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VAUDREMER (Émile).
Monographie de la Maison d’arrêt et de correction pour hommes construite
à Paris, rue de la Santé
. (14
me
arrondissement).
Paris, 1871
.
Album in-folio, demi-percaline rouge de l’éditeur.
Édition originale de ce bel album comprenant 3 pages de texte autographié et 15 planches lithographiées,
dont deux dépliantes : plans, coupes et élévations.
Un modèle d'architecture fonctionnaliste.
L'architecte Émile Vaudremer (1829-1914) avait été chargé de la construction d'un établissement
pénitentiaire pour 800 détenus et 200 prévenus à Paris, rue de la Santé, afin de remplacer l'ancienne
prison des Madelonettes qui avait été détruite. Le bâtiment, construit selon le modèle panoptique, fut
achevé en 1867. "La plus belle et la meilleure prison qui existe actuellement en Europe", selon Maxime
Du Camp, sera considérée, moins d'un demi-siècle plus tard, comme un établissement sordide (Petit,
Ces peines obscures
, 1990, p. 256).
La première des planches de ce grand album, publié après l’achèvement des travaux, comprend les plans
de douze systèmes d’emprisonnement séparés, en commun et mixtes, existant dans les principales
prisons contemporaines dans le monde : Kingston, Philadelphie, Lyon, Maison des jeunes détenus à
Paris, Auburn, Westminster, Louvain, Lima, etc.
Exemplaire complet portant un envoi autographe signé de l’auteur, daté du 29 juin 1871, au secrétaire
général de la préfecture de la Seine, Louis Andrieux. Mors fendus.
On joint un jeu supplémentaire de onze des planches telles qu’elles avaient paru dans le mensuel
Croquis d’architecture
en 1867 et 1868.
400 / 600
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VILLAIN (Raoul, 1885-1936) assassin de Jean Jaurès.
3 lettres autographes signées,
1916-1922, à son ami le Dr Joseph Colaneri.
3 pages in-4, une carte postale illustrée avec adresse, une enveloppe (quelques légers défauts).
Rares lettres de l’assassin de Jaurès en prison, et après sa libération.
[Arrêté après l’assassinat de Jaurès, le 31 juillet 1914, Raoul Villain fut incarcéré durant toute la guerre,
dans l’attente de son procès qui ne s’ouvrira qu’en mars 1919, et à l’issue duquel il fut acquitté et libéré.]
1
er
janvier 1916
. Il espère son ami en bonne santé. Il a appris indirectement que l’un d’eux avait été fait
prisonnier. Il a su que Pierre avait été ramené à Paris mais ignore s’il est guéri. La belle-sœur de Joseph
est passée le voir fin septembre et lui a appris que ce dernier était dans la Marne, peut-être à Épernay.
Il a su qu’André avait été malade : “est-ce lui qui est prisonnier ou toi ? En ce dernier cas, tes parents
auraient l’amabilité de me donner de tes nouvelles”. Il est très étonné que Xavier n’ait pu lui répondre et se
demande s’il aurait été lui aussi souffrant. Puis, au sujet de son instruction : “Tu as peut-être lu que mon
procès était remis à huitaine indéterminée, probablement l’armistice ; il nous semble que à mon point de
vue personnel c’est mieux d’autant plus que la raison pour laquelle on recule cette date améliorerait encore
l’opinion si l’on en avait encore besoin. Et puis le président avait une réputation de bourru qui inquiétait
fort mon frère”. Il est très ennuyé de n’avoir plus de nouvelles de ce dernier depuis quinze jours, recevant
d’ordinaire des lettres régulières de sa part. Il a appris que Reims était à nouveau bombardée et s’inquiète :
“Quand tes parents en étaient-ils partis ? Votre maison a-t-elle été elle aussi atteinte ?”. Il termine en
souhaitant une bonne guérison à Pierre et “consolations et patience au prisonnier”…
[Baden 10 janvier 1922]
. Il lui envoie, ainsi qu’à sa femme, ses “meilleurs et tardifs souvenirs de première
année. Que cette année voie donc la peste se répandre à Metz et que vous fassiez de bonnes affaires”…
Zoppot Dantzig 4 juillet 1922
(vignette et en-tête
Kasino Zoppot
) [Villain s’était expatrié à Dantzig, où
il exerçait le métier de croupier]. Il craint que sa lettre de juin ne soit arrivée “en période de presse”, et
que Colaneri et sa femme aient été fort occupés : “je pensais même à tes succès scientifiques et à un
domicile à Paris, nous en avions parlé à mon dernier passage à Metz”. Il lui reparle de l’affaire dont il
l’avait entretenu car il la juge aussi intéressante pour M. Hofman que pour eux : “si tu en jugeais ainsi
pourrais-tu nous télégraphier ? Ou alors nous indiquer un particulier ou agent financier qui pourrait
s’en occuper, car il ne fait pas de doute qu’elle soit très bonne”…
On joint un dessin au crayon et fusain par Louis Malteste représentant
L’accusé Villain
lors de son
procès (31 x 21 cm).
1 500 / 1 800
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