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18
47.
François elleviou
(1769-1842) chanteur, comédien et librettiste. L.A.S., signée aussi par le baryton Jean-Blaise
M
artin
, [1801 ?], « aux artistes sociétaires du Théâtre Feydeau » ; 2 pages in-4, adresse (portrait joint).
100/120
I
ntéressante
lettre
sur
la nouvelle
société du
T
héâtre
F
eydeau
. Ils seraient certes heureux de se « trouver avec des camarades
dont nous cherissons la persone et le talent ; mais n’ayant point eu conoissance des arrangements que vous avez faits ensemble
pendant notre absence, nous avons desiré, avant de prendre une determination, savoir quels sont les articles fondamenteaux de
votre societé, vos depenses annuelles fixes, et vos esperances. Après avoir examiné l’etat que vous nous avez communiqué, avoir
calculé les chances des saisons, et quels peuvent être vos recettes, il nous est resté demontré, vu le nombre des theâtres, que vous
ne pouvez pas faire année courante, pendant cinq ans, la somme de huit cent mille livres, recette brute », dont il faut enlever le
dixième pour les pauvres et les frais fixes, ce qui laisserait 9.000 livres pour la part entière, ce qu’ils refusent : « il nous en coute
beaucoup de vous quitter mais nayant que peu d’années a parcourir la carrière precaire de l’opera comique, ne voulant point jouer a
une lotterie qui n’offre pas une seule chance heureuse, les leçons du passé, la crainte de l’avenir l’emportent sur le desir que nous
aurions de rester au milieu de camarades dont nous n’avons jamais eu qu’à nous louer »...
48.
Espagne
. R
ecueil
factice de 13 pièces, XVII
e
–XIX
e
siècles ; 63 feuillets in-fol. cousus sous couverture de parchemin
de réemploi provenant d’un antiphonaire ; en espagnol (mauvais état, mouillures et déchirures, réparations). 100/120
Actes et documents juridiques, dont le premier, calligraphié avec lettrines, concerne Burgos : partage de biens, testament…
49.
Renaud III d’ESTE, duc de modène
(1655-1737) cardinal, puis duc de Modène. L.A.S., 31 [janvier] 1705 ;
8 pages in-4.
350/400
L
ongue
lettre
au
sujet
du
siège
et
de
la
prise
de
V
ercelli
(V
erceil
)
par
les
F
rançais
(juillet 1704) ; la lettre est adressée au
commandant de Vercelli.
Il est ravi de savoir son correspondant à Milan : « l’on connoitra un jour vostre innocence. Je souhaite que tout le monde vous
rende la mesme justice que moy […] j’ose assurer que tout le monde sera exempt de blame ; car on a faict tout ce que l’on a pû ;
et il est au dessus du pouvoir des mortels de parer contre de certaines fatalités »… Il connaît par une fatale expérience cette vérité
que les absents ont tort, et que les démarches les plus innocentes sont quasi toujours noircies par des interprétations injustes et
envenimées, mais il faut attendre d’être interrogé, avant de répondre aux calomnies attribuables aux désunions des personnes,
aux discours de subalternes et à « quelques raisons de Politique » : « si tout le monde avoit esté uni, et que l’on se fust retranché
à prouver d’un comun accord le veritable estat dans lequel la place estoit reduite ; on auroit recu des louanges ; au lieu qu’on a
esté chargé de blame. Comme je suis persuadé que tout le monde a faict son devoir, selon son estat et son employ, j’en ay parlé
de mesme ; et je n’ay pas entrepris un petit ouvrage quand je me suis mis en devoir de prouver dans cette ville l’innocence, la
droitture, et le zele de tous nos messieurs »… Il faut espérer que l’an 705 leur sera moins malheureux que le 704, et attendre
d’être en état de parler à leur tour : « depuis ma sortie de Verceil […] je me suis contenté d’écrire à ma mere que tous les bruits qui
couroient, estoient egalement faux et injustes ; et que j’aurois repondu corps pour corps en faveur de tous ceux qui estoient dans
la place […] hautement, que depuis le comencement du siegge jusqu’à la fin, je n’avois remarqué, qu’une grande valeur, et un zele
egal dans tous les officiers de la place et de la garnison »… Du reste, Ivrée, « qu’on avoit eu le temps de munir à plaisir, doit faire
nostre Apologie ; il n’y a qu’à examiner sans passion, les deux defences […] ; je ne croy pas qu’ils ayent mieux faict que nous [Ivrea
est tombée en septembre]. Gaudeant bene nati. Le sort, ou la destinée en decide souvent »…
50.
Gustave FLAUBERT
(1821-1880). M
anuscrit
autographe,
Sophonisbe
– Mairet Corneille Voltaire
 ; 1 feuillet de
titre et 28 pages in-fol. plus un f. blanc, le tout monté sur onglets, sous reliure bradel demi-maroquin à coins prune,
titre en long doré sur le dos (
Semet & Plumelle
).
30.000/35.000
P
récieux
recueil
de
notes
sur
la
S
ophonisbe
de
C
orneille
,
puis
la
version
que
V
oltaire
donna
de
la
tragédie
de
M
airet
 ;
F
laubert
s
inspira
de
la
C
arthaginoise
S
ophonisbe
pour
sa
S
alammbô
(1862).
On connaît le formidable labeur de documentation historique et archéologique auquel s’attela Flaubert pour écrire son roman
sur Carthage. C’est ici le dossier d’une des sources littéraires de
Salammbô
, qui permet aussi d’apprécier avec quel soin Flaubert
lisait les grands auteurs, la plume à la main. L’héroïne des
Sophonisbe
est la fille d’un général carthaginois, épouse de Syphax, roi de
Numidie, puis de son rival, Massinissa, autre roi ; elle s’empoisonne plutôt que de tomber aux mains des Romains, leurs ennemis.
La plus grande partie du manuscrit (près des deux tiers) est consacrée aux cinq actes de la pièce de C
orneille
(1663), lue dans une
édition accompagnée des commentaires de V
oltaire
. Le manuscrit, à l’encre brune, remplit le recto et le verso de 14 feuillets ; il
présente quelques ratures.
«
Préface de Voltaire
. V. trouve que le sujet par lui-même est fort difficile à traiter, presque impraticable, parce que “Massinissa
obligé de voir sa femme menée en triomphe à Rome ou de la faire périr pour la soustraire à cette infamie ne peut guère jouer qu’un
rôle désagréable. Un vieux triumvir tel qu’Antoine qui se perd pour une femme telle que Cléopâtre est encore moins intéressant
parce qu’il est plus méprisable”. Il parle ensuite de la pièce de Mairet qu’il trouve sans intérêt. […] Il trouve que “la Sophonisbe
de Mairet avait un mérite très nouveau en France, c’était d’être dans les règles des théâtres, les trois unités de lieu de temps et
d’action y sont parfaitement observées”. “…Mais surtout ce qui soutient si longtemps la pièce de Mairet c’est qu’il y a de la vraie
passion”. Comment concilier cela avec le manque d’intérêt dont V. se plaint plus haut ».
… /…