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Les trois frégates,
la Renommée
,
la Néréïde
et
la Clorinde
partirent de Brest le 2 février 1811 à destination de Java, emmenant
chacune 420 hommes d’équipage, 200 soldats ou officiers et 5 mois de vivres. En cours de route, ils coulent des bâtiments
américains qui essayaient de forcer le blocus continental (p. 4). Puis ils interceptent un navire portugais qu’ils relâchent moyennant
une lettre de change de 20.000 piastres sur Lisbonne (p. 5). Après une traversée difficile (tempête, mâts cassés, perte d’une
partie des provisions), les trois frégates arrivent à l’île de France (M
AURICE
) le 6 mai : quelques hommes débarquent aussitôt en
reconnaissance, mais sont faits prisonniers par les Anglais qui s’étaient emparés de l’île cinq mois auparavant. Le commandant de
l’expédition, le capitaine R
OQUEBERT
, décide alors de se rendre à l’île Bonaparte (R
ÉUNION
) ; il ne peut y faire escale, car elle est aussi
occupée par les troupes britanniques. Finalement, l’expédition se dirige sur M
ADAGASCAR
où elle est rattrapée par quatre bâtiments
anglais (3 frégates et un brick) déjà observés à l’Île de France. L’affrontement a lieu le 20 mai : « A 3h 50m le commandant fit signal
de commencer le combat. Il ne ventait plus et nous étions à trois quarts de portée de canon de nos adversaires. L’ennemi courait
tribord amures ; le brick en serre file des trois frégates et nous étions babord amures dans l’ordre suivant,
la Clorinde
en tête,
la
Renommée
au centre,
la Néréïde
en queue. Je ne voulus pas engager le premier, à cause de la distance ; mais
la Renommée
attaqua
la frégate de tête qui bientôt se trouva à portée de
la Néréïde
alors j’engageai successivement et toujours à la même distance, la
seconde et la troisième frégate »... (p. 15). La suite contient le détail des manœuvres effectuées pendant la bataille, ainsi que les
conditions du retour en France. Les différentes pièces composant ce manuscrit sont :
Rapport du Capitaine St Cricq de la frégate
de S.M. la Clorinde
(38 p.) ;
Rapport du Ministre de la Marine à Sa Majesté l’Empereur
(11 p.) ;
Défense du Capitaine de vaisseau
Saint Cricq telle qu’il l’a prononcée devant son Conseil de guerre le 17 mars 1812
(62 p.) ;
Dernières observations prononcées dans la
Séance du 18 mars 1811
[
sic
, pour 1812] (17 p.) ; et
Jugement au nom de l’Empereur et Roi
(7 p.).
351. [
Charles SALIGNY, duc de San Germano
(1772-1809) général ; premier mari de la future duchesse Decrès (nièce
de Julie et Désirée Clary, belle-sœur du maréchal Suchet)]. 2 L.A. (minutes) et 18 L.S. ou P.S. à lui adressées, 1806-
1808 ; in-4 ou in-fol. (sous chemise de l’inventaire notarial après décès de la duchesse Decrès).
300/400
L
ETTRES
DE
SERVICE
et documents concernant ses titres de baron de l’Empire et de duc de San-Germano, ses domaines et
revenus dans le royaume de Wesphalie, son passage au service de Joseph Roi d’Espagne, ses décorations (napolitaine, française et
bavaroise), sa nomination comme capitaine des gardes du corps du roi d’Espagne… Documents signés par le Vice-Connétable et
Major général Alexandre B
ERTHIER
(2, plus réponse de Saligny) ; Joseph B
ONAPARTE
; l’Archichancelier C
AMBACÉRÈS
(et réponse de
Saligny) ; Guillaume Clarke comte d’H
UNEBOURG
, ministre de la Guerre (2) ; le général Gonzalo O’F
ARRILL
, ministre de la Guerre
d’Espagne (2) ; B.G.E. de L
ACÉPÈDE
, grand chancelier de la Légion d’honneur ; Hugues M
ARET
, secrétaire d’État ; F. R
ICCIARDI
,
ministre secrétaire d’État du royaume de Naples (2) ; le prince de B
ISIGNANO
, grand chancelier de l’Ordre des Deux-Siciles ;
Mariano Luis de U
RQUIJO
, ministre secrétaire d’État du royaume d’Espagne (2)… Plus une note sur ses services et ses titres par sa
veuve la duchesse Decrès.
352.
Horace-Bénédict de SAUSSURE
(1740-1799) géologue et physicien suisse. L.A.S., Genève 16 décembre 1783, à M.
A
UDÉOUD
, chez MM. Girardet et Haller, banquiers à Paris ; 3 pages petit in-4, adresse, cachet cire rouge (brisé ; sous
verre).
2.500/3.000
I
MPORTANTE
LETTRE
SUR
LES
MACHINES
AÉROSTATIQUES
, et la
Description des expériences de la machine aérostatique de MM. de
Montgolfier
de F
AUJAS
DE
S
AINT
-F
OND
(1783).
Il a été agréablement surpris de recevoir le livre de M. de F
AUJAS
, « non seulement parce que je desirois extrêmement de le lire
mais encore parce que j’ai été infiniment flatté de cette attention obligeante de votre part à laquelle je n’avois absolument aucun
titre »… Il est allé rendre ses devoirs à Mme Audéoud qui lui a communiqué d’intéressantes nouvelles de son mari… « J’ai peine
à croire que le feu de la cuisine de la maison qui porteroit une de ces machines pût jamais servir à les faire aller ; le feu perd trop
de son activité en passant par le canal d’une cheminée, mais l’idée est agréable & ingénieuse. Vous avés saisi avec enthousiasme
cette étonnante découverte & je comprends fort bien comment l’on s’en passionne. Pour moi je me suis contenté de faire en petit
quelques expériences qui m’ont démontré que les machines de ce genre qui sont animées par des corps embrasés ne s’élèvent que
par la raréfaction de l’air que produit la chaleur de la flamme & non point par la génération de quelque gaz ou fluide élastique
plus léger que l’air ; car j’ai éprouvé que l’air qui sort de la flamme est plus présent que l’air commun. Mais cela même augmente
l’étonnement que l’on doit avoir de ce que l’on a tant tardé à faire cette découverte car la dilatation de l’air par la chaleur et la
diminution du poids qui en est la conséquence sont un des faits les plus anciennement connus des Physiciens. J’ai appris dans
l’ouvrage de M
r
de Faujas un grand nombre de détails intéressans que j’ignorois absolument ; la lettre de M
r
M
EUSNIER
que cet
ouvrage renferme est rempli de savoir et d’esprit »… Il ajoute en post-scriptum : « Je devois partit après demain avec toute ma
famille pour aller à Lyon voir les grandes expériences de M. M
ONTGOLFIER
, mais elles sont renvoyées à l’annéee prochaine ».
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