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45.
Paul DUKAS
(1865-1935). L.A.S., Mardi soir [novembre 1932, à René D
UMESNIL
] ; 2 pages et demie in-8. 200/250
Il n’a pas encore reçu son compte-rendu du
Jardin sur l’Oronte
(opéra d’Alfred B
ACHELET
sur un livret de Franc-Nohain
d’après l’œuvre de Maurice B
ARRÈS
, créé à l’Opéra le 3 novembre 1932), et l’attend « avec d’autant plus de curiosité que la critique
littéraire et la critique musical semblent cette fois recouvrer des désirs égaux, la première à juger un musicien et la seconde à parler
littérature. Ce qui me semble avoir quelque peu désorienté une opinion dans laquelle, d’évidence, si la musique avait quelque
chose à gagner, la littérature, assurément, n’aurait ici rien à perdre. Il me tarde de voir comment vous établissez l’équilibre entre
ces deux puissances ». Selon Dukas, la musique du
Jardin sur l’Oronte
« est marquée du grand signe de l’unité qui est la marque la
plus rare, et dans la rigueur, à mon sens admirable, de cette continuité de style, sa diversité d’accent et sa souplesse d’expression,
qui va du coloris le plus voluptueux au pathétique le plus innocent font de cette partition une des œuvres les plus magistrales […]
qu’on ait donné en France depuis bien longtemps ! »…
46.
Alexandre DUMAS père
(1802-1870). L.A.S., au peintre A
MAURY
-D
UVAL
; 1 page in-8, adresse.
250/300
« Mme W
ALDOR
rassemble à déjeuner demain quelques artistes – Tony – Alfred [J
OHANNOT
] – D
ELACROIX
– moi && Elle me
charge de vous inviter. Je vous assomme si vous n’acceptez pas »…
On joint une L.S. à Garavini au sujet d’une procuration.
47.
Paul ÉLUARD
(1895-1952). L.A.S., [Paris 1
er
octobre 1937], à l’acteur Marcel H
ERRAND
; 1 page in-12, adresse (carte-
pneumatique).
300/350
Il s’excuse ne n’avoir pas réussi à lui téléphoner cet après-midi : « J’étais malade et puis cette conférence est une fatigue de
plus. H
UGNET
doit vous téléphoner. Je voudrais bien que vous puissiez lire un poème de lui. F
RAYSSE
, qui est là, me dit que vous
êtes souffrant. J’espère que cela ne sera rien »…
48.
Gustave FLAUBERT
(1821-1880). M
ANUSCRIT
autographe,
Littérature contemporaine de Charlemagne
; 6 pages
in-fol.
15.000/17.000
N
OTES
D
APRÈS
LE
C
OURS
D
HISTOIRE
MODERNE
DE
F
RANÇOIS
G
UIZOT
, publié pour la première fois en 1828-1832, en 6 volumes,
et plusieurs fois réédité. Flaubert identifie sa source à la troisième page, en citant un jugement de quelques lignes de « Guiz t. II
p. 384 ». Il recueille dans ces pages des renseignements biographiques, bibliographiques et historiques, sur cinq érudits : Alcuin,
Leidrade, Theodulf, Smaragde et Éginhard, suivant de près le
Cours
de Guizot.
« A
LCUIN
– né dans le comté d’York vers 735. En 780 il fait un voyage à Rome. Il s’attache à Charlemagne. Il reste à sa cour de
782 à 796. Célèbre par trois côtés, 1° correcteur et restaurateur de manuscrits, 2° il a restauré et animé les écoles 3° il a lui-même
enseigné. 1° – Importance de la calligraphie à cette époque – Ovon et Hardouin de Fontenelle – Alcuin donne à Charlemagne
une copie corrigée des S
tes
Écritures. Charlemagne lui-même ordonne cette étude – il se mit la dernière année de son règne à
corriger les quatre évangiles de J.-Ch. »… Suivent des notes sur les monastères et écoles qu’il fonda, son enseignement, ses œuvres
théologiques, philosophiques, historiques et poétiques, ces dernières étant « de peu de valeur, il y a 280 pièces de vers sur toutes
sortes de sujets la plupart sur des circonstances du moment. La principale est le poème sur les évêques et les s
ts
de l’église d’York.
“Il mérite d’être lu comme renseignement sur l’état intellectuel du temps” »…
« L
EIDRADE
– né en Norique province sur les frontières de l’Italie et de l’Allemagne. Il fut d’abord attaché à Arnon évêque de
Salzbourg. Charlemagne se l’attacha d’abord comme bibliothécaire – en 798 il fut nommé archevêque de Lyon. […] Il quitta deux
fois son église pour aller prêcher contre les Adoptiens où son éloquence eut du succès »…
« T
HEODULF
– goth – né en Italie on le trouve établi en Gaule en 781 et de 786 à 794 il devient évêque d’Orléans. En 798
il fut envoyé par Charlemagne et avec Leidrade dans les deux Narbonnaises pour réformer l’administration de ces provinces – il
composa à son retour un poème de 956 vers
Parænesis ad judices
exhortation aux juges destiné à instruire les magistrats de leurs
devoirs dans de telles missions – il nous y montre l’état de la société à cette époque les embûches les tentatives […] pour nous
corrompre – on rencontre dans ce poème une douceur de sentiments assez étrange pour l’époque »…
« S
MARAGDE
– abbé de S
t
Mihiel avant 805 et employé en 809 à diverses négociations avec Rome. Il prit grand soin de
l’enseignement de la grammaire dans son diocèse de Verdun et du maintien des écoles »… Outre une grande grammaire latine dont
il existe plusieurs manuscrits, Smaragde est l’auteur de
Via negria
, « traité de morale à l’usage des princes en 32 chap. adressé
soit à Charlemag, soit à Louis le Déb. Cet ouvrage se distingue par un caractère plus moral que religieux.
Le Diadème des moins
est purement religieux et n’a d’autre objet que de donner aux moines des conseils et les moyens d’entretenir ou de ranimer leur
ferveur. Il mourut en 819 »…
« É
GINHARD
– homme d’affaires devenu lettré – secrétaire et conseiller de Charlemagne »… Flaubert résume en quelques
lignes le récit de la Chronique du monastère de Lauresheim, cité longuement par Guizot comme seul document ancien faisant
mention d’Éginhard, et néanmoins sujet à caution : « Karl rassemble ses conseillers et donne sa fille à Éginhard. – Étrangeté et
contradictions, 1° Éginhard ne dit point qu’il soit marié avec une fille de Charlemagne de plus le même hist. dit que Ch. ne voul.
jamais marier ses filles et que même elles se conduisirent mal etc. Toutefois Charlemagne l’aimait beaucoup il ne s’en sépara qu’une
fois ce fut p
r
l’envoyer à Rome en 806 p
r
faire confirmer son testament par le pape. […] Il composa une
Vie de Charlemagne
qui est
une biographie politiq. avec des intentions littéraires et composée d’après un plan »…