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44.
Jean DUBUFFET
(1901-1985). 4 L.A.S., 18 L.S. (dont certaines avec ajouts autographes) et une P.A., 1946-1967, à
Albert C
ORDUANT
; 30 pages in-4 ou in-8, plusieurs à son en-tête, une enveloppe.
7.000/8.000
T
RÈS
INTÉRESSANTE
CORRESPONDANCE
avec Albert C
ORDUANT
, ingénieur chimiste dans l’industrie de la peinture, dans laquelle
Dubuffet fait part de ses recherches et de ses questionnements pour l’utilisation de nouveaux matériaux, la plupart industriels
ou destinés aux bâtiments, mis au point par les fabricants. Ensemble, ils firent le projet d’un manuel technique pour les artistes.
5 novembre 1946
. Craignant de manquer, il lui commande d’urgence du « Rollplastique blanc. […] C’est la base de mes
travaux en ce moment […]. J’ai dit 50 kilos mais j’en use beaucoup et donc ce serait mieux 100 kilos »…
31 août-2 septembre
1948
. Il lui envoie des tubes de peinture d’artiste, pour qu’il fasse déterminer « le poids de couleur qu’il y a dans les tubes livrés
commercialement aux artistes », et les tarifs de la Maison Artès (joints). Il parle de plusieurs solvants, peintures, vernis, etc. et
décrit leur usage par les peintres…
9 septembre
. Il travaille à leur projet de traité de peinture et en a parlé à un ami entrepreneur
de peinture en bâtiment, ancien professeur de technique de peinture en bâtiment. Ses renseignements lui ont permis de « rédiger
plusieurs recettes ». D’un autre ami « fresquiste et architecte et décorateur j’ai obtenu d’autres recettes intéressantes. […] Un traité
complet nous entraînerait trop. J’ai décidé de limiter la chose pour le moment […] à une quarantaine ou cinquantaine de recettes
bien précises et d’utilité immédiate – en écartant toutes généralités et toute théorie ». Il souhaite le rencontrer rapidement pour
travailler …
13 septembre
. Questions techniques à propos du broyage des pigments à l’eau ou à l’huile qui lui posent problème…
13 septembre
. Il a lu avec beaucoup d’intérêt le
Lexique du peintre en Bâtiment
et les numéros de la revue
Travaux et Peinture
:
« Me voici devenu grand clerc ». Il lui fait part de ses interrogations et de ses réflexions, lui demande s’il connaît certains produits,
etc.
28 septembre
. « Je travaille toujours d’arrache pied à notre traité et cela commence à prendre tournure et d’être bientôt fini.
La seule question qu’il me reste à traiter c’est celle des différents pigments, avec leur degré de fixité à la lumière. Pour ce qui est
des couleurs minérales, j’ai tous les éléments ; c’est seulement pour les pigments synthétiques que je nage un peu »…
6 octobre
. Il
soumet une formule « pour mélanger l’huile à l’eau »…
13 février
1949
. Il félicite Corduant, qui a quitté Lagèze & Cazes, pour son
nouveau poste. « L’Almanach de L’Art Brut n’a pas vu le jour. Il y a eu des difficultés d’édition. […] Mon petit traité des techniques
de la peinture, qui est un des éléments de cet Almanach, et auquel vous avez si aimablement travaillé avec moi, est terminé »…
17 mai
. Après quelques semaines au Sahara, il reprend ses travaux de peintures, trop longtemps interrompus « par les occupations
et démarches et mille petits travaux que m’occasionnait “L’Art Brut” ». Il essaie de travailler « avec le Rollenduit (enduit gras au
couteau) » dont il pense tirer bon parti, et fait de nombreux essais de techniques diverses…
Juin-juillet.
Il cherche vainement à se
procurer du jaune hansa, du rouge hélio et du bleu monastral. Il félicite son ami pour sa bonne situation professionnelle : « Moi
aussi je travaille à plein gaz avec entrain et contentement »…
20 septembre
1951
. « Le petit traité des techniques de la peinture
n’est pas encore publié ; mais patience, il le sera ». Il demande des conseils sur le Pierrolin des établissements Bygodt : « Cela me
met très mal à l’aise d’employer pour mes travaux des produits mystérieux dont j’ignore les bases. J’ai bonne envie de le faire
analyser par un laboratoire ». Si Corduant est toujours bibliophile, il lui propose de lui envoyer
Labonfam Abeber
, « seulement c’est
abominablement pornographique, […] d’une pornographie joyeuse et saine »…
New York 12 décembre
. Éloge du produit Pierrolin :
l’ingéniosité du mélange, la commodité de son emploi. Il n’a rien trouvé d’équivalent à New York : « on est très entiché de produits
synthétiques dans toutes les branches de l’industrie américaine, et dans la branche de la peinture et des vernis, on vend toutes
sortes de peintures à base de “Lacquer” qui sèchent instantanément et ont une bizarre et inquiétante odeur »…
26 avril 1952
. Il a
rapporté de New York des échantillons qu’il utilisait là-bas et qu’il compte continuer à employer dans les peintures qu’il va faire à
Paris, sur lesquels il donne des commentaires : Sparkel, Spot Putty, Lacquer Thinner…
6 février
1961
. Remerciements pour l’envoi
d’un « très beau et très utile livre édité par Astral-Cellulo », qui lui sera d’un grand profit ; il est toujours à la recherche d’un
ingénieur-conseil auquel s’adresser sur des points techniques incertains…
2 avril
. Ses travaux l’ont tant absorbé qu’il a interrompu
sa correspondance, mais il se réjouit de savoir son ami de retour chez Lagèze et Cazes où il a jadis été si bien traité. Il envoie un
questionnaire détaillé sur les principaux points qui lui posent problème, en le prévenant que ses questions évolueront en fonction
de ses travaux, car il varie beaucoup ses techniques suivant les périodes : « Il y a des périodes où je m’engage dans des techniques
qui soulèvent pour moi une foule de questions », comme l’an dernier où il a employé des pâtes vinyliques et des résines polyester,
ainsi que « pour mes collages de toiles peintes sur toiles peintes », pour lesquels il avait employé différentes colles. Par contre, il y
a des périodes comme en ce moment où il ne peint qu’à l’huile, sans problèmes techniques particuliers…
3 avril
. Il revient sur leur
projet de « manuel technique pour les artistes », à l’époque où il était très engagé en faveur de l’Art Brut, qu’il refusa finalement
de faire éditer, préférant le faire sous une autre forme plus tard… Il fait part des questions techniques qu’il aborde avec M. Bourlot
sur des produits, des peintures, des vernis, des mélanges, etc…
9 février 1967
. Il se souvient de l’aide précieuse que Corduant lui a
apportée par le passé, et l’informe qu’il n’utilise plus de peinture à l’huile depuis deux ans, se servant exclusivement de peintures
vinyliques. « Il y a aussi que mes travaux se sont […], ces dernières années, passablement modifiés, non pas seulement dans leurs
techniques, mais dans leur humeur et position d’esprit ; ils font maintenant beaucoup moins recours […] aux mouvements et
impulsions des matériaux employés ». Il s’intéresse à la technique d’aquagraphie qu’utilise Michel D
UVAL
O
N
JOINT
9 feuillets polycopiés numérotés, avec qqs corrections autographes, pour leur projet de
Manuel technique
; et un
double de lettre de Corduant à Dubuffet (1966).