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parce que “le cœur m’en dit”. Ah comme le cœur se mêle de questions qui ne le regardent pas ! »…
Mercredi [28 février]
. Il pense
à elle très souvent du fond de sa retraite et ne veut pas l’importuner, mais il faudra « que je vous parle très bientôt de votre robe
et de votre décor. Ils seront finis très prochainement »…
20 mars
. Il lui a envoyé une invitation « à une petite exposition d’une
extrême fantaisie que j’ouvre demain boulevard Malesherbes », et d’autres pour ses amis : « Cela les préparera à notre
Adélaïde
 ».
Il revient sur des détails de sa robe et exprime sa joie de travailler pour elle : « Mon Dieu que vous me plaisez !! »…
3 avril
. Il la
remercie du fond du cœur « de ce que vous m’avez donné de votre esprit et de votre cœur. J’aurais voulu mieux faire pour vous
servir. Quoique vous disiez,
Adélaïde
aurait pu être plus brillante », surtout à cause du manque de répétions en scène… « Dieu !
que ce serait joli de vous enlever et de vous emmener à Venise ! […] Quel miracle impossible ! » Il espère la voir à l’
Hélène
de
B
akst
et pense à la
Locanderia
, dont il veut lui parler…
10 avril
. Envoi d’invitations pour le Salon : « De nous quatre il n’y a que
D
esvallières
qui expose au Champ de Mars. Mais vous verrez aussi un plafond de S
ert
, des belles œuvres de Z
uloaga
le beau-
frère de D
ethomas
 »…
21 avril
 : « Je ne veux pas attendre demain pour vous dire l’exquis plaisir que vous m’avez donné hier. Vous
avez été tout le temps une grande artiste et à certains moments vous avez atteint la perfection ». Il est fier « d’être associé à une
si haute artiste que vous ! Comme je vous remercie, comme je vous aime »…
Tipasa 30 mai
. « Me voilà dans un beau, grandiose et
calme pays antique. Vous y feriez magnifiquement… Il ne me manque que la déesse de ce paysage grec ! »…
10 juillet
. Il souhaite
lui parler de deux projets qui peuvent l’intéresser…
21 juillet
 : « je vois vos yeux clairs et le rayon de votre sourire. Vous savez que
j’aime les contes de fée ; vous m’y faites croire […] vous me faites vivre la vie plus jolie »… Etc. O
n
joint
le faire-part de décès de
son père, et un carton d’invitation à l’exposition
La Musique, la Danse
.
209.
Paul DUKAS
(1865-1935). 5 L.A.S., 1914-1921, à Natalia T
rouhanowa
, comtesse I
gnatieff
 ; 1 carte postale et
6 pages in-8, 4 adresses.
800/1.000
À
la
créatrice de
L
a
P
éri
.
20 décembre 1914
 : « Comme l’hiver doit être dur à Moscou ! Nous vivons aussi dans des tranchées
morales. Il y fait froid de solitude et l’ennui tombe à seau. Et nous n’avons même pas la distraction de la fusillade ! Que dites-
vous du bombardement de Scarborough ? Quel exploit ? C’est comme si on faisait le siège de Deauville ou du Tréport ! Quels
muffles ! »…
Villefranche sur mer
25 janvier 1921 
: « je me sens peu digne des souvenirs éclatants que je vous ai laissés tant je me
semble à moi-même encrustacé, comme vous dites, ce qui signifie sans doute encroûté dans le bourgeoisisme où la vie dure nous
a tous fait sombrer ». Il ne peut contribuer à ses projets, car il a trop de choses à terminer, et est plus que jamais convaincu de la
nécessité de travailler sans collaborateur : « J’ai bouché mes oreilles à toutes les sirènes, qu’elles s’appellent d’Annunzio, Rostand,
Henry Bataille, ou Gide ou Ch. Henry Hirsch ». Quant à W
ells
, « je le trouve aussi musical, à peu près, que Jules Verne ! » Il
pourra cependant à Paris la conseiller pour le choix d’un musicien. Il évoque pour finir son « perce-neige dont les cheveux sont
châtain clair », sa fille Adrienne-Thérèse…
[9 mars]
. Il est rentré à Paris pour les répétitions d’
Ariane
à l’Opéra-Comique, où il
passe tout son temps… « ne croyez pas que je sois fâché pour la
Fanfare
 ! Vous auriez très bien pu la jouer puisqu’elle a été écrite
pour vous ! »…
[11 mars]
. Il se réjouit de son beau succès : « L’orchestre très bien ; mais dans cette salle il faudrait 150 musiciens ».
Il préférait l’ancienne présentation, mentionne quelques détails gênants, mais « l’essentiel c’est qu’on vous ait tant admirée et
applaudie »…
[19 mars] 
: « C’était bien plus beau hier. L’orchestre aussi bien meilleur et le public aussi. Je suis ravi de votre succès
et je suis heureux d’y avoir eu part. […] Vous n’imaginez pas ma vie pour les quelques jours que je suis à Paris ! Ces après-midi
entières de répétitions d’un ouvrage qui se détraque, avec les titulaires des rôles malades, – on travaille avec les doublures ! »…
Reproduction page 81
210.
Gabriel FAURÉ
(1845-1924). 2 L.A.S., avril-mai 1911, à Mlle Natalia T
rouhanowa
 ; 1 page in-8 à en-tête du
Conservatoire national de musique et de déclamation, Cabinet du directeur
, et 1 page in-12 avec adresse (carte
pneumatique).
150/200
4 avril 1911 
: « je suis charmé et flatté que vous ayez choisi quelques unes de mes œuvres pour les traduire suivant votre
inspiration si admirablement personnelle ». Il l’attendra au Conservatoire le jour de son choix…
[4.V.1911]
. « Chère grande artiste,
J’ai passé une heure exquise et j’ai été infiniment heureux de
l’énorme succès 
! De tout cœur merci, et mille sentiments dévoués
de votre admirateur »…
211.
Remy de GOURMONT
(1858-1915). 2 L.A.S., [1912 ?, à Mlle Natalia T
rouhanowa
] ; 2 pages in-8.
100/120
Mardi
. « Je suis très sensible à votre invitation et ce me sera un grand plaisir de pouvoir aller vous admirer et vous applaudir »…
Mercredi
. Il s’excuse de ne pouvoir aller prendre le thé chez elle, il se sent mal : « Même hier soir je n’ai pu assister jusqu’à la fin
à votre magnifique représentation »...
212.
Lucien GUITRY
(1860-1925) comédien, père de Sacha Guitry. 3 L.A.S., 1920-1921, [à Natalia T
rouhanowa
] ;
7 pages in-12.
120/150
9 septembre 1920
. « Ma chère bienfaitrice, Merci, je vais me mettre entre vos mains & je compte bien […] y laisser 20 kilos en
peu de jours. Ma chère générale, je suis fier et ému d’occuper votre sommeil et de vous voir si amicalement préoccupée de moi ».
Sa bonne santé apparente est bien fragile ; il est à Bruxelles où il joue
Pasteur
, qu’il jouera ensuite à Lyon. « Chère Terpsichore je
vous admire de travailler comme vous faites »…
[Fin 1920]
. Il n’a pu aller l’applaudir aux Folies Bergère : « Je sais votre triomphe
de beauté & de talent & je vous félicite amicalement »…
18 janvier 1921.
Il la remercie pour le petit chien : « j’avais besoin de
quelqu’un à qui tirer les oreilles, sans que cela tire à conséquences ! »…