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LIVRES ANCIENS
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123. [RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme)].
Tableaux de la vie ou les mœurs du dix-huitième siècle.
Neuwied sur
le Rhin : Société typographique ; Strasbourg : J. G. Treuttel,
(1790). — 2 volumes in-18, (4 ff.), 180 pp., 9 planches ; (2 ff.),
168 pp., 8 planches. Basane marbrée, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos lisse orné, tranches jaunes (
reliure
du début du XIX
e
siècle
).
1000 / 1500€
Première édition de ce recueil de courtes nouvelles tirées pour la plupart du
Monument du costume
de Restif de La Bretonne
publié en 1789. Elle est illustrée de 17 charmantes compositions hors texte gravées sur cuivre d’après les compositions de
Moreau et Freudeberg. Il s’agit de la réduction de 17 des 26 figures illustrant l’édition in-folio du Monument du costume
parue en 1789.
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE D’OCTAVE UZANNE (1851-1931).
Homme de lettres, bibliophile, éditeur et journaliste, il était l’un des
grands observateurs des mœurs françaises de son temps. Remy de
Gourmont disait à son propos : “Uzanne s’intéresse à tout, mais à bien le
pénétrer, on s’aperçoit que c’est à l’art que tendent ses préoccupations les
plus diverses. Il l’a cherché jusque dans l’agencement matériel des livres,
jusque dans la toilette féminine. Le livre et la femme, telles furent les
premières amours d’Uzanne, et je ne crois pas qu’il les ait reniées, car sa
bibliothèque est toujours riche en livres précieux et rares, et le premier
ouvrage qu’il ait voulu retoucher et rééditer pour le grand public, c’est
précisément une monographie de la Parisienne. […] On pense à Sébastien
Mercier et à Restif de la Bretonne, et on n’a pas tort. C’est entre ces deux
grands observateurs des mœurs françaises et du cœur humain que se
place naturellement Octave Uzanne” (Remy de Gourmont,
Promenades
littéraires. Quatrième série. Souvenirs du symbolisme et autres études.
Paris :
Mercure de France, 1927, pp. 130 et 135). Uzanne a par ailleurs composé
un essai biographique sur Restif de La Bretonne en tête de l’édition du
Pied de Fanchette ou le soulier couleur de rose
publié par Quantin en 1881.
L’exemplaire a également appartenu à l’historien et critique d’art et de
littérature HENRY HOUSSAYE (1848-1911), fils de l’écrivain Arsène
Houssaye (1814-1896).
Frottements d’usage aux dos et sur le bord des plats. Manque au bas du
feuillet K
2
sans atteinte au texte et déchirure sans manque et réparée au
feuillet K
3
dans le premier volume.
Provenance : Octave Uzanne, avec ex-libris. - Henry Houssaye, avec ex-
libris dessiné par Adolphe Giraldon.
124. [RÉVOLUTION FRANÇAISE].
Le Peuple de Paris traité comme il le mérite par les départemens, ou Les crimes et
forfaits des habitans des Sections.
Paris : rue de la Parcheminerie, maison du marchand de vin, les marchands de nouveauté,
An IV de la République
(1795). — Plaquette in-8, 16 pp. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné (
reliure du XIX
e
siècle
).
200 / 300€
Tourneux,
Bibliographie de l’histoire de Paris pendant la Révolution française,
I, p. 432, n° 4561.
Brochure révolutionnaire restée anonyme, adressée aux habitants des sections parisiennes et consécutive à l’insurrection
royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), provoquée par le décret dit “des deux tiers” du 22 août 1795 qui visait
à maintenir deux tiers d’anciens conventionnels dans la future assemblée. La section Lepeletier avait appelé à l’insurrection
le 2 octobre 1795 et convoqua ses électeurs. Quinze sections vinrent et 7 se déclarèrent en insurrection. Cette tentative fut
étouffée dans le sang sous les coups de canon de Barras et de Bonaparte.
L’auteur de ce texte est présenté sous les initiales f. N. P., avec cette indication : “Un des défenseurs de la Représentation
nationale, dans les journées périlleuses et principalement les 12, 13 et 14 Vendémiaire, l’an IV de la République française”. Il
s’en prend avec véhémence aux sections parisiennes : “O Sections Parisiennes, que sont devenus ces jours de votre gloire, où,
d’une main armée pour la liberté, vous renversâtes la bastille, et comblâtes les cachots de la vengeance et de la tyrannie ? Ces
jours où, réduisant en poussière le trône d’un lâche despote, vous rangeâtes sous le glaive de la loi, celui qui ne se prétendait
au-dessus de vous que pour vous accabler ? Tout à coup vous violez vos sermens ; vous oubliez cet instant de fermeté où
vous vîntes demander avec justice et sans passions, le jugement et Capet à la barre de la Convention nationale ; vous laissez
s’introduire dans votre sein les restes impures des esclaves des rois ; bientôt ils vous dominent ; ils vous corrompent ; ils vous
égarent, et vous rendent les complices de leurs attentats attroces (sic)” (pages 4 et 5).
Bon exemplaire.