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Un cri d’indignation
193
MÉNARD (Louis).
Prologue d’une révolution.
Février – Juin
1848.
Paris, Au Nouveau du Peuple, 1848.
In-8, demi-basane bleue, dos lisse orné de motifs rocaille dorés
(reliure de l’ époque)
.
Rare édition originale, publiée en livraisons hebdomadaires ainsi
que sous forme de feuilleton dans
Le Peuple,
le journal de Proudhon.
Ce dernier et l’auteur furent condamnés pour “excitation à la haine et
au mépris du gouvernement de la République”.
Pour éviter la prison, Ménard choisit l’exil, dix ans durant, à Londres
puis à Bruxelles.
Le cri du peuple des “quarante-huitards”.
Poète, chimiste, inventeur, Louis Ménard (1822-1901) est un
ancien condisciple de Baudelaire. Il livre une chronique détaillée
des fameuses “Journées de Juin” 1848. Son récit est un cri de révolte
contre la répression où des centaines d’insurgés furent fusillés, et
plus de 10 000 jetés en prison ou déportés. Il interprète 1848 comme
l’histoire d’une révolution trahie par une république dévoreuse de ses
propres enfants.
Exemplaire roussi, comme c’est toujours le cas.
On joint :
MÉNARD (Louis).
Deux lettres autographes
sans date, de 30 et 26
lignes concernant un voyage et la parution d’un livre. Il demande
à son correspondant de lui faire parvenir l’adresse du Communard
Arthur Arnould.
400 / 600
Une des raretés de la littérature argotique
194
Mémoires d’un forban philosophe.
Paris, Moutardier, 1829
.
In-8, demi-percaline moderne à la Bradel, non rogné, tête dorée.
Édition originale très rare : elle a été saisie dès sa parution.
Ce roman virulent et subversif est, pour partie, rédigé en argot. Il est
célèbre pour avoir été utilisé par Victor Hugo dans
Les Misérables
et
dans
Le Dernier Jour d’un condamné.
Dans l’inventaire de la bibliothèque de Victor Hugo à Guernesey,
rédigé par Julie Chenay, l’ouvrage est attribué à un certain R. Buchez.
“Les
Mémoires d’un forban philosophe
ne sont autre chose que la vie
d’un marin célèbre qui a passé par toutes les étamines : infamie des
prisons et des galères, meurtres, crimes, trahisons, assassinats, tout
s’y trouve mis au grand jour par l’auteur lui-même, qui rachète en
quelque sorte ses forfaits par des réflexions philosophiques, trop
hardies, sans doute, mais qui relèvent toujours son récit” (catalogue
de l’éditeur en 1835).
Bon exemplaire. Quelques rousseurs.
(Yve-Plessis,
Bibliographie raisonnée de l’argot,
nº 120 : “Cet ouvrage
fut supprimé dès son apparition. On y rencontre beaucoup de
passages argotiques”.- Cellard,
Anthologie de la littérature argotique,
p.
103 : “L’histoire de l’ouvrage est enveloppée d’obscurité. Sitôt paru, il
est saisi et détruit par la police de Charles X ; non pas pour des raisons
de convenance sociale (l’argot et le récit lui-même), mais pour des
raisons politiques. Inconnu de nous jusqu’à de meilleures recherches,
l’auteur ne l’était certainement pas de la police royale, qui devait le
tenir à juste titre pour un républicain dangereux”).
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