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“Chers et pauvres parents, mon dernier moment est arrivé. (…) Oubliez-moi”
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[TROPPMANN (Jean-Baptiste)].
Le Crime de Pantin.
Édition complète illustrée réunissant les
documents de l’instruction, les débats et tous les renseignements publiés par la presse au jour le jour,
depuis l’époque du crime jusqu’à la conclusion de l’affaire.
Paris, Librairie de la publication,
[1870]
.
In-12, demi-chagrin vert, dos à nerfs orné, chiffre G.G. doré en pied du dos, tranches peignes
(reliure
de l’ époque)
.
Ouvrage documentaire très complet sur la fameuse affaire Troppmann, comprenant le récit du crime,
l’acte d’accusation et la conclusion de l’affaire.
Il est orné d’un frontispice gravé sur bois montrant les 6 cadavres exposés à la morgue et de 8 figures
gravées dans le texte.
Jean-Baptiste Troppmann (1849-1870) fut accusé d’avoir assassiné toute une famille (la mère et ses
six enfants) pour la voler. Les circonstances horribles de leur exécution autant que l’opiniâtreté avec
laquelle l’accusé se défendit pendant l’enquête le firent passer pour un monstre. Malgré ses affirmations
tendant à rejeter les crimes sur de mystérieux et introuvables complices, il fut traduit en Cour d’assises
le 28 décembre 1869 et condamné à la peine capitale.
Exemplaire unique, enrichi de pièces originales remarquables :
-
un portrait photographique sur papier albuminé collé, montrant l’accusé assis sur une chaise.
- un autoportrait original dessiné à la plume, à travers lequel l’accusé s’est représenté de profil,
assis dans un fauteuil “avec le juge d’instruction”, daté du 13 novembre 1869.
- une poignante lettre autographe signée adressée à ses parents, probablement rédigée juste avant
son exécution :
Chers et pauvres parents, mon dernier moment est arrivé, toute consolation que je vous
donnerai en ce moment serait pour vous un sujet de chagrin, seulement ce qui doit vous consoler c’est
l’assurance que je vous donne dans ce moment suprême, que je n’ai pas trempé mes mains dans le sang
des victimes, quoique je n’ai pas voulu dire le nom de ceux qui étaient avec moi, croyez moi, j’avais
des motifs impérieux, sans cela je les aurai dit ne fût-ce qu’ à cause de vous, ne vous faites pas trop de
chagrin car je saurai mourrir
[sic]
en homme, je vous embrasse pour la dernière fois, oubliez-moi.
Bel exemplaire relié pour la famille Gayffier, avec chiffre doré en pied du dos et ex-libris armorié.
D’après une note manuscrite et une lettre reliée dans le volume, les “très curieux autographes de ce
monstre” appartenaient à M. Hallopeau, ingénieur de la Compagnie du gaz.
Légères rousseurs ; les premières gardes et le frontispice sont déboîtés. Mors frottés.
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