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106.
Roger PEYREFITTE
. L.A.S. « P », Château de Barante par Dorat (Puy-de-Dôme) 19 septembre [1942], à Henry de
M
ONTHERLANT
; 2 pages in-8 sur 2 cartes postales, adresses.
150/200
Ayant appris l’arrivée de M. de R. [R
OBIEN
] à Vichy, il est « parti aussitôt pour cette capitale, conjuguant ce voyage d’intérêt
avec une aimable invitation chez les B
ARANTE
où je retrouvai mon vieil ami L
ASSUCHETTE
, cousin des hôtes des dits. Excellent
accueil de R., qui m’a dit que son “retour” n’était qu’une question de dates, – à moins que je n’aie pu hâter la chose par l’autre
voie que vous savez, et que je vais tenter avant mon départ. Ce n’était pas le père recevant l’enfant prodigue, mais le père recevant
son fils, sûr que, par lui, il eût jamais existé la moindre raison de le croire prodigue. J’ai pu constater, une fois de plus que, dans la
vie, il n’y a que deux sortes de gens : le Seigneur, – et les autres. Me voici donc
tout à fait
réservé pour l’avenir, – et je n’en désire
pas davantage, n’ayant pas à me plaindre du présent. Le séjour de Dorat est délicieux, les hôtes charmants, et j’ai grand plaisir à
évoquer, avec Lass., les belles années grecques. (Il n’est revenu d’Athènes qu’il y a à peine six mois, laissant un pays qui n’est plus
que l’ombre de lui-même). Il est fort touché de penser que vous vous souvenez qu’il a failli, pour ainsi dire, être votre père »… Sur
la seconde carte, Peyrefitte laisse la plume à Lassuchette : « Bien touché d’apprendre par notre commun ami que vous n’avez perdu
tout souvenir de la rue Léo-Delibes et du vieux revenant que je suis. J’ai encore devant les yeux certain petit costume de velours
noir à grand col. Puis-je espérer en revoir un jour le porteur ? »…
107.
Roger PEYREFITTE
. L.A.S. (paraphe),
Toulouse
27 novembre 1943, à Henry de M
ONTHERLANT
; 4 pages in-8. 400/500
L
ONGUE LETTRE RACONTANT EN TERMES CODÉS
SES DERNIÈRES AVENTURES PÉDÉRASTIQUES
,
ET
FAISANT ALLUSION À CELLES DE
M
ONTHERLANT
DANS
LES
SOUTERRAINS
PARISIENS
.
Il va bientôt quitter Toulouse… Abordant le chapitre des aventures de son ami, il compatit avec sa déception quant à « la
souterraine à la cuisse d’or – vous n’ignorez pas que c’était […] le surnom de Pythagore. À la place de la Pythagoricienne, vous
n’avez trouvé que des Péripatéticiennes – je comprends votre déception »… Puis il reprend le récit de ses propres bonnes fortunes :
« Lorsque ma séance de nuit complète, le jour s’est brusquement levé, – et levé de tant de côtés à la fois, si j’ose dire, que je ne
sus plus où regarder. […] Et mes genoux tremblant se dérobent sous moi. En effet, il sera temps que je regagne Paris, – avec force
pâtés, – pour me refaire un peu. Ô délicieuse ville, que je n’aurai jamais assez vantée pour la somme de ses carresses ! »… Il évoque
une charmante connaissance « exquise, vraiment, d’esprit, de simplicité, de camaraderie », et une nouvelle qui « se réclame du
XVI
e
, mais a plutôt le genre du XVIII
e
[…] Charmante entrevue avec les 2 : scène à 3 de larmoiement en commun. L’exquise serait
consommable, j’en suis sûr – elle l’a été dès 9 ans dans un fourré, et n’a jamais plus approché des rois (du maquis). Elle avoue
pourtant tâter du commun lorsqu’elle pleure […] La nouvelle est très curieuse : elle était camarade de travail de l’Âne Ariel, la
grande distraction – ou plutôt, la grande
dispute
de ce lieu, c’était de savoir laquelle des deux avait la plus grosse aiguille à tricoter,
– tout cela, sous l’œil vénérable du Vieux-de-la-Montagne »… Et de revenir, en post-scriptum, aux affaires de Montherlant :
« Admirable vision de votre souterraine ! Je la vois comme l’offrante antique, portant d’une main le gâteau de miel, de l’autre la
patère, et, de la troisième – comme disait Harpagon (“On ne s’attendait guère / À voir Harpagon
dans cette affaire
”), accueillant
le dieu
»…
108.
Serge POLIAKOFF
(1906-1969) peintre abstrait. 3 L.S. (écrites par sa femme), Paris 1952-1953, à M. de T
OUAROU
,
directeur de la galerie Ex-Libris à Bruxelles ; 1 page et demie in-4 et 3 pages et demie in-8 (trous de classeur).
1.000/1.200
12 mai 1952
: « J’ai appris par le peintre D
MITRIENKO
que cela vous intéresserait de prendre contact avec moi en vue d’une
exposition éventuelle ». S’il passe à Paris, il serait heureux de lui montrer ses toiles…
2 décembre [1952]
. Il sera heureux de lui
envoyer des toiles pour « l’exposition que Monsieur G
RAINDORGE
a l’amabilité d’organiser pour moi au musée de Liège ». Il propose
la date du 15 février, promet d’envoyer trente toiles, ainsi que celles de M. D
OTREMONT
qui a promis 9 toiles de sa collection.
Graindorge pourrait aussi exposer la sienne, « ce qui ferait 35 et 40 toiles en tout »…
10 février 1953
. Il donne son accord pour
organiser « une exposition de mes toiles au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles »… [En 1953, sa première grande exposition
(45 peintures et 5 gouaches) a lieu en Belgique à l’APIAW à Liège du 25 février au 5 mars, puis au Palais des Beaux-Arts de
Bruxelles du 25 avril au 6 mai, avec des sculptures de Gilioli].
O
N
JOINT
15 L.A.S de sa femme Marcelle P
OLIAKOFF
au même, correspondance amicale et professionnelle, au sujet de
l’organisation des expositions de son mari ; 6 négatifs d’une toile de Poliakoff ; le catalogue et carton d’invitation pour l’exposition
à l’APAIW de Liège ; 3 catalogues et le carton d’invitation pour celle de Bruxelles ; 3 cartons ou catalogues pour des expositions
à New York (Circle & Square Gallery), à Paris (Galerie Dina Vierny 1951), et à Verviers ; un ensemble de documents au sujet
de l’organisation des expositions de Liège et Bruxelles (contrat, liste des toiles exposées, documents douaniers, télégramme de
Poliakoff à Touraou pour l’avertir de son arrivée, etc.)…
Reproduction page précédente
109.
Joseph, comte PRIMOLI
(1851-1927) arrière-petit-fils de Lucien Bonaparte, collectionneur et photographe. P.A.S.,
Arenenberg 20 août 1876 ; 1 page in-4 en partie impr.
300/400
Questionnaire rempli pendant un séjour au château d’Arenenberg, chez l’Impératrice Eugénie. «
Le principal trait de mon
caractère
. Paresse.
La qualité que je désire chez un homme
. Celles qu’il prouve.
La qualité que je préfère chez une femme
. Celles qu’elle
cache. […]
Mon rêve de bonheur
. Avoir un désir réalisable », etc.