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286.
Sacha GUITRY
. C
ahier
autographe, [vers 1930-1947] ; 23 pages (encre et crayon) d’un cahier in-4
The Burlington
Note Book
, rel. souple cuir rouge (dos cassé).
800/1.000
I
ntéressant
cahier
de
notes
,
projets
et
brouillons
divers
.
Il s’ouvre sur le brouillon du début d’une causerie littéraire, dans laquelle Guitry s’adresse au public : « Oui, j’ai de l’amour
pour vous. Vous ne pouvez pas savoir à quel point on vous aime quand on vous aime […]. Nous attachons une importance
considérable à votre opinion […] – Vous jouez un rôle considérable, vous êtes le public de Paris, vous êtes Paris ». Il veut leur faire
partager ses plus grandes joies littéraires, et leur faire aimer un peu plus « mes Maîtres, mes amis », qui n’ont pas la place qui leur
revient : Octave M
irbeau
, Laurent T
ailhade
, Alphonse A
llais
et Jules R
enard
Suit un plan de pièce,
Pour les fiançailles 
: découpage des scènes pour le Ier acte, dont il pose l’ouverture : « Leur femme de
chambre est partie avec leur valet de chambre – c’est pourquoi la cuisinière est seule pour faire le service »… Viennent des notes
sur plusieurs projets, dont un pour une revue sur
La République Française
, avec Yvonne Printemps dans le rôle de l’Amérique,
avec brouillon de la première scène…
Notes et ébauche d’un ouvrage intitulé
L’Amour
, sur le théâtre, la littérature et l’amour. Il note comme ligne directrice : « Le
raconter du haut en bas de l’échelle sociale », en commençant par les rois et reines, les nobles, la bourgeoisie, les écrivains et poètes,
artistes, acteurs et actrices, etc. Liste d’illustrations à demander ; plan avec calcul du nombre de pages ; liste des autographes de sa
collection à reproduire ; liste des déclarations d’amour dans ses pièces ; premières pensées : « Il est fort émouvant de penser qu’il
y a si peu de lettres d’amour qui soient en circulation. […] Je pense que la plupart des amants les détruisent eux-mêmes. […] La
Femme ! Sujet délicieux, divers, inépuisable – et sur lequel j’adore m’étendre. Aimer ! O raison d’être – et d’exister »…
À l’autre bout du cahier, quelques notes autobiographiques : « Je suis né à Saint-Petersbourg le 21 février 1885 »… ; et
brouillon d’un passage de
Quatre ans d’occupations
au sujet du recteur Gustave Roussy.
287.
Sacha GUITRY
. M
anuscrit
autographe, [1934] ; 1 page in-4, mouillures.
120/150
Notes préparatoires pour la première édition collective de son théâtre chez Plon. Liste des pièces pour le 1
er
et le
2
e
 volumes : « 
J. de La Fontaine, Je t’aime
[…]
Pasteur
,
La Jalousie
 », etc. En dessous, une liste de 15 ouvrages « 
Publiables
 », parmi
lesquels : 
L’Illusionniste
,
Faisons un rêve
,
Pasteur
,
Mozart
,
Désiré
, etc.
288.
Sacha GUITRY
. M
anuscrit
autographe [pour
Quadrille
, 1937] ; 7 pages in-4, crayon et plume, nombreuses ratures
et corrections.
300/400
Brouillon de premier jet pour le premier acte de
Quadrille
, créé au Théâtre de la Madeleine, le 24 septembre 1937. Dialogue
entre Philippe et Claudine. Philippe est indigné, non pas que sa maîtresse Paulette l’ait trahi, mais qu’elle n’ait pas respecté leurs
conventions : « Mon Dieu lui avais-je assez répété : Si un jour tu as envie de me tromper, ce qui est bien naturel en somme, sois
gentille, dis-le moi la veille – et vas t’en tout de suite ! Eh bien, elle l’a fait sans me le dire »…
289.
Sacha GUITRY
.
Journal de ma vie militaire
.
Deux
manuscrits
autographes ; 8 et 4 pages in-4.
500/700
Deux versions de premier jet du texte
Mon service militaire
publié dans une version plus développée par Henri Jadoux dans
Le Petit Carnet rouge
(1979). Guitry y raconte son bref service militaire et sa « réforme ». Tous les mensonges ont été dits à propos
de cette réforme, ou plutôt de ces réformes, puisqu’il l’a été trois fois : la première en 1905, à 20 ans, juste après le succès de
Nono
, alors qu’il gagnait péniblement sa vie et qu’il était brouillé avec son père ; il préféra profiter de ce succès pour continuer sa
carrière et retarder le plus tard possible l’échéance de ce service militaire, comme l’a loi l’y autorisait. Son frère Jean, lui, était à
la Cavalerie, et roulait en motocyclette, mais il fut vite renvoyé de l’armée. Puis Sacha obtint un second ajournement en 1907,
alors qu’entre temps il avait fait jouer onze de ses pièces : « j’avais passé mon conseil de révision et j’avais été remis dans l’armée
auxiliaire pour cause d’obésité. À cette époque en effet je pesais plus de cent kilos ». En novembre 1908, il crée lui-même sa pièce
Le Mufle 
: « La presse et le public accueillent mon désir de plaire et mon bonheur de vivre avec une complaisance […] qui me
comble de joie – je gagne cent francs par jour – je suis le plus heureux des hommes – et j’ai complètement oublié qu’il me faudra
peut-être un jour être soldat ! »…
290.
Sacha GUITRY
. M
anuscrit
autographe et
dessin
pour [
Soixante jours de prison
, 1949] ; 4 pages in-4 à l’encre
noire sur papier avec cadre imprimé.
300/400
Les trois pages de texte, destinées à être reproduites en fac-similé, sont numérotées 504 à 506, et racontent les premières
nuits de Guitry à Drancy, où le Préfet de Police exige qu’il dorme dans « la soupente du Bloc IV », la chambre la plus peuplée et
la plus sordide de tout le camp. « Accueilli de la manière la plus délicate par des hommes divers, égaux par le malheur, entouré
de prévenances et comblé d’égards, j’ai dormi là pendant six jours sur de la paille », réveillé parfois par les souris qui lui passent
sur le corps…
Page 67, portrait de son ami Jean d’A
zcona
.