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La première page du cahier porte deux titres envisagés, puis biffés :
Une histoire/affaire bâclée
et
L’instant et l’époque
, puis le
titre définitif :
Anonymes
. La couverture porte un autre titre envisagé puis soigneusement biffé :
Fiançailles
, ainsi que la dédicace :
« à Jean Boyer / son ami / 1913-1923 / Pierre Drieu la Rochelle ». [Jean Boyer (1893-1968), qui sera également le dédicataire de la
nouvelle dans l’édition, était le condisciple de Drieu aux Sciences politiques, et entretint une belle correspondance avec son ami
pendant la Guerre. Il fit carrière au ministère des Finances, puis quitta l’administration pour le Comptoir National d’Escompte de
Paris dont son père était président. En 1945, il s’occupera avec Colette Jéramec des funérailles de Drieu.]
Seule une étude approfondie permettrait de faire valoir tout ce que cette version primitive d’
Anonymes
a de spécifique. Le
texte de ce manuscrit est plus diffus que celui que l’on connaît ; l’analyse de la séduction mutuelle des personnages, moins fine.
Mais on relève avec intérêt de
nombreuses
variantes
par rapport au texte définitif, qui permettent d’apprécier l’énorme travail de
révision que Drieu s’est imposé avant de publier la nouvelle. Outre l’hésitation sur le prénom de l’héroïne (Suz, Suzanne ou Sue),
relevons par exemple, au début de la longue séduction, des réflexions qui disparaîtront avant l’édition : « Ce qui la surprenait lui
parut singulier. Mais la singularité, quel mérite ! Stanislas eut une beauté singulière » (p. 16)… « Chemins tournants, et délicieux
de la soumission » (p. 17)… « Lui qui croit pourtant, par la vertu des doctrines qui trompèrent dans le siècle, ne devenir que ce
qu’il croit être, il se fait l’homme qu’on veut qu’il soit, par une très légère modification du possible » (p. 18)… Plus loin, lors d’un
développement sur les ambitions et les espoirs de Suzanne, qui souhaite qu’un homme vienne lui communiquer la force, et « les
autres choses convoitées », on lit ces lignes supprimées (p. 34) : « tant l’espoir fait naître d’improbables féeries. Du reste, c’est
heureux que la vie soit plus difficile, car que deviendrait le tragique, notre cher tragique ? »… Etc.
O
n
joint
un exemplaire de
Plainte contre inconnu
(Gallimard, 1924, avec mention fictive « quatrième édition »).
43. [
Raphaël DROUART
(1884-1972) peintre et graveur]. 44 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., adressées à R. Drouart
ou à sa femme Alice dite C
ahout
.
1.000/1.200
Louis B
arthou
(3, à propos d’une illustration d’
Eloa
), Jean C
assou
(6, plus ms a.s. d’une préface pour une exposition de
Drouart), Maurice D
enis
, André D
unoyer
de
S
egonzac
(jolie lettre sur papier-dentelle décoré), Léon-Paul F
argue
, Jean G
alzy
,
Raymond G
eiger
(2), André G
ide
(3 l.a.s. et 3 l.s., 1926-1928, sur des projets d’illustration de ses livres), Henry J
acques
, Louis
L
avelle
(5), Hubert L
yautey
(et L. Barthou), André M
alraux
(au sujet de l’illustration du
Retour de l’Enfant prodigue
de Gide),
Vincent M
uselli
, Henri P
etiet
, Henri de R
égnier
(2), Charles R
ichet
(2), Albert
t
’S
erstevens
, Paul V
aléry
, Félix V
allotton
(2, et une page de carnet avec
croquis
annoté), Henri V
ever
, etc. Plus qqs documents joints, dont le faire-part de mariage de Paul
R
anson
avec France Rousseau (tante de Mme Drouart, avec dessins).
43
44