupart « Kiki »), Garches ou Paris et
Deauville 1944-1946, à Madame j
asmy
a
lvIn
, à Paris et Monfort-l’Amaury ; 13 pages
formats divers, 2 au crayon, enveloppes.
6.000/7.000
c
orrespondance amIcale de
la
FIn de
la Guerre
et de
l
ImmédIate après
-
Guerre
,
parlant
notamment
de
son
FIls
j
ean
-m
arIe
, né en 1940 (de sa future femme Marie-Claire).
19 septembre [1944]
. Il est allé avec son fils à Paris la veille « pour voir les drapeaux.
Tout est calme maintenant. À Garches on ne s’est aperçu de rien seulement au lieu d’Allemands
on a vu se promener quelques Américains. J’ai eu le charbon et j’ai encore un peu de bois à Garches et pas
mal de vieux chassis mais je pense que d’ici l’hiver on aura à peu près ce qu’il faut pour se chauffer et pour manger.
J.M. est épatant il est chef des F.F.I. et fait beaucoup de bruit. Il m’a dit qu’il y a longtemps qu’il n’a pas vu tante Léo. Il s’amuse
beaucoup à Garches et m’empêche de travailler mais je crois que c’est lui qui a raison et nous jouons ensemble toute la journée.
C’est lui qui est maintenant papi et moi je suis devenu J.M. »…
[Paris] mercredi [janvier 1945]
. Il confirme leur déjeuner de dimanche : « je ne sais pas s’il y aura du boudin mais il y a en tous
cas quelque chose, et Jean-Marie t’invite pour tous les dimanches »… Il signe : « Jean-Marie et Kiki ».
[Garches]
Jeudi 6 avril
. Il a été en contact avec n
acenta
, qui attend l’appel de Jasmy et lui a dit que « cette exposition ne
pourrait se faire avant un mois mais que la chose se fera ». Il lui a répondu qu’il s’en occuperait personnellement et attend son
retour… Il cherche à acheter des poules pour son fils Jean-Marie : « Mais je ne veux pas de coq seul. En tout cas ne t’en fais
pas je m’en occupe et j’ai peur qu’on te colle un vieux coq qui ne vaut plus rien pour mes poules que je n’ai pas encore »… Le
ravitaillement est toujours difficile mais les trains pour Garches fonctionnent mieux… Il signe : « le muet qui écrit ».
Ce mercredi, jour du tabac
[14 avril]
. Il l’encourage à rester encore quelque temps à Montfort : « Tu y sentiras tout de même
plus le printemps que rue Joubert. Merci pour les renseignements sur les poulettes [...]. Enfin ne t’en fais pas j’en trouverai
probablement. J’ai déjà trouvé des poules et un coq ils ont bien souffert du voyage ils ont eu trop chaud mais enfin J. M. est
content »… Il signe : « le père van Dongen ».
21 juin
. « J’ai fait des démarches pour avoir ton portrait » pour l’exposition
Portraits
chez Nacenta mais il n’arrive pas à la
joindre… Faute de mieux, il a donné « un vieux portrait de mon atelier. Tu m’avais dit que tu m’enverrais tous les renseignements
nécessaires. Qu’est ce qui se passe. [...] Moi je fais toujours la nurse, le temps est comme chez toi probablement très chaud et
orageux et je n’ai naturellement pas le temps de peindre »… Il signe : « Keesie ».
23 juin
. Il écrit pour son fils : « Tante Léo. J’ai bien reçu la belle culotte bleue. Merci. On a un grand jardin on a des poussins.
Chère tante Léo et puis et pis et pis. Je suis facteur et j’ai de belles étoiles. Maintenant je ne sais plus il faut que je cherche on
la finit par
Jean Marie
». Puis il ajoute quelques lignes pour lui signaler
qu’il lui a envoyé un mot
concernant son portrait et signe
Cornelius
Ce dimanche 1
er
juillet
. « Le Dauphin va à merveille et est très beau
dans sa culotte bleue j’en suis jaloux »… Ils tâcheront de venir passer un
week-end chez elle… Il lui rappelle qu’elle doit contacter l’une de ses
amies qui pourrait lui « céder sa bonne si la dite bonne est assez bonne
de bien vouloir venir s’occuper du dauphin »… Il termine : « je signe
Cornelius et Jean-Marie ».
9 août 45
. … « Jean-Marie, sa mère et sa grand-mère sont à …..
Monte-Carlo. Heureusement que les jeux ne fonctionnent pas car à
eux trois ils feraient sauter tout. Il paraît ? qu’on y mange bien – et
moins étonnant – qu’on n’y voit rien de la guerre. Enfin n’en parlons
plus. Ça me ferait tout de même un peu de vacances si je n’avais
pas 5 années à rattraper. Je suis occupé comme je n’ai jamais été. Je
peinds je vais faire arranger la terrasse je fais nettoyer ou plutôt je
nettoie l’atelier je n’ai pas une minute à moi »… Il a voulu voir les
galeries de peinture à Paris, « mais tout est fermées », tout comme
les restaurants, « et les bistrots envoyent les clients à Monsieur
Pineau, qui est au loin. Heureusement que la bombe atomique peut
arranger tout. Tout de même je préfère le temps où l’on faisait la
bombe tout court. Je m’essaye à t’écrire une lettre un peu cossue
mais je n’y arrive pas. L’architecte, le charpentier, le maçon me
préoccupent et m’occupent et je ne pense pas à l’amour »…