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Gravures et reliure brodées pour le fils de la duchesse de Berry
Un chef-d’œuvre de l’art français de la Restauration
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Missale Romanum
ex decreto sacrosancti concilii Tridentini restitutum, S. Pii quinti jussu editum, Clementis VIII et Urbani
VIII papæ auctoritate recognitum…
Liège, Clément Plomteux, 1781.
In-folio de (26) ff., 572 pp., C pp., (2) ff. : maroquin bleu nuit à grain long, dos à nerfs richement orné or et à froid, plats
décorés en relief d’un encadrement brodé de fils d’or avec fleurs de lys brodées de même dans les angles, larges motifs centraux
différents sur chaque plat faits d’un décor brodé de fils d’or et métal argenté, coupes décorées, larges bordures dorées en
encadrement intérieur, doublures et gardes de soie rose, tranches dorées ; boîte étui en maroquin bleu à grain long, dos
richement orné, roulette à froid et filets dorés encadrant les plats, feuillages dorés dans les angles et armes dorées au centre,
velours blanc à l’intérieur, fermoirs en métal, tranches dorées
(Doll).
Belle impression liégeoise au format in-folio, en rouge et noir, avec musique notée. Elle est ornée de 9 gravures à pleine page.
(De Theux,
Bibliographie liégeoise,
col. 671).
Exemplaire unique, spécialement conçu pour le duc de Bordeaux, dans les années 1820 : il a été enrichi de vingt
grandes gravures tirées sur soie, puis peintes et brodées.
Les personnages et certains éléments du décor ont été tissés de fils de couleurs vives ; le ciel et les fonds ont été gouachés. L’effet
de trompe-l’œil est saisissant et les couleurs des broderies ont conservé tout leur éclat originel : on ne déplore ni décoloration,
ni effilure.
Les planches sont montées dans un encadrement de papier et entourées d’une bande brodée de fil bouton d’or.
Des neuf gravures illustrant ce Missel liégeois, sept ont été recouvertes par sept des planches brodées. Deux n’ont pas été
recouvertes et laissées en noir, soulignant, par contraste, l’effet plastique des broderies.
On connaît un autre Missel (imprimé à Rome en 1809), orné de gravures qui furent brodées d’une manière en tous points
identique, à la même période ; il fut exécuté pour la duchesse de Berry et se trouve aujourd’hui dans une collection particulière.
(Qu’il nous soit permis de remercier ici l’amateur qui nous a autorisés à scruter son exemplaire).
Dans ce Missel romain, le travail de broderie est signé d’une certaine Mme Pierre, à l’évidence la même brodeuse qui a exécuté
les planches ornant le présent Missel liégeois. Le premier fut exécuté pour la duchesse de Berry, le second pour le propre fils de
celle-ci, le duc de Bordeaux.
Dans le catalogue de la bibliothèque de la duchesse de Berry à Rosny (1837, nº 26), le Missel romain est décrit longuement,
le rédacteur s’extasiant sur la qualité du travail de Mme Pierre : “Comment la broderie a-t-elle pu reproduire cette grâce, cette
naïveté de dessins, que pourrait faire le pinceau le plus exercé ? Tout ce que nous pourrions dire serait au-dessous de la curiosité
de ce volume, que nous engageons MM. les amateurs de venir voir et admirer.” On ne saurait mieux dire.