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Manuscrit autographe de Louise Michel sur Ravachol
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MICHEL (Louise).
Aujourd’hui ou demain.
10 juillet 1892.
Manuscrit autographe signé “Louise Michel”, cahier in-8 de (10) ff.
Précieux manuscrit autographe.
Une apologie du terrorisme.
Daté de la veille de l’exécution de Ravachol, “le dynamiteur, le révolté,
l’anarchiste qui chante au couperet”, ce texte prend résolument parti
pour celui dont “le sang éclabousse du faux-col aux manchettes
l’homme froid de l’Elysée”.
“Il faudra bien que cela finisse, que les bourreaux cessent leurs
promenades traînant les guillotines et qu’on laboure comme un
champ les institutions maudites afin d’y sécher le sang.” Se félicitant
que “montent les colères”, la révolutionnaire martèle son appel à la
lutte : “Ce n’est pas avec des vœux que l’homme de l’âge de pierre
a pris la caverne où les grands fauves dévoraient tranquillement
leurs proies.” Ralliée à la cause anarchiste, elle se fait l’apologiste
du terrorisme : “Que chacun comme Ravachol agisse suivant sa
conscience en regrettant les victimes involontaires mais sans se laisser
entraver par la pitié. Il est une pensée plus haute : la délivrance du
monde.” Car Ravachol est un exemple qui doit inspirer l’action :
“Rien ne donne davantage l’ardeur de la lutte que le supplice d’un
homme fier et brave. Ce n’est plus l’heure de pleurer les morts ils
doivent être vengés.
Ce sera cette fois la vengeance. De tous et de toujours. Voici la bataille
sans merci où les enfants perdus de la liberté s’offriront dans la joie.”
Document unique.
On joint 2 fragments autographes :
- [
Pourquoi nous sommes anarchistes
]. Manuscrit autographe, (1) f. in-
8, recto verso d’une trentaine de lignes.
Cette mise au point politique autographe sans concession illustre le
ralliement de l’auteur à l’anarchisme : “Tout vient de l’esclavage et du
principe d’autorité. C’est donc l’axe des sociétés humaines à changer.
Nul esclave n’est responsable et tous sont esclaves même les maîtres.”
- [
Une des questions dominantes de la Mêlée sociale
]. Manuscrit
autographe, (1) f. in-4, vers 1895.
Reprise et commentaire d’un passage de
La Mêlée sociale
de Georges
Clemenceau relatif à un miséreux, auteur d’un larcin pour manger,
recueilli par Louise Michel, laquelle voit en la faim “l’une des
questions dominantes de la mêlée sociale”. Clemenceau intercéda
personnellement fin 1884 pour permettre à Louise Michel, alors
écrouée, de se rendre au chevet de sa mère mourante (Maîtron,
Le
Mouvement anarchiste en France,
I, p. 181).
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