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Le premier peintre sous-marin
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RANSONNET-VILLEZ (Eugen baron).
Ceylon, Skizzen seiner Bewohner,
seines Thier- und Pflanzenlebens und Untersuchungen des Meeresgrundes
nahe der Küste
. Mit sechsundzwanzig Illustrationen in Schwarz- und
Farbendruck.
Braunschweig, George Westermann, 1868
.

2 volumes in-4 de XI pp., 162 pp. ; (1) f., 26 planches : demi-maroquin noir à petits
coins, dos à faux nerfs décorés or et à froid, tranches marbrées
(reliure de l’ époque).
Première édition allemande. Une édition en anglais, publiée à compte d’auteur,
avait paru un an plus tôt, en 1867.
Relation d’un voyage au Sri Lanka, effectué en 1864-1865, précieuse pour sa
description des fonds sous-marins. Table des espèces observées en fin de volume.
Remarquable illustration composée de 26 lithographies originales de
l’auteur, dont 9 en couleurs et 12 à deux tons : figuier de Banyan, colline de
Wackwelle, habitants appartenant à des castes différentes, pandanus et cocotiers,
l’arbre des voyageurs, épluchage du café, forêt tropicale près du pic d’Adam,
temple bouddhique à Badoola, chasse à l’éléphant, etc.
On relève quatre vues sous-marines en couleur, figurant les fonds coralliens.
Elles ont été dessinées par l’auteur à l’aide d’un scaphandre fabriqué spécialement.
Ce dispositif lesté par des boulets de canons et alimenté en oxygène depuis le
bateau, se trouve décrit et reproduit dans l’ouvrage. Un exemplaire est exposé au
Naturhistorische Museum de Vienne. Ces illustrations font de l’auteur le premier
peintre sous-marin. Diplomate autrichien, Eugen von Ransonnet- Villez (1836-
1926) fut également un pionnier de la photolithographie en couleur.
Bel exemplaire. Rousseurs. Discrètes restaurations à la reliure.
(Nissen,
Zoologische Buchillustrationen
, n° 3288).
2 000 / 3 000
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[MANUSCRIT]. MOUCHEZ (Ernest).
Mission de Suez. Scheik-Saïd, 1870
.
Exceptionnel et très critique rapport manuscrit autographe en double
état (51 et 21 pp.) du commandant Mouchez sur le Canal de Suez au lendemain
de son achèvement, complété par trois brouillons de lettres au Ministre de la
Marine qui l’a mandaté, de cinq missives reçues de divers correspondants et de
deux rapports complémentaires par d’autres auteurs, sous chemise de maroquin
bleu à bande et étui bordé de format 33,2 x 23,7 cm, avec titre doré au dos.
Issu de trois explorations fluviales accomplies en avril 1870, le document
principal vise à l’amélioration de l’exécution et de l’exploitation du canal. Les
considérations socio-économiques le disputent aux remarques géologiques
et hydrographiques avec cette sévère mise en garde liminaire qui donne le ton
général du rapport :
« tout est à organiser dans le domaine du transit ; le personnel
marin est absolument insuffisant, il manque de direction et d’agents capables, il
manque d’autorité. Si l’on ne porte un prompt remède à cette fâcheuse situation, les
accidents se renouvelleront et compromettront l’exploitation du canal »
. Mouchez
passe ainsi en revue les problèmes depuis le débouché méditerranéen de Port-
Saïd, décochant ses critiques acerbes contre la Compagnie qui
« n’a creusé aucun
bassin ni même suffisamment élargi l’entrée du canal »
ou livré à la hâte telle partie
« très défectueuse »
de l’ouvrage, pour recommander de remédier au plus vite à
ses défauts de conception et d’usage, car, insiste-t-il,
« il y a beaucoup à faire pour
améliorer l’ état actuel du canal »
… Une sincérité de ton qui fait de ce rapport, loin
du langage souvent convenu des documents de ce type, une pièce historique de
première importance.
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