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Superbe ensemble de la correspondance adressée à Jules de
Rességuier et en partie à sa femme « Nina » entre les années 1818
et la fin des années 1840. Il s’agit de la période la plus importante
de la vie du poète à travers laquelle on assiste à l’aube du Roman-
tisme aux côtés d’Alexandre Soumet, Lamartine, Victor Hugo,
Alfred de Vigny, Emile Deschamps, Sophie Gay, etc., jusqu’à son
engagement dans la continuation de l’Académie des Jeux Floraux
à Toulouse.
8 000 / 10 000 €
A la fois intime et littéraire, parfois politique, souvent mondaine, cette
correspondance touche de très près la vie du poète et de ses œuvres,
le suivant dans les années 1820 à Paris, dans son Hôtel du Rhin, rue
du Helder, puis dans les années 1830 Rue Taitbout
; dès les années
183
5-1840, époque où Rességuier quitte les salons parisiens pour le
Midi dans son château de Sauveterre ou à l’Hôtel de France à Toulouse,
le bâtiment qui accueillait l’illustre Académie des Jeux Floraux.
Parmi les correspondants, on retrouve les noms des grands écrivains
de l’époque ainsi que ceux de la haute société qui ont marqué les salons
de la Capitale, souvent proches du parti légitimiste : le
comte de PEY-
RONNET
(14 L.A.S. dont poème), ministre Ultra et intime du poète
qui fit entrer Jules au Conseil d’Etat, correspondance souvent politique,
en partie expédiée du fort de Ham où il fut enfermé après la révolution
de Juillet ;
Alexandre SOUMET
(34 L.A.S.) et Gabrielle (4 L.A.S.),
très importante correspondance dans laquelle il est fait part des liens
d’amitié qui se tissaient entre Jules de Rességuier et Victor Hugo, Al-
fred de Vigny, Lamartine dès 1819, puis les activités littéraires au sein
de la Muse française et lors des Jeux floraux ;
Emile DESCHAMPS
(25 L.A.S avec nombreux poèmes et romances), courrier très lyrique
de l’ami poète, fondateur avec Soumet, Hugo, Vigny, Rességuier de la
Muse Française ;
Sophie GAY
(16 L.A.S.), où il est largement fait part
de son salon littéraire notamment par ses invitations à venir écouter
Balzac ; sa fille
Delphine GAY
(13 L.A.S.), l’« égérie » du poète pour
les Jeux floraux ; parmi les femmes de lettres ; Amable TASTU(3) ; Pau-
line de Chambge (4), princesse de Chimay, Duchesse de Rauzan (3),
Rose de St-Surin, Virginie Ancelot, Baronne de l’Epinay (née Brady),
Adrienne Duport, Aglaé de Corday (2), Georgette Ducrest, Elisa Mer-
coeur
;
Etienne- Alcide de BEAUCHESNE (19 L.A.S. dont poèmes) ;
Léon de LAMOTHE-LANGON (
3 L.A.S.), mainteneur des Jeux flo-
raux connu pour ses poèmes historiques et patriotique ;
Louis BEL-
MONTET
(4 L.A.S.), poète du cercle romantique ; Jean VATOUT (6
L.A.S.) ; le vicomte WALSH (3 L.A.S.), directeur de l’Echo de la Jeune
France ;
Alfred NETTEMENT ; Narcisse-Achile de SALVANDY
;
parmi les ecclésiastiques :
Nicolas-Théodore OLIVIER
, curé de St-
Roch avec de devenir évêque d’Evreux (12 L.A.S.) ; LORIQUET,
RONSIN, MAC-CARTHY, Mgr DUPANLOUP
;
Baron ALIBERT
(4 L.A.S.)
; A. de BEAUTERNE (3 L.A.S., à propos de son salon
avec Soumet et
Deschamp) ; M. de Castellane père (4 L.A.S.) et son
fils le comte Boniface de Castellane (4 L.A.S.), CASTELBAJAC (6 ?
L.A.S.), Henri de Bornier, Rémusat, Villemain, Fitz-James, La Roche-
foucauld, Guernon-Ranville, Duc de Lévis, La Ferronnay, de Montmo-
rency, de Brack, Puységur, d’Aguilar, de Latresne, Eugène de Pradel,
Passeval, Minvielle, Pastoret, Auguste Granier, St-Christol, Decampe,
Latour-St-Gest, Claudius Jacquand, etc.
Jules Bernardin de Rességuier de Miremont (1788-1862)
était
le fils
de Louis-Emmanuel, procureur général au Parlement de Toulouse et
d’Angélique-Elisabeth de Chastenet de Puységur. Orphelin très tôt,
après avoir connu avec sa mère les prisons de la Révolution, le jeune
Rességuier s’engage dans l’Armée de Napoléon, élève à l’école de Fon-
tainebleau puis officier de cavalerie, participant aux principales com-
pagnes de l’Empire. C’est en 1811 qu’il se marie avec Christine-Pau-
line-Charlotte de Mac-Mahon (1792-1868), appelée familièrement
Nina,
dont il a trois fils, Paul, Albert et Charles. Dès 1816, ces premiers
essais littéraires sont récompensés aux Jeux Floraux de Toulouse. C’est
grâce à l’appui du comte de Peyronnet qu’il entra au Conseil d’Etat
comme maitre des Requêtes à la commission des Sceaux et Titres, ins-
tallant le jeune Rességuier dans la Capitale ; il donnera sa démission en
1830 pour se consacrer entièrement aux Jeux floraux en particulier à
partir des années 1840.
La correspondance adressée à Rességuier laisse entrevoir l’activité des
salons littéraires de cette première moitié du XIX
ème
siècle avec notam-
ment l’amitié créée au sein de la Muse française entre Soumet, Des-
champ, Hugo et Vigny, mais surtout donne une large part aux échos
de l’œuvre de Rességuier (lettres de félicitation, critiques, et commen-
taires, etc) avec, en 1823, ses
Tableaux poétiques
, premier grand recueil
de poèmes, son roman
Almaria
en 1836 et
Prismes poétiques
composés
en 1838 ; les lettres qui lui sont envoyées par la suite, tournent autour
des Jeux floraux auxquels nombre de ses correspondants confient
poèmes, avis critiques, recommandations, etc.
Alexandre Soumet,
en 1819 :
J’avais espéré cher
Jules, aller vous porter moi-même
ma réponse à votre billet
si doux (…) Mais mon
voyage prolongé à St-Cloud
m’en a empêché, les Enfants
de France sont au château.
J’ignore si l’on a trahi le secret
de mon érudition, mais je ne
suis encore que le bibliothécaire
de l’innocence (…). L’un de nos
rédacteurs en chef,
Lamartine
,
part pour aller faire le tour du
monde. C’est une grande perte
sans doute, mais comme nous ne
sommes pas comme Rachel et que
nous voulons être consolés, nous
mettrons, si vous y consentez, votre
nom à la place du sien (…).
Paris,
Samedi (1819).
Vous avez peut-
être appris (…) la cause de mon
voyage à Paris ; elle était bien triste
puisqu’elle m’a forcée de quitter Tou-
louse sans chercher à dire adieu à mes
amis ; mais j’ai retrouvé ici votre sou-
venir, vous faites presque parti de notre
cercle poëtique ; l’éloge de Clémence
Saure a révélé partout le Troubadour
Correspondance du comte Jules de Resseguier
1788 - 1862