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105.
Jacques IBERT
. Manuscrit musical autographe signé,
Symphonie marine
, 1931 ; 1 f. de titre (déchiré) et 88 pages
in-fol.
7.000/8.000
Partition d’orchestre de la première musique de film de Jacques Ibert.
Comme l’indique le sous-titre : « pour accompagner le film
S.O.S. Foch
 », cette
Symphonie marine
, d’une durée de
14 minutes, a été composée par Ibert pour le court métrage documentaire de Jean Arroy,
S.O.S. Foch
, projeté en mai 1931.
C’est sa première musique de film, et Ibert serait le premier compositeur européen à composer une partition pour un film
parlant. Le film est un reportage sur le sauvetage par le croiseur cuirassé
Foch
d’un cargo en détresse. La musique, d’un seul
mouvement, est riche en imitations et en effets dramatiques (bruits de machines, vagues, suspens angoissant…), pour lesquels
le compositeur d’
Escales
(1922) Ibert utilise toutes les couleurs de l’orchestre, notamment avec le piano, les percussions et le
saxophone. La partition est très efficace et d’une étonnante modernité, et passionnante tout au long.
L’orchestre comprend clarinette, saxophone alto, basson, cor, trompette, trombone, grosse caisse, cymbale, caisse claire,
triangle, tam-tam, tambour de basque, piano, célesta, harpe, 1
ers
violons (3), 2
ds
violons (3), 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse.
Le manuscrit, daté en fin « Paris 30 Mars 8 Avril 31 », est très soigneusement noté à l’encre noire sur papier à 20 lignes, et
porte une double numérotation : en chiffres romains de I à XIV entourés de rouge, et en chiffres arabes au crayon bleu de 15 à
63. Il a servi de conducteur pour l’enregistrement de la musique du film, et porte de nombreuses annotations au crayon, de
tempo et surtout de références aux plans et épisodes du documentaire : image, machines, sortie rade cuirassé, effet vagues,
cheminée, drapeau, haute mer, capitaine, canot, cargo mer, capitaine décomposé, homme cout, baleinière, 4 hommes cabot,
filin, bras, paquet mer, 1
er
coup de canon, 2
e
coup de canon, blessés soins, bouillonnement sillage, le canon pointé, stop feu,
fondu, soldats garde à vous, fin film. Il présente quelques ratures et corrections, quelques collettes et mesures biffées.
La première exécution au concert de la
Symphonie marine
fut donnée aux Concerts Lamoureux, le 6 octobre 1963, sous
la direction de Charles Münch, et l’œuvre fut publiée aux éditions Alphonse Leduc en 1964.
Discographie : Orchestre des Concerts Lamoureux, dir. Yutaka Sado (Naxos, 1996).
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106.
Jacques IBERT
. Deux manuscrits musicaux autographes, [
Chansons de Don Quichotte
I et II, 1933] ; 4 et 4 pages
in-fol.
1.500/2.000
Deux chansons composées pour le film de Pabst avec Chaliapine.
Jacques Ibert confiait : « le personnage de Don Quichotte m’a toujours poursuivi, à moins que ce ne soit moi qui l’ai
recherché. Mais il ne faut pas en conclure que j’aime me battre contre les moulins ou faire figure de redresseur de torts.
Don Quichotte représente pour moi un homme à la poursuite d’un idéal qu’il ne rencontre jamais. Peut-être y a-t-il là une
mystérieuse et secrète correspondance avec mon propre tempérament ». Ibert composa successivement en effet en 1932
pour Chaliapine la musique du film
Don Quichotte
de Georg Wilhelm Pabst ; en 1935-1936 le « choréodrame »
Le Chevalier
errant
 ; et en 1947 la musique de
Don Quichotte de la Manche
, une évocation radiophonique de William Aguet.
Jacques Ibert fut sollicité pour écrire la musique du film
Don Quichotte
de Georg Wilhelm Pabst (1885-1967), dans lequel
le grand Fédor Chaliapine jouait le rôle-titre, et devait chanter ; plusieurs compositeurs furent également pressentis, dont
Maurice Ravel qui composa de merveilleuses chansons, mais ne fut pas retenu. Pour le film de Pabst, Ibert écrivit quatre
chansons de Don Quichotte, une pour Sancho, et des pages orchestrales ; l’enregistrement eut lieu en mars, et le film sortit
en mai 1933.
I [
Chanson du Départ
], marquée ici « Scène du Départ », pour chant et piano, en ut, à 3/8 pour l’introduction au piano,
puis 3/4 pour la chanson, sur un poème de Ronsard,
Moderato senza rigore
 : « Ce château neuf, ce nouvel édifice »… (la fin
esquissée mise au net sur un feuillet joint). II [
Chanson à Dulcinée
], « Don Quichotte attend le retour de Sancho Pança qui est
allé chercher Dulcinée. Chanson », pour chant et piano,
Allegro assai
à 2/4 : « A… Un an me dure la journée »… (sur un poème
d’Alexandre Arnoux, un des scénaristes du film), avec des annotations pour l’instrumentation.
Les manuscrits, à l’encre noire sur papier à 20 lignes, ont servi pour la gravure (on joint les bons à tirer).
Discographie : Fédor Chaliapine, orchestre dir. par Jacques Ibert (1933, EMI) ; Franck Ferrari, baryton, Dalton Baldwin,
piano (Maguelone, 1999).
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107.
Jacques IBERT
. Manuscrit musical autographe signé,
Capriccio
pour dix instruments
, 1938 ; titre et 46 pages
oblong petit in-fol. en un cahier broché.
4.000/5.000
Partition d’orchestre de ce
Capriccio
.
Écrit pour flûte, hautbois, clarinette, basson, trompette, harpe, 2 violons, alto et violoncelle, ce
Capriccio
, « lumineusement
gai », plein de verve, fut créé au Festival international de Musique contemporaine de Venise en septembre 1938. Il commence
Allegro con moto
en la mineur à 2/4.
Le manuscrit est signé et daté en fin « Rome Juin 1938 » ; il a servi de conducteur, et pour la gravure aux éditions Alphonse
Leduc en 1939 (bon à tirer joint).
Discographie : Ensemble instrumental Jean-Walter Audoli (Arion, 2000).
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