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LE PETIT (Claude).
Paris ridicule par Petit ou il-y-a cent vingt-
six dixains,
c’est à dire 1260 vers. Pièce satyrique.
Sans lieu, 1672.
In-16 de 70 pp., maroquin janséniste bleu nuit, double filet à froid
sur les plats, dos à nerfs orné de même tranches filetées or, dentelle
intérieure, tranches dorées sur marbrures
(H. Duru).
Première édition parue en France.
L’édition originale avait parue à Amsterdam en 1668.
Composé probablement vers 1655 ou 1656, “ce poème satirique,
plein de traits audacieux qui n’épargnaient ni le gouvernement, ni
la religion, ni le roi, ni ses ministres, ni Dieu ni diable présentait
un caractère dangereux de rébellion contre tout ce qui devait être
respecté à l’époque. (...) aujourd’hui le Paris ridicule n’est plus pour
nous qu’une pièce historique, très-précieuse et très-originale, qui
reproduit avec beaucoup de vérité (...) la physionomie physique et
morale de Paris avant 1660” (Paul Lacroix).
Poète, débauché, mauvais garçon bien qu’avocat au Parlement de
Paris, Claude Le Petit (1638-1662) fut arrêté pour ses écrits libertins.
Condamné “à avoir le poing droit coupé et à être brûlé vif en Place de
Grève”, il fut exécuté le 1
er
septembre 1662 ; par faveur spéciale, il fut
étranglé avant d’être livré aux flammes.
Très bel exemplaire en maroquin de Duru.
De la bibliothèque
Paul Lacombe
, avec ex-libris (Catalogue n° 2680 :
“Curieux et rare petit recueil, contenant 62 pièces de vers satiriques,
reproduisant la physionomie physique et morale de Paris vers le
milieu du XVII
e
siècle”).
(Lacroix,
Paris ridicule et burlesque au XVII
e
siècle
, p. XVI : “Les
exemplaires de cette première édition française sont presque aussi
rares que ceux de l’édition hollandaise.”- Diesbach-Soultrait,
Six
siècles de littérature française, catalogue J.A. Bonna,
XVII
e
siècle, nº
159 : pour l’édition originale.)
1 000 / 1 500
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[MARESCOT (Michel)].
La Folie du jour
ou La Promenade des
boulevards.
Sans lieu ni date
[1754].
In-4 de 7 pp., demi-percaline verte, dos lisse orné, pièce de titre en
long
(Lemardeley).
Édition originale rare.
Pièce satirique de Michel Marescot relative à la création
des boulevards à Paris au début du XVIII
e
siècle.
Un jeune homme, “entrant dans la carrière du monde”, s’entiche d’une
Mme de *** qui lui vante les boulevards : “Est-il rien au monde de
plus ennuyeux qu’une avenue toute droite, tirée au cordeau, étouffée
d’un côté, bordée de l’autre d’un bassin maussade à la vue ? Encore
si l’on pouvoit s’y promener en équipage, peut-être passeroit-on sur
tant de désagrémens. Comparez à présent tout cela aux délicieux
Boulevards : vous verrez si votre insipide Cours gagne au parallèle.
Ce spectacle bruyant d’équipages, de livrées, de chevaux, de diables,
de culs-de-singes, de désobligeantes, de capriolets : d’un côté des
guinguettes, des marais ; les admirables vues de Montfaucon, de
Montmartre ; de l’autre, des cabarets, des parades, des spectacles sans
nombre, un peuple énorme.”
Exemplaire de la bibliothèque
Paul Lacombe
, avec ex-libris et note
autographe : “Par Marescot d’après Tourneux. Voir une note sur
l’autre édition reliée avec les folies de la nuit. Celle-ci plus complète
paraît être l’édition originale. P.L.”
(Lacombe,
Bibliographie parisienne
, n° 136.- Lacombe,
Catalogue,
n° 1440.)
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