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40.
Giovanni Maria DELLA Torre
(1710-1782)
physicien et naturaliste, bibliothécaire du Roi de
Sicile. M
anuscrit
autographe,
Relazion de l’actuele
invation de la Montagne de Somme ou soit
Vulcan du Vesuve…
, [29 octobre 1751] ; 4 pages in-
fol.
300/400
T
émoignage
oculaire
d
une
nouvelle
éruption
du
V
ésuve
. À la suite d’un tremblement de terre de deux
minutes, le 23 octobre, le volcan fit une nouvelle crevasse
qui vomit des matières embrasées. « La crevasse fut
decouverte le dimanche au soir avec quelque coulement de
la matière embrasée qui se precipita dans un profond valon,
entre les Camaldules et la tour de l’Anonciade […] elle parût
sur le terrain cultivé le mecredi matin, distant de la crevasse
2 bonnes miles d’Italie marchant par une hauteur de 30 pied
cube, et 300 de large, avansant par ce front avec assés de
lenteur. De cette effroyable masse de feu ou pate de massefer
embasée, il en part deux fleuves principaux dans deux valons
qui pouvoit avoir 200 pied de profondeur, et totalement
remplis coulent comme une rivière »… Il serait possible que
cette coulée se jette dans le Sarno et en change le cours,
ainsi qu’il arriva lors de l’invasion qui ensevelit Herculanum
et Stabia, « mais je luy defie de trouver un autre Pline,
dans les gens du paÿs, un anglois de nos jours, rempliroit
plutôt ce role »… Il raconte une expérience faite la veille qui
démontre l’extrême chaleur de la lave, même à distance de
« sa source infernale », et qui lui fit craindre un instant pour
sa vue, « ainsy que la libre respiration »… La présente lave
paraît « beaucoup plus ferreuse et remplie de materiauux que
celle de 1737, mais comment en bien decider, lorsqu’elle est
encore toutte en pate embrasée »…
41.
Michel DÉON
(né 1919). L.A.S.,
Spetsai
16 septembre 1982, à un ami [Nicolas B
riançon
] ; 1 page et demie petit in-4
à en-tête
Spetsai, Grèce
.
200/300
T
rès
belle
lettre
. Il écoutera la cassette : « Ce que je sais, c’est que c’était émouvant pour moi et que vous avez fort bien lutté
contre la vulgarité ambiante de l’émission. L’histoire des “hussards” et de mes écrits sur l’Épire est irrésistible. […] Le niveau de
ces radios est si bas que c’en devient affolant. Oui, c’est vrai, j’ai plus ouvert mon esprit dans les grands romans que dans les écrits
proprement philosophiques. Les philosophes s’annulent les uns les autres, tandis que ceux qu’on appelle avec un rien de mépris
les “littérateurs” s’additionnent et composent une vraie culture du monde. Vous voulez être comédien ? J’espère que vous avez
beaucoup de courage. Je vois souvent leur détresse, mais je sais aussi qu’ils cueillent par ci par là de grandes joies. [..] Le cinéma
français est à deux ou trois exceptions près, nul. Il faut jouer en plusieurs langues […] La France est trop petite, trop médiocre, trop
gonflée d’elle-même. Nous avons depuis quelques années le même sentiment qu’ont les Belges, les Suisses romands : on ne reste
pas dans cet étouffoir où tout est vernis superficiel »… O
n
joint
une autre L.A.S., 15/7/1988.
42.
Pierre DRIEU LA ROCHELLE
(1893-1945). M
anuscrit
autographe signé,
Anonymes
, [1923] ; cahier d’écolier
Gallia
petit in-4 de 60 pages avec couverture vert d’eau et dos toilé, et 20 pages intercalaires de formats divers.
10.000/12.000
M
anuscrit
complet de
premier
jet
et de
travail d
une nouvelle
recueillie dans
P
lainte
contre
inconnu
(Gallimard, 1924).
« Stan et Sue, les héros d’
Anonymes
sont présentés l’un à l’autre dans un groupe d’amis. L’histoire de leur mariage est plutôt une
suite de notations, d’analyses, un schéma très abstrait de ce qui amène deux jeunes gens à cet acte irrévocable au moment même où
tout semble conjuré pour les empêcher de se voir tels qu’ils sont. Finalement, l’idée du pari, l’idée qu’il faut jouer sa destinée sur un
va-tout, amène Stan à épouser Sue bien que la facilité du divorce enlève tout sens de l’aventure à cette décision. » (Frédéric Grover).
Ce
manuscrit
de
premier
jet
est écrit à l’encre bleu-noir sur le recto des feuillets lignés du cahier (paginé de 1 à 49), et se
continue sur des feuillets volants ajoutés à la fin du cahier (paginés 50 à 67). Il est
abondamment
raturé
et
corrigé
, avec de
nombreuses biffures et corrections interlinéaires, et des passages rayés ; des modifications plus importantes et des additions ont
été rédigées sur les versos en regard de la page corrigée, ainsi que sur des feuillets intercalaires. On lit aussi, sur plusieurs versos,
des jalons pour l’élaboration de l’intrigue, notés au crayon. Le début de la nouvelle a été entièrement biffé, et refait au net sur
deux grands feuillets ajoutés en tête du cahier.
… /…