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La maison de correction de Gand
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[VILAIN XIIII (Jean-Jacques-Philippe)].
Mémoire sur les moyens de corriger les malfaiteurs et
fainéans à leur propre avantage et de les rendre utiles à l’Etat,
proposé à l’Assemblée des députés
& présenté aux corps & administrations des Etats de Flandres au mois de Janvier 1775.
Gand, Pierre
de Goesin, sans date
[1775]. In-4 de (3) ff., 268 pp., 4 planches, broché.
Édition originale, d’une grande rareté.
Beau volume imprimé avec soin, illustré de 4 planches gravées à double page hors texte figurant les
plans et élévations de la Maison de Gand.
L’expérience pionnière d’un système pénitentiaire adopté dans toute l’Europe.
Le vicomte Philippe Vilain XIIII (1712-1777), grand bailli de Flandre et philanthrope est “un des
initiateurs de la science pénitentiaire moderne” (Paul Bonenfant).
Créateur en 1773 de la maison de Gand, elle ne renfermait pas seulement des mendiants et des
vagabonds mais aussi des criminels, répartis en quartiers spécifiques. Le système carcéral est mis en
œuvre tant d’un point de vue répressif qu’économique, sans omettre les aspects préventifs et sociaux.
Les détenus doivent être traités convenablement (nourriture, hygiène, suivi médical). Ils sont tenus de
fournir un travail de façon à les réinsérer dans la société tout en apprenant un métier. Le
Mémoire
rend
compte des dispositions novatrices concernant les autres aspects de la question : punitions, gardiens,
salaires, religion… J. Howard a reproduit les plans de la maison de Gand dans son ouvrage sur l'état
des prisons en Europe.
Exemplaire broché. Les planches ont été remontées sur onglets. Couverture usagée.
(Petit,
Ces peines obscures,
1990, pp. 163 et 173.- Foucault,
Surveiller et punir,
p. 124.- INED, n° 4455
et Michel Foucault ne citent que la réédition de 1841.-
Les Lumières dans les Pays-Bas autrichiens,
Bibliothèque royale, 1983, n° 4 : “La maison de force de Flandre servira de modèle lors de la réforme
des institutions pénitentiaires de Pennsylvanie.”)
800 / 1 000
Voltaire contre l’Infâme
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[VOLTAIRE].
Traité sur la tolérance.
Sans lieu
[Genève, Cramer]
, 1763.
In-8 de IV pp., 211 pp. et (1) p. pour les errata : basane fauve marbrée, dos lisse orné, pièce de titre de
maroquin rouge, tranches rouges
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
“Cet ouvrage est comme une somme de toute l’action de Voltaire entreprise contre le
fanatisme” (Bibliothèque nationale,
Voltaire,
n° 571).
L’affaire Calas (1762) avait profondément choqué les esprits tolérants et Voltaire en particulier. Il
recueillit la veuve et les enfants, lança une vaste campagne d’opinion jusqu’au moment où un arrêt du
Conseil du roi cassa enfin le jugement de Toulouse, réhabilitant la mémoire du martyr de la foi aux
yeux de l’Europe protestante (1765). L’un des écrits les plus marquants de cette campagne fut, sans
conteste, le
Traité sur la tolérance
que conclut une chaleureuse défense des libres penseurs. L’ouvrage
fut mis à l’Index par Rome en 1766.
Le chapitre XXIII contient la fameuse prière de Voltaire : “Ce n’est donc plus aux hommes que je
m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des
mains pour nous égorger. (…) Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères !”
Bel exemplaire en reliure du temps. La pièce de titre a été renouvelée.
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