Page 52 - cat-vent_artemise25-1-2013

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(…). J’ai entendu des vers ravissants d’un jeune homme nommé
Vigny
.
C’est une élégie intitulée
le Somnambule
et inspirés par la Muse d’André
Chénier (…). On a osé me dire beaucoup de mal de
Lamartine
et je l’ai
défendu avec votre suffrage autant qu’avec le mien ; on l’appelle le poëte
des prosateurs et l’on ne se doute que de l’éloge que renferme ce jugement.
Le jeune
Hugo
vous adresse mille expressions de sa reconnaissance, je lui
ai promis de vous le faire parvenir. Cet enfant a une tête bien remarquable
(…). Je lui ai demandé à quoi il se destinait et si son entendement était de
suivre uniquement la cause des Lettres ; il m’a répondu qu’il espérait devenir
un jour Poëte de France, et il le sera (…).
Soumer lui a laissé «quelques
brouillons de poésies»
Etes-vous heureux? Votre château magique s’élève-
t-il toujours aussi rapidement?(…) Ne faites pas le voyage d’Italie, n’allez
pas aux rêves lointains, restez sous vos oranges (…).
Paris, mercredi :
Toujours des pardons nouveaux (…).
Victor Hugo
vient
de me montrer votre dernière lettre et je suis confus de l’extrême douceur avec
laquelle vous vous plaignez de moi (…). Mon premier tort a été de retran-
cher un seul ver de votre élégie de (Glorrina) ; mais il m’a fallu céder aux
vers de tous vos amis de Paris (…). Ils ont eu l’extrême sévérité de prendre
une feuille de vers pour une tâche. C’était le seul défaut de votre élégie, et
avec ce changement, elle a obtenu un prodigieux succès (…). Nous la ferons
insérer dans les Annales (…)
Passy, mercredi :
Vous avez été ravi, charmé
des deux dernières odes de Victor (…). Il est venu me voir hier dans ma nou-
velle demeure de Passy et nous avons lu ensemble votre lettre (…)
Victor
est flatté de votre suffrage et heureux de votre amitié
(…).
Il poursuit
à propos de M. de Peyronnet.
Je vous dois quelques explications sur votre
jolie pièce du
Pèlerin
. Le prote n’est pas demeuré neutre dans cette petite af-
faire, et la légère faute qui s’est glissé dans l’impression m’a fait beaucoup de
peine ; je fis le voyage de Paris pour obtenir d’annuler l’auteur de Louis neuf,
et l’un des rédacteurs des Annales un petit article sur cette syllabe superflue
(…). Nous n’approuvons pas votre nouvel arrangement. C’était bien, très
bien dans la première version (…).
Il a envoyé aux Annales son «Imita-
tion de la Gaule». Passy, dimanche :
Victor Hugo
, mon cher Jules, m’a
montré avant-hier votre dernière lettre (…). Nous vous attendons donc avec
la plus vive impatience, tout notre cercle littéraire vous désire et vous aime.
Mlle Sophie Gay
parcourt la Seine et espère vous trouver ici à son retour.
Le succès de sa pièce de concours a été prodigieux, et depuis que les Muses
descendent elles-mêmes dans l’arène, nous ne savons plus à qui demander
(…). Tout le monde se pressait en foule à l’Académie française pour la voir,
et le prix de poésie n’est pas le seul qu’elle ait obtenu dans cette séance ; j’en
parle avec un peu d’orgueil parce qu’elle est un peu mon élève (…). C’est la
Poësie avec des ailes de Séraphin. Vous avez dû être bien content de la lecture
des Machabées, mais elle n’a pu vous donner qu’une bien faible idée (…).
Cela demande à être vu au théâtre et ne peut se juger qu’au grand jour de la
représentation (…). Ma Carmen dramatique a été moins heureuse que celle
de Guérand ; les injustices dont la faction libérale du Théâtre français m’ont
rendu (violent) (…).
Je suis bien malade (…), ma débauche de gloire m’a tué, mais la feuille de
Toulouse me ressuscite un peu (…).
Gabrielle Soumet : Un des plus grands chagrins de Gabrielle, qui a eu beau-
coup de chagrins dans sa vie, c’est d’avoir composé des vers sans les avoir
envoyés à notre Jules bien aimé. J’espérais qu’il n’en entendrait jamais parler
(…). Je vous les envoie en toute contrition, car notre cœur et notre esprit
étaient bien plus sur le chemin d’Albert que sur celui de Fontainebleau
(…). / Notre Alexandre m’est revenu presque mourant de Paris, avec vos
prismes immortels (…). Hier, Alexandre étant un peu mieux, nous sommes
partis pour revoir Chambord.
Elle joint des vers qu’inspire la visite du
monument et de son domaine. (1838)
Voici (…) mon élégie (…). C’est
l’enfant du tombeau mais j’ai mis à la place, un vers volé à Mr Victor. C’est
peut-être une faute plus grande que la première, je demande votre indulgence
pour toutes les deux, et je vous remercie d’avance de la belle fleur que vous
demandez pour moi.
Comte de Peyronnet :
Dès 1816, il écrit ;
Eh bien mon cher académicien
(…) c’est donc une bien bel affaire d’être des Jeux floraux ; il ya donc là de
quoi tourner une tête comme la votre et lui faire oublier toute la terre ? Sur
mon honneur, je ne l’aurais jamais cru, mais s’il en est ainsi, je vous en fais
mon compliment (…)
(…) Vous vous êtes jetté dans le combat avec un signe funeste sur votre
armure, vous avez bravé la contagion de mon infortune littéraire avec tout
l’héroïsme de l’amitié (…).
Sophie Gay :
C’est demain que
Balzac
nous lit « ne l’oubliez pas », cher
ami, et faites en part aux aimables personnes de votre famille que cela peut
amuser. J’espère pouvoir aller moi-même engager Mlle d’Haquelin (…).
Mardi 15 :
Nous croyons notre aimable troubadour à Toulouse et nous ap-
prenons par notre cher poète qu’il est ici près de nous ; et nous réclamons un
petit moment de lui (…) Mille tendresse de la Muse et de la mère en dépit
de l’élection, des incendies et autres ennuis de l’époque pour parler le langage
à la mode (…).
2 février :
La jeune Muse supplie son Troubadour de jetter
les yeux sur ces deux pièces de vers pour voir s’il n’y a pas trop de bêtises et
de lui dire s’il les croit dignes d’obtenir quelques palmes des jeux floraux ;
car après avoir trouvé tant de noble encouragement à notre académie, elle ne
voudrait par échouer à la vôtre
Delphine Gay (Mme de Girardin) :
ce lundi :
M. de Lamartine
sera
chez moi mercredi soir. Peut-être dira-t-il quelques vers parce qu’il n’y aura
point de monde. Venez, il y a des siècles que je ne vous ai vu ! et Albert ! (…).
Jeudi 15 :
Henri Monnier doit nous dire ce soir un de ses proverbes (…)
Nous serons avec M. de
Lamartine
en tout petit comité (…). / Emile devait
aller chez vous ce matin chercher votre ravissant article pour la Mode ; mais
il lui a été impossible de sortir (…). J’ai lu votre
Alméria,
je l’aime parce
qu’elle vous ressemble, qu’elle est élégante comme vous et comme vous d’un
autre siècle, d’une troupe de chevaliers et d’amour, si différent de notre siècle
de philosophie et d’ennuie (…).
Mardi 1
er
J. :
Horace Vernet
viendra ce
soir prendre des glaces avec nous. Il brûle de remercier le chantre de
Ma-
zeppa
(…).
Emile Deschamps :
Voici, cher Jules, pour la Gazette de France. Aurez
vous la complaisance de faire porter à M. Genoude mon horrible paquet
avec vos charmants tableaux (…)
Il demande de faire parvenir les An-
nales romantiques à un ami. 6h :
Mille graces de cette épreuve / déjà cor-
rigée à moitié / Hélas ! que n’est-elle unépreuve / de mon talent ainsi que
de votre amitié / Votre talent à vous, il tient de la magie / Votre lyre est
toujours en train / Et vous nous faites un quatrain / aussi vite, aussi bien
même qu’une élégie (…).
Mercredi en arrivant :
Voici des vers de Jules.
Ah ! ils sont donc charmants. Voici des vers charmans. Ah ! ils sont donc de
Jules (…).