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LIVRES ANCIENS
4
4.
[ARGENSON (René-Louis de Voyer, marquis d’)].
Les Loisirs d’un ministre, ou essais dans le goût de ceux de
Montagne, composés, en 1736.
Liège : C. Plomteux, 1787.
— 2 volumes in-8, viij, 230 pp. ; (2 ff.), 231 pp. Broché, non
rogné, couverture de papier marbré.
300 / 400€
Seconde édition de cet ouvrage apprécié à l’époque et recherché aujourd’hui pour son contenu regroupant des pensées et
anecdotes aussi bien philosophiques que morales et littéraires, composé par René-Louis de Voyer, marquis d’Argenson (1684-
1757), ministre des affaires étrangères sous Louis XV.
Le livre “est composé de réflexions qu’il (d’Argenson) avoit faites avant d’entrer dans le Ministère, tantôt d’après ses lectures,
tantôt d’après ses conversations avec les gens de son temps, dont la Société lui étoit chère, & dont il croyoit que la fréquentation
pouvoit lui être de quelque utilité. Ces pensées, conçues dans le silence du cabinet, sont mêlées de traits & d’anecdotes” (pages
v-vj).
On y trouve également un intéressant passage sur la collection des livres précieux, l’auteur faisant référence à l’Abbé de
Rothelin : “Sa bibliothèque commence à devenir très-considérable ; il la montre volontiers & avec faste…” (tome 2, p. 151).
L’auteur se montre très critique envers les bibliomanes : “Comme il (Rothelin) parle communément à des gens bien moins
savans que lui, on ajoute foi à tout ce qu’il dit, & on le félicite de posséder de si belles choses, qui seront vendues bien cher
après sa mort. Quelques gens sensés trouvent qu’il y a du charlatanisme dans cette démonstration, & je suis assez de leur
avis… Il est plaisant d’imaginer qu’il pourra venir un temps, où des gens qui ne sauront pas un mot de Latin, mettront un prix
exorbitant à des Livres écrits en cette Langue, qui ne seront nullement à leur usage ; qu’ils donneront jusqu’à cent pistoles
d’un Livre, parce que, sur un Catalogue connu, on l’aura honoré de l’épithete de Livre rare & singulier, & parce que, dans une
vente précédente, il aura déjà été porté à un grand prix” (pages 152-154).
L’originale de ce texte parut en 1785, imprimée à Paris par Moutard sous la fausse adresse d’Amsterdam et publiée par M. de
Paulmy, fils de l’auteur. Le garde des Sceaux, Hue de Miromesnil, avait demandé à ce dernier de n’en faire imprimer qu’un
petit nombre d’exemplaires si bien qu’il n’en fut tiré que 250 qui ne furent pas commercialisés.
Exemplaire à toutes marges, dans sa condition de parution, bien conservé malgré les dos éclaircis et une charnière déchirée.
5.
BERNARDIN DE SIENNE (saint).
Tertiu(m) opus sancti
Bernardini de Senis ordinis fratrum minorum de observantia.
Colophon :
Impressum Lugd
[uni]
magna accuratione
p
[ro]
honesto
viro. M. Joha
[n]
ne diama
[n]
tiers bibliopola: labore
[et]
industria.
M. Nicolai wuolff alemani Anno d[omi]ni. M.quinge
[n]
tesimoprimo ad.
xv. die noue
[m]
bris
[Lyon : Nicolaus Wolff pour Jean Diamantiers,
15 novembre 1501]. — Petit in-4, CCXXXIX ff., (1 f.). Vélin souple
(
reliure ancienne
).
300 / 400€
Rare édition post-incunable des œuvres spirituelles de Saint
Bernardin de Sienne (1380-1444).
Ce dernier était un orateur franciscain de l’Étroite-Observance.
Parcourant toute l’Italie, il prêcha en langue vulgaire sur les places
publiques, inaugurant dans le même temps les bûchers des vanités. Il
arborait un panneau portant le monogramme du Christ IHS.
Cette édition contient ses sermons. Elle fut imprimée en caractères
gothiques sur deux colonnes à Lyon par Nicolaus Wolff pour Jean
Diamantiers. Elle est illustrée sur le titre d’un bois représentant
Bernardin de Sienne ; à ses pieds figurent trois mitres symbolisant les
trois évêchés qu’il refusa successivement, à savoir Sienne, Ferrare et
Urbino. On trouve également au verso du dernier feuillet la marque
de Nicolaus Wolff.
Exemplaire en reliure ancienne, postérieure à l’édition. Important
manque au dos, restauration au second plat, cahiers décalés.
Mouillures claires, marge des 6 derniers feuillets en partie rongée
avec très légère atteinte au texte, déchirures au dernier feuillet.
Provenance : Dominicus Turturius (?), avec signature ancienne sur le
titre.