Page 8 - untitled

Version HTML de base

6
4.
Antoine ARNAULD
. L.A.S., 23 août [1675, à Charles Olier marquis de N
OINTEL
, ambassadeur près la Sublime
Porte] ; 1 page in-4.
700/800
Il n’a pas reçu de nouvelles de M. A
NGRAN
depuis qu’il est parti de Venise pour Constantinople. « Nous aurons, Monsieur,
bien de la joie qu’il se forme quelque temps aupres de vous, et qu’il s’instruise de ce que l’on peut apprendre dans la capitale d’un si
grand empire. Mais nous ne pouvons approuver que l’ardeur de voiager le fasse aller plus loing », et il prie Nointel de le détourner
de cette pensée. « Il est temps qu’il revienne en France pour penser a son etablissement, et se disposer a prendre un emploi fixe.
[…] Vous nous obligerez donc, Monsieur, de le porter a sen retourner bientost, et a ne le point engager dans le voiage de la terre
sainte, qui n’est point sans peril, et ou il ny a rien a apprendre qu’on ne puisse scavoir par des livres tres exacts. Il ny a rien de
nouveau pour les affaires de l’Eglise »…
5.
Antoine ARNAULD
. L.A.S., 19 octobre 1682, à l’archevêque de Reims, Charles-Maurice L
E
T
ELLIER
; 4 pages petit
in-4.
1.000/1.200
L
ONGUE
LETTRE
AU
SUJET
DE
SON
LIVRE
A
POLOGIE
POUR
LES
C
ATHOLIQUES
CONTRE
LES
FAUSSETEZ
&
LES
CALOMNIES
D
UN
LIVRE
INTITULÉ
L
A
P
OLITIQUE
DU
C
LERGÉ
EN
F
RANCE
(Liège, chez la veuve Bronkart, 1681), qui répondait à l’ouvrage de Pierre J
URIEU
(1681).
Il a su que Monseigneur avait « de l’estime » pour « la 2. partie de l’Apologie pour les Catholiques », mais il a aussi appris
« qu’un grand nombre d’exemplaires de cette mesme Apologie qu’on amenoit à Paris avoient esté saisis avant que d’y arriver,
et qu’on avoir mis en prison un bon Ecclesiastique que je ne connois point parce qu’on les y avoit addressez ». Bien qu’il soit
accoutumé à toutes sortes de disgrâces depuis 40 ans, il n’aurait « jamais cru que lon m’eust du faire un crime de defendre la
Religion Catholique contre ses ennemis, et de soutenir le livre de Mgr de Meaux [B
OSSUET
], dont vous avez esté Monseigneur le
premier approbateur, contre ce que l’Auteur d’un livre qui s’est tellement repandu dans les pays bas, qu’on en a fait quatre ou cinq
editions en deux ans a pu inventer de plus populaire pour empecher l’impression que celuy de M. de Meaux pouvoit faire sur
les Protestans ». Aucun des libraires de Paris, « estant saisis d’une si grande terreur », n’a voulu recevoir des exemplaires de son
livre. « Jay mesme fait demander […] a une personne de qualité, et qui a beaucoup de zele pour la conversion des heretiques, s’il
vouloit bien qu’on luy addressast quelques balots de ce livre, en l’assurant qu’il ny avoit rien dont personne se pust blesser, et que
d’ailleurs il pourroit contribuer a la conversion des P.R. Mais on n’a pu obtenir cela de luy. Et ainsy comme ce n’a esté que par une
pure necessité qu’on a esté reduit a se servir de la voie que l’on a prise, et non pour empecher qu’il ne fust vu par les censeurs les
plus severes », Arnauld prie Monseigneur « de representer ces choses a S.M. et d’interceder envers elle pour un bon Prestre » qui
est malade, et a « souffert en cet estat la l’incommodité de la prison, jusques au temps que cette lettre vous pourra donner occasion
de parler pour luy ». Pour le reste, « je ne puis me persuader ny qu’on veuille priver l’Eglise des avantages qu’elle pourroit tirer de
ce livre, ny que pour recompense d’avoir taché de la servir je pusse estre condamné a souffrir une aussy grande perte, qui seroit
celle de la plus grande partie d’une edition que jay esté obligé de faire faire a mes despens, parce que l’Imprimeur dont je me suis
servy n’a point de commerce a Paris. […] Mais si on me fait justice dans une cause qui est moins ma cause que celle de l’Eglise, ce
sera apres Dieu et le Roy a vostre seule protection que j’en veux estre redevable »…
Reproduction page précédente
6.
Antoine ARNAULD
. L.A.S., 12 juin [1692 ?] ; 2 pages petit in-4.
700/800
A
U
SUJET
D
UN
SERMENT
SUR
LA
SIMONIE
. Ce serment « ne regarde que ceux qui sont entrez par simonie dans leurs benefices […]
c’est un si horrible crime que d’entrer par cette voie dans les ministères de l’Eglise que je ne puis que louer le zele de ceux qui ont
estably ce serment pour en donner plus d’horreur. Et sil y en a d’assez malheureux pour se parjurer ne laissant pas de le faire quoy
qu’ils se sentent coupables de ce crime ny ceux qui ont introduit ce serment, ny vous qui l’avez renouvellé n’estes point cause du
mal qu’ils font, mais Dieu vous sauré gré de l’avoir voulu empecher. Le passage de S. Augustin qui vous a fait de la peine n’est
point contraire a cela. Car il ne se doit entendre que dans les rencontres ou on presse un homme de jurer de guayeté sans necessité
lors qu’on scait bien qu’il se parjurera. Autrement si on le prenoit generalement il faudroit condamner tous les sermens que lon
exige en justice, puisqu’on peut bien prevoir qu’il y en a qui ce sera une occasion de faire des parjures »…
O
N
JOINT
2 manuscrits de l’époque concernant Antoine Arnauld :
Signature de Sorbonne contre Mr Arnaud
(3 p. in-4) prenant
sa défense ; un extrait d’une lettre de Pasquier Q
UESNEL
, 11 août 1694, « Sur la mort de M
r
Arnauld » (3 p. et quart in-4) ; plus un
portrait gravé par Simonneau d’après Ph. de Champaigne.
7.
Robert ARNAULD D’ANDILLY
(1589-1674) administrateur, janséniste, il se retira à Port-Royal, avec son frère le
Grand Arnauld et sa sœur Angélique, et traduisit des auteurs religieux. L.A.S., Paris 10 octobre 1636, au Maréchal
de B
RÉZÉ
, gouverneur d’Anjou ; 3 pages in-fol., adresse.
700/800
B
ELLE
ET
RARE
LETTRE
.
Il est très touché de sa confiance et est sûr que le maréchal de Brézé n’a agi « qu’avec tres grande consideration » ; il le connaît
bien puisqu’il lui ouvre si souvent le fond de son cœur. « Je vous estime Monseigneur tres heureux en toutes façons, mais
principallement en ce que je scay que vous portez vostre contentement dans vous mesmes, & que vous pourriez perdre beaucoup
de choses sans pour cela en estre moins riche. Quelque grande que soie jamais vostre Fortune, elle sera toujours audessous de
vostre esprit, et de vostre courage ; & je suis asseuré que vous regarderez dun mesme œil son bon ou son mauvais visage. Cest
seulement a vos amis, et a vos serviteurs a se plaindre quand vous nestes pas tout ce que vous debvriez estre ; et affin dimiter vostre
generosité ils ne le doibvent faire que dans la veue de lintherest du Public, et non pas du leur »… Etc.