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pas été mon élève »…
Vendredi soir
, évoquant son retour dans sa propriété de Pichebouc, écoutant « dans un crépuscule
si attardé qu’il a l’air d’une aurore, tous ces rossignols en amour qui, sans aucun souci tonal, se répondent d’un buisson à
l’autre »…
23 juillet 1949
, très longue lettre pleine d’humour à « Monsieur le Critique Musical », en réponse à une enquête : « Se
peut-il qu’on songe à poser des questions sur l’orientation ou le destin du système harmonique à l’heure même où l’Humanité
entière suit avec angoisse les évolutions du Tour de France ? […] À peine cette fière attente est-elle un peu atténuée par le
récits des amours des stars d’Hollywood, par les joies et les peines d’hétaïres célèbres, par l’excommunication majeure du
Communisme, simple diversion peut-être nécessaire. Mais quel frémissement dionysiaque secoue tous les hommes, dignes
de ce nom, devant l’effort surhumain des virtuoses de la pédale ! Et c’est à ce moment qu’un journal […] demande si l’accord
de 17
e
diminuée sur simple pédale de tonique polytonale altérée va s’élargir encore, si les instruments de bois et cuivre seront
désormais joués par l’embouchure ou par le pavillon, si, dans le système des douze sons harmoniques, peuvent surgir des
accords nouveaux ? […] Le
Sacre du Printemps
semblait bouleverser de fond en comble notre vieux système harmonique.
Qu’en est-il en résulté ? D’autres, moins doués que Stravinsky, se sont lancés éperdument dans cette voie sans issue. Ils ont
entassé, les uns sur les autres, accords, agrégations de notes étrangères, tonalités, et l’on sortait de ces auditions, ahuri. Que
si, rentré chez soi, on avait l’imprudente curiosité de lire la partition, comme le flot, on reculait épouvanté. »… Etc.
198.
ROLAND-MANUEL
(1891-1966). Manuscrit musical autographe signé,
Isabelle et Pantalon
 ; [2 ff.]-47 pages
grand in-fol.
1.000/1.500
Partition pour grand orchestre de l’ouverture de cet opéra-bouffe sur un livret de Max Jacob, créé le 6 décembre
1922 au Trianon-Lyrique, sous la direction musicale d’André Caplet.
Cette
Ouverture
, ou
Sinfonia
, vive et drôle, en ré majeur à 4/4, est marquée
Allegretto
 ; elle compte 146 mesures, et est
signée et datée en fin 27 septembre 1922.
Le 1
er
feuillet présente une illustration aquarellée collée, avec le titre imprimé : « 
Isabelle et Pantalon
. Opéra-bouffe
en deux actes. Musique de Roland-Manuel. Paroles de Max Jacob ». Il avait été collé (trace collage) sur le second feuillet
portant le titre : « 
Isabelle et Pantalon. Sinfonia
 » avec la mention : « Version de concert pour grand orchestre » ; au dos, la
« Nomenclature des Instruments » : 3 flûtes (et petite flûte), 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, clarinette basse, 2 bassons,
contrebasson, 4 cors chromatiques en fa, 3 trompettes en ut, 3 trombones, tuba, 2 timbales, 2 harpes, célesta, xylophone,
triangle, fouet, tambour, tambour de basque, cymbales, grosse caisse, tam-tam, quintette à cordes.
Le manuscrit, à l’encre noire sur papier à 28 lignes, présente de nombreuses corrections par grattage et à l’encre rouge ;
il a servi de conducteur, avec des annotations au crayon bleu et noir.
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199.
Joseph Guy ROPARTZ
(1864-1955). Manuscrit musical autographe signé,
Offertoire Pascal
pour le grand orgue
,
1889 ; titre et 6 pages in-fol.
500/700
Pièce pour orgue, dédiée à Eugène Gigout, et datée en fin « Paris, Avril, 1889 ». Elle est en fa majeur, à 4/4, et marquée
Assez lent
.
En tête du manuscrit, Ropartz a noté la citation du Graduel de Pâques, et la registration : « (R) Fonds 8, Hautbois. (P) Fl.
Bourd. 8. (G) Fl. Bourd. 8 et 16, Gambe. (Ped) Fonds 8 et 16 ». Très soigneusement noté à l’encre noire sur papier Lard-Esnault à
18 lignes, avec quelques grattages, ce manuscrit a servi pour la gravure de l’édition en 1894 dans la
Collection L’Orgue moderne
chez Alphonse Leduc.
Discographie : Jean-Pierre Lecaudey (Pavane, 1997).
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200.
Manuel ROSENTHAL
(1904-2003). Manuscrit musical autographe signé,
Un baiser pour rien
, 1930 ; 224 pages
in-fol. (dont manquent les p. 12-15).
2.000/2.500
Partition d’orchestre de ce ballet.
Un baiser pour rien ou la Folle du logis
, ballet en un acte, sur un argument de Nino (pseudonyme de Michel Veber, 1896-
1965), composé en 1928-1930, fut créé à l’Opéra de Paris le 25 juin 1936, dans une chorégraphie d’Albert Aveline (1883-1968)
avec Suzanne Lorcia (la Folle du logis), la jeune Christiane Vaussard (le Grillon du foyer), Serge Peretti (l’Esprit d’aventure) et
Martial Sauvageot (le Maître du logis) ; l’orchestre était dirigé par Paul Paray.
L’orchestre requiert 3 flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales et
percussion, harpe, et cordes.
L’ouverture commence par une
Fanfare
aux cuivres, suivie d’un
Andante pastoral
. Une fois le rideau levé, divers
mouvements se succèdent, dont un
Nocturne
(p. 45),
Entrée des Coquelicots
(73),
Danse de la Jeune Fille
(75),
Entrée du
Jeune Homme
(84),
Valse du Jeune Homme et scène
(87),
Danse acrobatique du Jeune Homme
(138),
Variation de la Jeune
Fille
(162),
Pas de deux
(172).
Le manuscrit, à l’encre noire, pour la plupart sur papier à 28 lignes (20 lignes pour le début, et une partie sur papier
avec armature d’orchestre impr.), est daté en fin : « Le M
t
Valérien 25 Février 1930 » ; il présente de nombreuses corrections
par grattage, des ratures et mesures biffées, quelques pages collées ; la musique est découpée en 102 numéros à l’encre (ou
crayon) rouge.
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