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* Louis Norbert C
ARRIÈRE
(1833-1919, capitaine, commissaire du gouvernement près le Conseil de guerre de Rennes lors de
la révision du procès Dreyfus en 1898). L.A.S. à un avocat,
Rennes
samedi (1 p. in-8, en-tête
10
e
Corps d’Armée. Conseil de Guerre.
Le commissaire du gouvernement
). « 34 témoins m’ont été notifiés par la défense. Parmi ceux-là, six se sont fait excuser : Bourgeois,
Dreyfus (grand rabbin de Paris), Havet, Émile Picot, Brisson, Fischer »…
* Émile Z
OLA
. P.A.S. (1 page in-8) : « La vérité est en marche, et rien de l’arrêtera ». Sous Zola, ont signé les trois défenseurs
de Dreyfus : Edgar Demange, Fernand Labori et Albert Clemenceau ; Ludovic Trarieux, ancien ministre de la Justice qui demanda
la révision du procès du capitaine ; Édouard Grimaux, de l’Institut, professeur à Polytechnique, signataire d’une pétition à
la Chambre et témoin pour la défense ; Émile Duclaux, professeur à la Faculté des sciences, directeur de l’Institut Pasteur,
pétitionnaire et témoin pour la défense ; le colonel Georges P
ICQUART
; et Georges Clemenceau, rédacteur à
L’Aurore
, inventeur du
titre «
J’accuse !
», soutien indéfectible de Dreyfus et de Zola.
269.
Joseph-François DUPLEIX
(1697-1763) gouverneur des établissements français aux Indes. L.A.S., Paris 2 février
1742, à un ami ; 3 pages et demie in-4.
2.000/2.500
270.
Albert EINSTEIN
(1879-1955). L.S., Pasadena 2 janvier 1932, à Eugène M
ONTEL
, à l’École municipale de Physique
et de Chimie à Paris ; 1 page in-4 dactyl. à en-tête
California Institute of Technology
, enveloppe ; en allemand.
1.000/1.200
E
N
FAVEUR D
’E
MIL
J
ULIUS
G
UMBEL
(1891-1966),
MATHÉMATICIEN ALLEMAND
ET
PACIFISTE DE GAUCHE
,
PREMIER
PROFESSEUR
JUIF
EXPULSÉ
DE
L
’U
NIVERSITÉ
EN
1932
SOUS
LA
PRESSION
DES
NAZIS
.
Il s’excuse de répondre tardivement à ses deux dernières lettres, qui sont arrivées avec de nombreuses autres lettres deux
jours avant son arrivée à Pasadena. « M. Gumbel est indéniablement un homme qui a lutté avec un rare courage et une rare
dévotion pour la justice et pour l’amélioration des relations intergouvernementales. Je l’apprécie beaucoup. Je crois que dans les
conditions actuelles non seulement sa position, mais aussi sa vie est menacée ». Il vante ses compétences professionnelles en tant
que statisticien reconnu, « même si ses réalisations ne peuvent être décrites comme
exceptionnelles
». Il aimerait que quelque chose
puisse être organisé pour l’aider : « s’il recevait une invitation pour un voyage d’affaires à l’étranger, sa position serait peut-être
renforcée dans son pays »…
B
ELLE
ET
RARE
LETTRE
CONCERNANT
LA
C
OMPAGNIE
DES
I
NDES
. Il a écrit en faveur de son protégé à M. de
P
RESSIGNY
, qui a répondu ne rien pouvoir prendre sur
lui, vu les faits dont G
UIRAUD
se trouve chargé par une
procédure. « J’en ay conferé icy avec la Compagnie qui est
si outrée des friponneries dont led. Guiraud Guichard
et leurs complices sont accusés que ma sollicitation a
été assez mal receüe. Cependant j’ay entrevu par les
discours de M. H
OCQUART
chargé de la correspondance
que la compagnie se determineroit a faire grace audit
Giraud sil la meritoit en faisant une confession generalle
et bien sincere de toutes les manœuvres auxquelles il
peut avoir eu part directement ou indirectement et de
tout ce qui peut en estre venu a sa connoissance. A sa
place j’accepterois la voye qui m’est offerte parce que
pour percer la verité on l’offrira à quelques autres de
ses complices qui pour se soustraire aux poursuittes
qu’ils ont à craindre ne manqueront pas de l’accepter et
de charger Guiraud luy meme qui alors trouvera tout
chemin clos pour obtenir grace »… Dupleix avoue ne
pas aimer se mêler d’affaires de cette espèce ; seule une
recommandation comme celle de son ami pouvait l’y
déterminer. « Si donc Guiraud veut tirer son épingle du
jeu qu’il se deboutonne et avoue tout sans deguisement
soit juridiquement devant l’intendant qui a un arrest
d’attribution soit par une declaration signée de luy
qu’il poura adresser a M
r
Hocquard ou meme a moy,
parce que je n’en ferois usage qu’apres m’estre assuré
qu’en cette consideration il luy sera fait grace »…