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DELVAU (Alfred).
Au bord de la Bièvre.
Impressions et souvenirs.
Paris, imprimerie Prève et C
ie
, 1854
.
Petit in-8, demi-percaline lie-de-vin à la Bradel, dos lisse, non rogné,
couverture imprimée conservée
(reliure de la fin du XIX
e
siècle).
Édition originale tirée à petit nombre pour Joseph Bry aîné.
Souvenirs de jeunesse d’Alfred Delvau - alors âgé de vingt-
neuf ans - et l’un de ses livres les plus rares.
“Cette édition originale est devenue introuvable lorsque Poulet-
Malassis, rentré à Paris après son long séjour forcé à Bruxelles, veut
rendre hommage à son compagnon de jeunesse. Aussi entreprend-il,
en 1873, une réédition qu’il fait précéder d’une bibliographie” (Fayt).
Exemplaire entièrement non rogné, avec sa couverture, légèrement
restaurée. Sans l’eau-forte par R. Piguet d’après Yon non signalée pas
Talvart et Place. (Fayt,
Un aimable faubourien, Alfred Delvau,
p. 3.-
Oberlé,
Poulet-Malassis
, p. 159).
On joint deux éditions originales d’Alfred Delvau :
- La Présidence s’ il vous plait !
Par un républicain de la vieille [sic].
Paris, 1848. In-16, broché.
Rare édition originale de cette plaquette politique parue sous le
voile de l’anonymat.
La page de titre porte une coquille ; “républicain de la vieille”
au lieu de la
veille
. Cette expression était “couramment utilisée
en 1848 pour distinguer les démocrates de la première heure des
opportunistes et des prudents, tardivement ralliés au nouveau
régime. Ceux-ci, on les surnomme les
républicains du lendemain
(René Fayt).
- Histoire de la révolution de février.
Paris, Blosse, Garnier, 1850.
In-8, demi-chagrin rouge de l’époque, dos à nerfs.
Édition originale du seul volume paru de ce récit passionné
et polémique des événements de la révolution de 1848. Sans
le chapitre supplémentaire qui ne serait joint, selon Talvart &
Place, qu’à un unique exemplaire.
Reliure un peu usagée, dos passé.
600 / 800
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[DELVAU]. FLAMENG (Léopold).
Paris qui s’en va.
Publication
artistique dessinée et gravée par Léopold Flameng.
Paris, Alfred
Cadart, 1859-1860.
In-folio en livraisons, 26 fascicules de 4 pages en 23 volumes, en
feuilles, couvertures de papier chamois.
Edition originale.
Premier tirage des remarquables gravures de Léopold
Flameng : un titre-frontispice et 26 eaux-fortes à fond
teinté.
La Californie (Barrière Montparnasse), La Rue de la Vieille Lanterne,
Le Cabaret de la Mère Marie (Barrière de deux Moulins), Maison
antique du prince Napoléon Avenue Montaigne, les médaillés de Ste
Hélène (au Luxembourg), l’Ancien Pont au Change, la Salpetrière
(Cour des agités), Collège de Cluny, cabaret de chiffonniers, Marché
des Innocents, restes de l’enceinte de Philippe-Auguste (rue de Cluny),
les suites d’un bal du Prado (chambre d’ étudiants), flèche de Notre-
Dame de Paris, marché aux chevaux, pavillon de l’ancien couvent des
Carmélites, la morgue, un enterrement chez les petites sœurs des pauvres,
Fontaine St. Michel, marché des Capucins, le cèdre de Beaujon, bureau
du journal le sans le sou, les carmes Billettes, le théâtre du boulevard du
Temple, l’Hôtel-Dieu, les copistes du Louvre, le Temple.
“Un des graveurs les plus distingués de notre temps”, dit Beraldi de
Léopold Flameng. Né à Bruxelles en 1831, il commença de graver à
Paris vers 1853, sous l’inspiration de Meryon et de Baudelaire.
Cinq des textes accompagnant les gravures sont d’Alfred
Delvau : le
Coup d’œil rétrospectif sur Paris
en introduction, puis
La
Californie, Le Cabaret de la mère Marie, Le Marché aux chevaux
et
Le
Boulevard du Temple.
Les autres contributions sont de Théophile Gautier, Arsène Houssaye,
Edmond Duranty, etc.
L’ouvrage est notamment fameux pour sa vue de la rue de la
Vieille Lanterne, où s’est suicidé Gérard de Nerval ; l’eau-forte est
accompagnée d’un beau texte de Houssaye.
Très bel et rare exemplaire conservé en livraisons.
Rousseurs par endroits, petits manques sans gravité aux fragiles
couvertures. (
Inventaire du fonds français après 1800
VII, p. 571.)
800 / 1 200
Alfred Delvau (1825-1867)
Peintre de la bohème littéraire, chroniqueur de la vie parisienne, de ses marges et de ses bas-fonds, journaliste,
polémiste, biographe de Murger et de Nerval,
faubourien
comme il s’appelait lui-même (en hommage au journal
créé par son ami Poulet-Malassis,
l’Aimable Faubourien
), Alfred Delvau fut aussi un lexicographe hors pair -
de la langue érotique et de l’argot - et le “découvreur” à Paris de Félicien Rops. Né en 1825 d’un père tanneur
faubourg Saint-Marcel, il est mort à quarante-deux ans à peine, en 1867.
“L’œuvre de Delvau fut boudée par les critiques de son temps. Personne n’en parla, pas même les Goncourt.
Aujourd’hui encore il demeure oublié, dédaigné, méconnu, sauf par quelques bibliophiles curieux” (Oberlé,
Auguste
Poulet-Malassis,
p. 159). René Fayt lui a consacré en 1999 une belle biographie.