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[1881 ?]
. Mlle Lamoureux a invité sa femme dans sa loge, mais Chabrier voudrait encore deux places pour des amis : « je ne
suis pas un homme à geindre, ah ! nom de Dieu ! […] veuillez les faire remettre, je vous prie, à ma bonne Allemande qui est là
dans la pièce à côté, et qui, de son pied lourd d’alto, les portera aux deux amis qui soupirent après ». Il sera demain (en
MUSIQUE
)
« au poste où l’on m’attend », et il ajoute (en
MUSIQUE
) : « Vous êtes plein de ruse ! »…
Mercredi soir [25 ? juin 1884]
: « Sœur Réséda vient de sauter le pas ; j’en ferai une pipe exquise.
Gille se retire de la collab
on
.
Il a dit à Gouzien qu’il avait trop de travail […] Le fin du fin, et le cognois depuis longtemps – est que D
ELIBES
a fort envie de faire
un Don Quichotte (ballet, ou opéra-ballet) ; que Gille
ABSOLUMENT
dévoué, inféodé à Delibes, a peur de contrarier notre aimable
instituteux en travaillant avec un autre musicastre ; il a même dit à Gouzien,
avec un sourire plein de machiavélisme
: Delibes ferait
ça si bien… ! – Mais Gouzien tient bon, m’a promis et ne me lâchera pas ». Chabrier prie Lamoureux d’intervenir près de P
LUNKETT
,
directeur de l’Eden : « J’ai encore besoin d’un de ces jolis coups d’épaule comme vous savez si affectueusement les donner en ce
qui me concerne »…
La Membrolle, Indre & Loire, 6 septembre
[Chabrier a mis la date en
MUSIQUE
]. Il attend Lamoureux : « J’ai
besoin de causer pour terminer cette sacrée
Sulamite
, où il y a, je crois, de bonnes choses : c’est la fin que je ne vois pas bien, et
votre avis m’est nécessaire. Donnez-moi 3 ou 4 jours, je vous en prie ». Il indique les horaires des trains et ajoute : « J’ai
copié
(!)
toutes les parties d’orch. de la
Légende
[de
Gwendoline
] (partie qui doit être maintenue) et de la
Sulamite
[…] Ah ! c’est un joli
métier que j’ai choisi là ! »...
Vendredi [12 septembre]
. Il travaille à
La Sulamite
et regrette que Lamoureux ne vienne pas le voir
et l’aider à « terminer ce long morceau ! […] je ferai de mon mieux –, [
MUSIQUE
:] à la grâce de Dieu ». Il se plaint de ces vacances
où il n’a pas vu « un pauvre chat », et encourage Lamoureux à profiter des quinze jours avant la rentrée : « voyez vos contrebasses,
prenez modèle : en voilà dont les centres nerveux sont au beau fixe ! […] D’ici 15 jours, le liquoriste du coin du quai va en faire,
de ces affaires ! Et que de dalles vont s’arroser sévèrement avant de s’infondibuler le bec d’ébène ou l’embouchure d’or ! »… Il le
remercie d’avoir « parlé de cette brave mère Gwendoline à Madame de la Montagne Blanche [Blanche M
ONTALBA
] : elle braira ça
superbicoquentieusement ». Il se réjouit d’être joué par Lamoureux au Château d’Eau : « Vous pouvez être certain qu’
España
, jouée
ailleurs, aurait beaucoup
moins porté
. C’est indéniable
des collègues me l’ont dit !!
Vous représentez dans l’opinion ce que je puis
appeler le concert des
arrivés
– et moi pauvre bougre, vous pensez si cela me sert »… [La « Scène et Légende de
Gwendoline
» sera
créée par Blanche Montalba sous la direction de Lamoureux le 9 novembre.]
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