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Chat en civet, côtelettes de chien grillées
et cheval en miroton
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La Cuisinière assiégée ou l’Art de vivre en temps de siège par une
femme de ménage.
Paris, A. Laporte, 1871.
In-8 de 36 pp., demi-percaline rose avec coins à la Bradel, couvertures
de papier jaune conservées
(reliure moderne).
Rarissime édition originale.
La “gastronomie” parisienne lors de l’Année terrible.
La Cuisinière assiégée
fournit de nombreuses recettes utiles en cas de
pénurie : le chat en rôti ou en civet, le cheval en miroton, au gratin, à
la ravigote, ou à la rémoulade, le gigot de chien, les côtelettes de chien
grillées, les crêpes sans œufs, etc.
Il est également fait mention des “prix presque fabuleux qu’ont atteint
certains articles de notre alimentation”.
Dans
l’Année terrible
, Victor Hugo se remémorera ce que furent ces
temps de famine et de “gastronomie” exotique :
Nous mangeons du cheval, du rat, de l’ours, de l’ âne,
Paris est si bien pris, cerné, muré, noué,
gardé, que notre ventre est l’arche de Noé :
Dans nos flancs toute bête, honnête ou mal famée,
Pénètre et chien et chat, le mammon, le pygmée,
Tout entre, et la souris rencontre l’ éléphant.
Bel exemplaire.
De la bibliothèque
A.F. Aude
, avec ex-libris.
(Vicaire,
Bibliographie gastronomique
, 235 : “Cette plaquette est
assez curieuse ; on y trouve une liste des rares comestibles que l’on
pouvait se procurer pendant le siège, avec leur prix et des recettes
pour accommoder le chien, le rat et le cheval.”)
2 000 / 3 000
“Paris a soumis la France au joug de la Terreur,
il pourra la soumettre au joug du socialisme”
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DAVÉSIÈS (Lucien).
Paris tuera la France !
Nécessité de déplacer
le siège du gouvernement.
Paris, Dentu, 1850
.
In-12, broché.
Rare édition originale.
Les révoltes ouvrières de 1848 avaient suscité un mouvement de
panique parmi la classe dirigeante, mais aussi en province, Paris
étant alors vue comme le “foyer du mal” - c’est-à-dire le foyer de la
révolution.
Lucien Davésiès propose donc dans ce
Paris tuera la France !
d’éloigner de la capitale “une population de prolétaires dont les
meilleurs instincts égarés par le matérialisme, voués à tous les leurres
des utopies, à toutes les aberrations politiques et sociales, deviennent
l’instrument aveugle de la démagogie”. L’auteur dénonce le danger
de la “démence révolutionnaire de la capitale” et les “excès de la
démagogie parisienne” ainsi qu’un nouveau fléau : le socialisme.
“Paris (…) vote pour les rouges, pour les socialistes, c’est-à-dire pour
la destruction de cette société dont il a la prétention d’être la tête et
le cœur !”
En conséquence, Davésiès propose de déplacer provisoirement le
siège des pouvoirs publics à Bourges avant de déterminer un lieu de
résidence définitive - une manière d’annoncer le fameux programme
d’Alphonse Allais qui suggérait d’installer les villes à la campagne…
Exemplaire modeste : dos décollé avec petits manques, rousseurs.
Annotations au crayon.
100 / 200
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