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[BOURREAU].
Requeste du Bourreau de Paris
, [XVIII
e
siècle].
Manuscrit ; cahier in-4 de 14 pages et quart (petits trous de vers), sous reliure veau marron souple
doublée de daim brun, pièce de titre sur le plat sup., chemise et étui.
Requête du bourreau de Paris Longueval, pour être relevé de ses fonctions.
Requête à “Messieurs les Commissaires nommés pour tenir une chambre de vaccations”. Longueval,
“Exécuteur de la haute Justice de la Ville de Paris”, déplore que des gens d’église se glorifient de
leur triomphe au dépens de l’État, que le Parlement soit obligé de réprimer leur audace et que le
peuple, “victime des troubles que les eclesiastiques suscitent dans le Royaume (…) reclame en vain
un protecteur”, le Roi… En portant atteinte aux droits des parlements, les ministres affaiblissent la
royauté et compromettent le bonheur de la France et sa sûreté à l’extérieur… Le suppliant est consterné
par les lettres patentes qui commettent une chambre des vacations pour juger des criminels justiciables
du seul Parlement : “De quel coup en ce moment le supliant ne s’est-il pas senti frapé ? Bourreau
françois, bourreau honneste homme n’a-t-il pas du etre vivement allarmé de voir qu’une des fins de
vostre etablissement ne tend a rien moins qu’à le faire manquer à ce qu’il doit à l’Etat et à son devoir”…
Il s’allarme du risque d’“executer à mort des pretendus criminels” qui pourraient ensuite voir leur
mémoire réhabilitée ; qu’“il vous plaise en déchargeant le supliant de l’exercice de ses fonctions en ce
qui peut concerner les jugemens que vous rendés où son ministere sera necessaire”…
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L’empoisonneuse
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[BRINVILLIERS].
Arrest de la cour de Parlement les Chambres assemblées, contre Dame Marie
Marguerite Daubray, espouse du sieur Marquis de Brinvilliers.
Du 16 juillet 1676.
Paris, Jacques
Villery, 1676
.
Suivi de
:
-
Factum, pour Dame Marie Magdelaine d’Aubray, marquise de Brinvilliers, accusée
. Contre
Dame Marie Therese Mangot, veufve du sieur d’Aubray, lieutenant civil, accusatrice ; et Monsieur le
Procureur general.
-
Memoire du procez extraordinaire contre la Dame de Brinvilliers,
prisonniere en la Conciergerie
du Palais, accusée.
Paris, Pierre Auboüin et Jacques Villery, 1676
.
Ensemble 3 plaquettes in-8, demi-maroquin grenat, dos lisses filetés or, étui
(reliure moderne)
.
Éditions originales.
Née en 1630, Marie-Marguerite d'Aubray, marquise de Brinvilliers fut la complice de son amant Jean-
Baptiste Gaudier de Sainte-Croix dans les meurtres par empoisonnement de son père, le lieutenant
civil Antoine Dreux d'Aubray, et de ses deux frères. En juillet 1676, elle fut décapitée et son corps brûlé
en place de Grève.
“Exhortée par son confesseur, elle gravit les marches raides de l'échelle. Elle prie, elle pleure. Sa
chevelure épaisse est rasée. Sa chemise déchirée par le haut laisse voir ses épaules dénudées. Elle
s'agenouille, les yeux bandés. La foule entonne le Salve Regina. La lame de la longue épée siffle. Le
bourreau de Paris, André Guillaume, porte ensuite le corps jusqu'au bûcher qu'on a allumé avec des
bouchons de paille. Puis, il prend la tête encore bandée et la jette dans le brasier féroce (...). À sa mort,
on croit en avoir fini avec ces monstruosités. On se trompe. Trois ans après éclate la plus gigantesque
affaire criminelle du Grand Siècle, le drame des Poisons, dont le procès de la Brinvilliers n'aura été que
le sinistre prélude” (
Dans les archives secrètes de la police. Quatre siècles d’ histoire, de crimes et de faits
divers
, 2009, pp. 120-123).
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