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jour quelque chose à celui qui en attachant tes destinées aux siennes a désiré te rendre heureuse ou du moins un peu moins
malheureuse que tu l’étois. Je t’ai demandé d’écrire à ma mère je te recommande toujours ce devoir sacré comme pouvant adoucir
ta position. Tu me manderas si tu peux continuer les secours que nous distribuions les décadis. Je serois faché de les suspendre »…
[Le 15 prairial, les prisonniers sont transférés à Paris où ils arrivent le 20, et sont incarcérés à la prison des Quatre-Nations.]
22 prairial (10 juin)
. « J’ai un grand plaisir à te savoir auprès de moi, quoique je n’aye pas celui de te voir et de t’embrasser ».
Il la remercie des objets qu’elle lui a portés et voudrait « avoir des bas, un habit propre, une culotte et ma lévite brune. […] Sois
prudente et patiente. Soumets toi à la rigueur du sort qui pèse sur nous »...
23 prairial (11 juin)
. Il lui envoie des vêtements, et demande des nouvelles de son neveu « Je suis sensible à l’intérêt de tous
ceux que nous estimons. L’amitié est précieuse au malheureux. Elle le dedommage des injustices du sort ». Il salue des proches « et
tous les vrais amis de l’égalité au milieu de qui j’ai juré de finir mes jours. Lorsque je suis parti de Paris le 2 prairial, j’ai remis au
comité de sureté générale quatre clefs et entre autres celle de mon cabinet dans lequel étoit le portefeuille ». S
OUBRANY
la salue.
« Adieu je suis impatient de te serrer dans mes bras et de te marquer toute mon affection en t’entretenant de ton sort et du mien »…
25 prairial (13 juin)
. Il prie sa femme de lui envoyer « à l’ancienne mairie rue des Capucines une chemise, des bas et mon
habit bleu. […] Adieu mon cœur est tout à toi ».
25 prairial
: « La Commission militaire me permet, ma bonne amie, de te voir en
présence du concierge et seule. Arrange toi pour venir demain matin à 7 heures »…
27 prairial (15 juin)
. « Ma bone amie, la commission vient de lever la consigne qui ne nous permettoit point de voir nos amis,
nos parens. Tu pourras venir quand tu voudras ainsi que les amies respectables qui se sont si bien montrés dans notre malheur.
Amitié source de toutes consolations ».
28 prairial (16 juin)
. S
A DERNIÈRE
LETTRE
, à la veille de sa mort : « Nous ne pouvons voir nos amis que jusqu’à la fin de la séance.
Je t’en préviens, afin que tu t’arranges pour venir me voir avant ce terme qui n’est peut être pas éloigné ».
348. [
Gilbert ROMME
]. M
ANUSCRIT
,
Jugement contre les N
és
Romme, Duquesnoy et autres
, Paris 29 prairial
III (18 juin 1795) ; cahier de 19 pages in-fol. monté sur onglets, et relié en un vol. in-fol. avec transcription et
commentaires dactyl., et documents joints, demi-chagrin brun à coins.
1.000/1.500
J
UGEMENT
ET
CONDAMNATION
DES
DÉPUTÉS
M
ONTAGNARDS
,
ARRÊTÉS
APRÈS
L
INSURRECTION
DE
P
RAIRIAL
.
« Extrait des Minutes de la Commission Militaire établie en vertu de la Loy du quatre Prairial de l’an troisième, déposée au
Greffe du Tribunal Criminel du Département de la Seine séant au Palais de Justice à Paris », collationné et signé par le greffier
Saussay et par Louis G
OHIER
, président du Tribunal ; avec 2 cachets encre du
Tribunalcriminel du département de Paris
.
Après l’annonce des noms, qualités et adresses des huit « conjurés » (Romme, Duroy, Goujon, Forestier, Bourbotte,
Duquesnoy, Soubrany, et Peyssard), on détaille à chaque accusé les faits qui lui sont reprochés. Attendu que Romme, Duquesnoy,
Duroy, Bourbotte, Soubrany et Goujon « se sont montrés les auteurs, fauteurs, et complices désastreux des événements qui ont
eu lieu dans la journée du Premier Prairial. Qu’ils ont conspiré contre la République, provoqué à la dissolution de la Convention
Nationale, à l’assassinat de ses membres. Entrepris par tous les moyens d’organiser la Révolte et la Guerre Civile, de ressusciter
tous les excès, toutes les horreurs de la tyrannie qui ont précédé le neuf Thermidor »…, la Commission militaire les condamne « à
la peine de mort ».
O
N
JOINT
: une P.A.S. par Marie-Joseph C
APITAIN
, président de la Commission, 26 prairial III (1 page in-12) : « Le citoyen
Romme peut adresser à La Commission toutes les pièces qu’il croira nécessaires de lui adresser pour sa défense » ; une P.S. par
D
UQUESNOY
et P
EYSSARD
, Arras 27 septembre 1793 (1 p. in-fol. à en-tête des
Représentans du Peuple envoyés près l’Armée du Nord
,
cachet cire rouge) , conférant le titre d’adjudant au citoyen Du Cheiron ; une LA.S. de Pierre-François T
ISSOT
, beau-frère de
Goujon, qui tenta de sauver son beau-frère et rendra compte de ces événements dans ses
Souvenirs de la journée du 1
er
Prairial an
III
.
349.
RUSSIE
. Registre manuscrit d’un régiment russe, 1838-1839 ; volume in-fol. de 137 pages, cartonnage ancien, dos
toilé noir (usagé, salissures et mouillures) ; en russe.
200/300
J
OURNAL
D
UN
RÉGIMENT
stationnant aux environs de Sébastopol, attesté en tête par Delaral, employé du ministère des affaire
étrangères à « Sevastopaul » : états, listes nominatives, comptes, rapports, etc.
350. [
Jacques de SAINT-CRICQ
(1781-1819) officier de marine]. M
ANUSCRIT
,
Procès du Capitaine de Vaisseau J. Saint
Cricq Commandant la Frégate de S.M. La Clorinde dans l’expédition pour Java l’An 1811
, s.l.n.d. [vers 1812] ;
petit in-4 de 1 f.n.ch. (titre) et 135 pages n.ch., cartonnage de l’époque demi-veau marron, dos lisse orné de filets
dorés, coins de vélin vert (dos frotté avec petits manques de cuir).
2.500/3.000
P
ROCÈS
APRÈS
LA
PERTE
D
UNE
BATAILLE
NAVALE
AU
LARGE
DE
L
ÎLE
M
AURICE
. Réunion de plusieurs pièces relatives au procès du
capitaine Jacques de S
AINT
-C
RICQ
, traduit en Conseil de guerre en 1812 après avoir été battu par les Anglais le 20 mai 1811 au large
de Tamatave (M
ADAGASCAR
), en même temps que les deux autres frégates de l’expédition qui, elles, furent capturées par l’ennemi.
Rentré en France, Saint-Cricq fut accusé d’avoir pris une part insuffisante au combat, et d’avoir abandonné son commandant qui
fut tué pendant la bataîlle. On lui reprocha également de ne pas avoir rempli la mission qui lui avait été confiée, celle-ci consistant
à se rendre à Java pour y débarquer des troupes. Par six voix contre deux, le Conseil le cassa de son grade et le fit radier de la
Légion d’honneur.
… /…