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LIVRES ANCIENS
81 OUTHIER Réginald.
Journal d'un voyage au Nord en 1736 & 1737.
Paris, Piget ; Durand,
1744 ; in-4 reliure de l'époque
maroquin rouge, filets dorés en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné de motifs dorés, dentelle intérieure et tranches
dorées, charnières discrètement réparées.
2 000
Édition originale, accompagnée de 16 PLANCHES GRAVÉES SUR CUIVRE ET REPLIÉES. Gravées d'après les dessins de l'auteur elles sont très jolies.
Deux autres planches prévues manquent à presque tous les exemplaires.
Exemplaire apparemment en grand papier, relié en maroquin à l'époque.
82 OVIDE.
Metamorphoseon libri XV.
Lyon, Sébastien Gryphe,
1543 ; in-8, reliure de l'époque maroquin brun, sur les plats entre-
deux en encadrement de filets dorés et à froid enfermant des motifs aldins et décoratifs dorés, au centre médaillon ovale
oblong avec motif en relief rehaussé d'or et de ver t cerclé d'une devise grecque et du titre METAMORPHOSEON dans le
haut, dos à sept nerfs (trois gros, quatre petits alternant), filets dorés et à froid, tranches dorées, étui-boîte de maroquin noir
doublé de box noir.
15 000 / 20 000
Jolie édition imprimée en italique par un allemand fixé à Lyon (Greif = Gryphe). Baudrier l'historien de l'imprimerie lyonnaise voyait dans ces
volumes de “ véritables bijoux typographiques, for ts goûtés des lettrés et des curieux ”. –
Reproduction page ci-contre.
RELIURE À L'EMBLÈME ET À LA DEVISE DE GIOVANNI BATTISTA GRIMALDI, héritier d'une famille de financiers génois dont l'oncle avait été l'un
des banquiers de Charles-Quint. Son emblème en forme de camée sur les plats figurant Apollon sur son char gravissant le Parnasse est accompagné
de sa devise grecque :
ΟΡΘΩΣ ΚΑΙ ΜΗΛΟΞΙΩΣ
(Tout droit et sans détour). Les lettres de Grimaldi montre l'attention qu'il a por tée à la formation
de sa bibliothèque ; les livres en langues mor tes, comme ici, étaient reliés en maroquin sombre, ceux des langues vivantes en maroquin rouge.
Avant d'être identifié, l'emblème central de la reliure a longtemps intrigué les amateurs. Ils l'ont assigné successivement à un bibliophile de fantaisie,
Mecenate, puis à Demetrius Canevarius, médecin du pape Urbain VIII et enfin, en 1921, par Geoffrey D. Holbson (in
Maioli, Canevari and others,
Boston, 1936, n° 60), à Pier Luigi Farnese, fils naturel d'Alexandre Farnese, plus tard le pape Paul III. Ce n'est qu'en 1975 que Anthony Hobson
(fils de Geoffrey D. Hobson) après de nouvelles recherches minutieuses et aussi grâce à des inscriptions por tées sur un livre condamné par des
membres de la sainte Inquisition, a pu déterminer de façon décisive le nom du bibliophile demeuré si longtemps mystérieux : Giovanni Battista
Grimaldi (cf. A. Hobson,
Apollo and Pegasius,
1975, n° 86).T. De Marinis,
La legatura artistica in Italia nei secoli XV. e XVI.,
t. III, n° 727.
Après maintes savantes analyses, comparaisons et déductions, Anthony Hobson a cru pouvoir également de façon probante, attribuer la reliure à un
ar tisan romain d'origine française (qui travaillait aussi pour le pape Paul III) : Marcantonio Guillery.
Ce beau volume parfaitement conservé est néanmoins passé entre de nombreuses mains. Présenté à l'Exposition du Palais de l'Industrie en 1814
(n° 200), il s'est retrouvé dans les collections du baron Double (ex-libris mais ne figure pas dans ses catalogues de 1892 et 1897), de Th.Thévenin
(cat. 1903, n° 103), a été reproduit dans le tome VI des
Connaissances nécessaires à un bibliophile
d'Édouard Rouveyre, Paris, 1899, t.VI, p. 18, dans le
catalogue
Livres dans de riches reliures
d'Édouard Rahir, Paris, 1910, n° 25, dans le catalogue Rober t Schuhmann (1925 chez le libraire new-yorkais
Rosenbach) et est réapparu en dernier lieu dans la prestigieuse collection de reliures du joaillier parisien Raphaël Esmerian (cat., I, paris, 1972, n° 44).
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