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296.
Vincent d’INDY
(1851-1931). L.A.S., vendredi 3 [mars 1893], à Fernand H
alphen
 ; 2 pages et demie in-8, enveloppe.
100/150
Arrivant de Belgique, il accepte de diriger chez Halphen son
Septuor
qui vient d’être joué à Bruxelles « par un
double quatuor
doublé
, c. à d. 4 1
ers
v
ons
, 4 s
ds
, 3 altos, 3 v
celles
, 1 c.b. C’est la forme sous laquelle il sonne le mieux, mais, si vous avez un double
quatuor, ou même un simple ce sera très bien aussi »… Il assistera à la répétition le 12 et au concert le 13 : « je serai très heureux
d’être à même d’entendre dans la même séance vos compositions nouvelles et de me retrouver avec F
auré
que je n’ai pas vu depuis
très longtemps et qui vient d’avoir de très grands succès à Gand et à Bruxelles »…
297.
Maurice JARRE
(1924-2009). Disque :
Musique de scène pour le TNP
(Le Petit Ménestrel) ; 33 tours, pochette par
Jacno accidentée.
30/40
Au dos, signatures autographes de Maurice Jarre, Jean Vilar, Maria Casarès, Monique Chaumette, Zanie Campan…
298.
André JOLIVET
(1905-1974). 2 L.A.S., Royan 1938, à Alice Fernand H
alphen
 ; 3 pages in-4, enveloppes. 150/200
Paris
27 juin 1938
. « Depuis Pentecôte mon temps – et mes nerfs – ont été grignotés par l’attente de la Bourse Blumenthal
– que je n’ai d’ailleurs pas obtenue. Je ne l’ai probablement pas méritée – au sens supérieur du terme. Tant pis. (Et pourtant cela
m’aurait permis de me consacrer à la composition pendant un an au moins !) ». Replié sur lui-même, il a négligé de la remercier du
séjour chez elle à la Pentecôte : « La Chapelle est une oasis de fraîcheur champêtre et de paix lumineuse »…
Royan
1
er
août 1938
.
« Avec quelle joie, chère Madame, j’ai appris que vous étiez de ceux qui, confiants en mon talent, ont bien voulu m’aider à me
réaliser. Je suis infiniment ému de ce geste si encourageant pour moi – et je me mets au travail avec une ardeur redoublée. Je n’ai
qu’une ambition pour l’œuvre que j’entreprends : c’est qu’elle soit digne des amitiés qui auront entouré sa naissance et qu’elle leur
apporte quelque joie artistique et une certitude musicale »…
299.
Alphonse KARR
(1808-1890) écrivain. M
anuscrit
autographe signé,
Les Bêtes à bon Dieu
, Saint-Raphaël ;
13 pages obl. in-8 à l’encre violette (1
ère
p. lég. tachée).
150/200
Réflexion sur la vieillesse, sous-titrée :
Les vieux sont des amis qui s’en vont ; il faut les reconduire poliment
. … Le vieillard,
moqué par les femmes, a peu de chances d’être aimé sincèrement, mais il peut encore aimer : « l’amour qu’on éprouve élève l’âme,
le cœur et l’esprit plus que celui qu’on inspire. […] De leur meilleur côté, tâchons de voir les choses : vous vous plaignez de voir
les rosiers épineux, moi je me réjouis et rends grâces aux Dieux que les épines aient des roses. […] Je ne me sentais pas aussi vieux
que je devais le paraître, penché sur les avirons je ne le cède encore guère à aucun de nos pêcheurs – je ne trouve pas les arrosoirs
trop lourds et je marche tout le jour dans mon jardin sans me sentir fatigué ». La contemplation de la nature le réjouit autant que
dans sa jeunesse ; quant aux femmes, « quand j’ai regardé quelques instants une femme à la fenêtre, une jolie tête encadrée de pois
de senteur et de volubilis – j’ai ma ration pour la journée », et il a « recours aux souvenirs ». Il évoque une jeune fille aimée dans
sa jeunesse, avant d’en venir au sujet de son article, les bêtes à bon Dieu ou coccinelles. Devant la multiplication des armées de
pucerons, le dieu hindou Yudru a créé la coccinelle. On en recense jusqu’à 400 espèces et de nombreux savants ont écrit sur elle :
« ces mangeuses de pucerons aphidiphjages comme les appelait Réaumur ne sont méchantes que contre les méchants »…
300.
Charles KOECHLIN
(1867-1950). 19 L.A.S., 1895-1904 et s.d., à son ami Fernand H
alphen
 ; 56 pages in-8, la
plupart avec enveloppe ou adresse.
1.200/1.500
B
elle
correspondance
musicale
et
amicale
. Longues lettres détaillées sur un projet, conçu par H
alphen
, Max d’O
llone
et
K
oechlin
, de séances d’orchestre pour jouer leurs œuvres ; composition de l’orchestre (Flesch, « Enesko », Monteux, les deux
Casadesus, Griset, etc., et des amateurs), et évaluation des frais ; conseils détaillés et encouragements de M
assenet
 ; programme
(Halphen, d’Ollone, Koechlin, Fijan, Dupont, P. Maurice, Lévadé) ; grave maladie de sa sœur (février-avril
1895
)… Peine après
l’échec d’Halphen pour le concours d’essai : « c’est se “mouquet” du monde que d’avoir reçu trois élèves de D
ubois
 ; on pourrait
bien, ce me semble, se borner à laisser à cet illustre professeur les lauréats du concours de fugue » ; espoirs pour le prix de
Rome : « Trop heureux, du reste, que Enesko ou Rabaldo Hahn ne concourent pas, sans quoi, il me semble, on pourrait se taper »
(13 mai)… Il va diriger « plusieurs festivaux dans des casinos de villes d’eaux, en Suisse et ailleurs » (12 juillet). Défections pour
le programme de la première séance, notamment Max d’Ollone souffrant et surmené : « Ce qui me rassure pour M
assenet
, c’est
que même si d’Ollone était malade et ne pouvait concourir, il restera Lévadé. Car sans cela ce serait bien dommage que le Maître
se donnât la peine de rester jusqu’à la fin de l’année scolaire pour n’en être pas récompensé par un prix de Rome » ; mais il pense
que « Massenet sera nommé directeur de la Boîte » (12 mars
1896
). Récapitulatif des effectifs de l’orchestre ; lui-même peut tenir
le cor ; il faut faire chanter la mélodie de Halphen par Reynaldo ; admiration pour le 3
e
acte du
Crépuscule des Dieux
 : « pour un
crépuscule, c’est f..ment beau. Et les cuivres sont magnifiques, n’en déplaise à Gedalge » (23 mars)… Naissance d’un fils : « Le bébé
me ressemble !! Un petit japonais très laid, mais très bel enfant » (6 mai). Détails de programmes de concerts au Conservatoire ou
à la Bodinière, demande de places pour la générale du
Cor fleuri
et du
Jongleur
, invitation à faire partie des chœurs qu’il va diriger
(Messe de Saint-Saëns,
Madrigal
de Fauré), etc.
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