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Le préfet de police tente de reprendre la main la veille des
journées de février 1848
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[AFFICHE].
Ordonnance concernant les attroupemens.
Paris,
Boucquin, 21 février 1848
.
Affiche imprimée en noir (49 x 66 cm). Marques de pliures. Bords
un peu effrangés.
Affiche de la préfecture de police de Paris rappelant les dispositions
de l’ordonnance du 13 juillet 1831 concernant les attroupements. En
tête, annonce de G. Delessert, préfet de police, datée du 21 février
1848 : “Nous, pair de France, préfet de Police, considérant que,
dans les circonstances actuelles, et en présence de l’agitation que l’on
cherche à répandre parmi les citoyens, il y a opportunité à donner
une nouvelle publicité à l’ordonnance de Police du 13 juillet 1831,
concernant les attroupemens. (…) [Elle] sera de nouveau imprimée et
affichée dans Paris et dans les communes du ressort de la préfecture
de Police.”
Les employés de la préfecture n’eurent sans doute pas beaucoup de
temps pour placarder l’affiche dans les rues de Paris, la révolution
ayant démarré dès le lendemain, le 22 février. Le 25, un gouvernement
provisoire a été mis en place, mettant un terme au règne de Louis-
Philippe I
er
.
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“Le régicide est le droit de l’homme qui ne peut obtenir
justice que par ses mains”
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[ALIBAUD (Louis)].
Testament d’Alibaud.
Contrat d’alliance
entre les socialistes et les républicains.
Paris, Typographie Schneider,
sans date
[1848].
Relié avec :
-
Procès de Allibaut
[sic]
devant la cour des Pairs.
Paris, Pagnerre,
1836
.
-
Procès des accusés du complot de Neuilly devant la Cour
d’Assises de la Seine.
Paris, Bourdin et Pagnerre, 1836.
3 pièces, dont le
Testament
in-folio replié, reliées en un volume in-8,
demi-chagrin postérieur.
Édition originale du “Testament” de Louis Alibaud.
Elle est reliée avec les comptes rendus des procès de deux attentats
contre le roi Louis-Philippe, dont celui d’Alibaud, qui fut guillotiné
le 11 juillet 1836 à l’âge de 26 ans.
Soldat originaire de Nîmes, Louis Alibaud (1810-1836) refusa de tirer
sur les insurgés de juillet 1830. Il fut réformé quatre ans plus tard.
Après un séjour en Espagne, durant lequel il participa au soulèvement
de septembre 1835, il revint en France avec l’idée de fomenter un
attentat contre le roi Louis-Philippe. Le 25 juin 1836, il tira sur le
roi à sa sortie des Tuileries, mais le manqua. Aussitôt arrêté, il fut
condamné le 9 juillet puis guillotiné deux jours plus tard.
Ayant refusé l’assistance d’un avocat, il rédigea une plaidoirie qu’il
tenta en vain de lire. Ce “Testament” circula sous forme manuscrite
dans les milieux républicains durant la monarchie de Juillet. C’est
Raymond Brucker qui le publia pour la première fois, en 1848.
Méchante langue, Barbey d’Aurevilly rapporte que “[Brucker] fit
circuler manuscrite une œuvre qui ne pouvait pas être imprimée,
le fameux
Testament
d’Alibaud
, qui ramena le plus de socialistes à
la cause républicaine et le plus de républicains à la cause socialiste ;
grand coup de ralliement bien frappé ! Depuis, en 1848, il publia ce
terrible
Testament
, avec une préface expiatoire. Il y raconte (sans les
nommer) queMM. Cabet et Marrast, réfugiés à Londres, empêchèrent
l’impression anglaise, en déclarant le manuscrit apocryphe ; aimant
mieux sacrifier l’œuvre, qui aurait tant servi à l’union de leurs deux
partis, que de s’exposer aux vérités qu’elle renfermait” (
Les Romanciers,
1865, p. 38).
L’un des plus beaux en même temps que l’un des plus radicaux
et désintéressés plaidoyers contre la monarchie.
“Je n’ai pas l’idée de défendre ma tête ; mon intention était de vous
l’apporter loyalement (…). Le régicide est le droit de l’homme qui ne
peut obtenir justice que par ses mains (…). La corruption découle
des trônes et se répand sur les peuples. (…) A la vérité, vous avez les
bagnes pour les populations qui veulent vivre, la morgue pour celles
qui sont lasses, et l’échafaud pour les hommes de quelque vigueur qui
veulent utiliser leur énergie.”
Mors frottés. Petit manque dans la marge du testament d’Alibaud,
sans atteinte du texte.
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