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Une des sources des
n
atcheZ
de Chateaubriand, de la bibliothèque de Mme du Deffand
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BOSSU (Jean Bernard).
Nouveaux voyages aux Indes occidentales ;
contenant une relation des differens peuples qui
habitent les environs du grand fleuve Saint-Louis, appelé vulgairement le Mississipi, leur religion, leur gouvernement, leurs
mœurs, leurs guerres & leur commerce.
Paris, Le Jay, 1768.
2 tomes en un volume in-12 de XX, 244 pp., 2 planches ; (2) ff., 264 pp., 2 planches : veau fauve marbré, dos lisse orné de chats
dorés répétés, pièce de titre de maroquin rouge, coupes filetées or, tranches rouges
(reliure de l’ époque).
Edition originale.
Elle est illustrée de 4 jolies figures gravées par Gabriel de Saint-Aubin.
Un témoignage de première main sur les Indiens de la Louisiane.
Jean Bernard Bossu (1720-1792) se rendit à trois reprises en Louisiane, et d’abord en 1751 et 1759, quand elle était encore
colonie française ; les lettres qu’il adressa alors forment la matière des deux volumes des
Nouveaux voyages aux Indes occidentales.
Ils renferment de nombreux détails sur les mœurs des Indiens et l’auteur rapporte qu’il fut même invité dans la tribu des
Akanças (ou Quapaw) à fumer le calumet.
Chateaubriand s’inspira des
Nouveaux voyages
de Bossu pour décrire les tribus indiennes dans
Les Natchez.
Exemplaire charmant, relié pour Mme du Deffand, avec son fer au chat doré sur le dos de la reliure.
Marie de Vichy-Chamrond, marquise du Deffand (1697-1780), incarne l’esprit brillant des Lumières. Elle entretint une
riche correspondance avec tous les beaux esprits du temps qui se pressaient dans son salon « tapissé de moire bouton d’or » :
d’Alembert, Montesquieu, Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Horace Walpole et le président Hénault, son amant. « Personne
n’exerça une influence plus directe sur la société de son époque (…). Ses
Lettres
ont suffi pour la classer parmi les plus purs
écrivains de la langue, et ont été plus d’une fois réimprimées » (Quentin Bauchart).
Frappée de cécité en 1767, elle fit venir auprès d’elle sa nièce, Julie de Lespinasse, comme lectrice : nul doute que cette dernière
lui lut ces
Nouveaux voyages
de Bossu.
(Quentin Bauchart,
Les Femmes bibliophiles
II, pp. 436-437 : le bibliographe n’a répertorié que 9 ouvrages lui ayant appartenu.-
Sabin, n° 6465 : pour la seconde édition seulement.- Chadenat, n° 23 : « Ouvrage estimé contenant des détails très intéressants
sur les mœurs des sauvages de l’Amérique du Nord : Illinois, Natchez, Arkanças, etc. »- Dunkelman, nº 380 : pour la première
édition anglaise de 1771.- Royot,
Divided Loyalities in a doomed Empire
, p. 140 : « To depict Indian life, Chateaubriand was
indebted to the accounts of Jean-Bernard Bossu, the naval officer who traveled along the Mississippi in the mid-eigteenth
Century »).
4 000 / 6 000
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