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Victor SCHNETZ
(1787-1870) peintre. L.A.S., Rome 6 octobre
1827, au comte Auguste de Forbin, directeur général des
Musées Royaux ; 3 pages et demie in-4, adresse avec marques
postales.
600/800
Belle lettre sur ses tableaux, le Salon de 1827 et DavidWilkie.
Il expédiera le lendemain une caisse contenant des tableaux de taille
moyenne et deux portraits, « mais n’étant ni membre de l’académie ni
pensionnaire, je crains que les tableaux qu’elle contient n’arriveront
trop tard pour être admis ». Il espère que l’on tiendra compte de son
éloignement, des difficultés de voyage et de son travail : « pour avoir
fini mon Cardinal de Mazarin pour
l’époque fixée
, j’ai du cesser de
travailler à ces petits tableaux, que je n’ai pu reprendre que depuis
qu’il est terminé ; et pour avoir fini mainntenant je vous assure qu’il
n’a pas fallu perdre un moment ». Il compte sur sa bienveillance…
Il ne connaît pas encore la date de son départ pour Paris car il vient
de commencer un tableau pour l’église de Saint-Étienne du Mont ; il
espère néanmoins pouvoir jouir un peu du Salon. Il a lu un article
singulier sur David Wilkie : « On y dit que ce peintre
dont le genre
particulier est de peindre des grotesques a trouvé plus de modèles à Rome
que partout ailleurs
: le trait est plus malin qu’il n’est juste – Rome n’est
pas plus riche en ce genre que Paris ou Londres et Wilkie sans être un
peintre essentiellement
heroïque
est loin d’être entièrement adonné
au grotesque ». Il a vu les deux petits tableaux que ce dernier a faits
pendant son séjour à Rome : « À la vérité si je n’avais pas vu Wilkie lui-
même y travailler je n’aurais jamais voulu croire qu’il en fut l’auteur
tant je les trouvais loin de sa réputation ». Il attribue cette faiblesse au
mauvais état de santé du peintre… Il le prie de saluer Granet de sa
part…
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Nicolas-Antoine TAUNAY
(1755-1830) peintre. L.A.S., au
comte Auguste de Forbin ; 2 pages in-fol. (portrait lithographié
par Julien Boilly joint).
500/700
Lettre de réclamation pour le frère de son épouse, Rondel, gardien
au Musée du Louvre, que « des malheurs qui se rattachent au
torrent écoulé de la revolution et d’autres qui lui sont personnels »
ont contraint à solliciter une place indigne de son rang : « La triste
necessité de porter le costume galonné et pour le dire dans toute la
force de l’expression, la livrée de la domesticité répand sur sa famille
et jusque sur moi-même un vernis fâcheux mais non indélébile :
il peut disparaitre »… Ses enfants ont su reconquérir, par leurs
bonnes inclinations et leurs manières distinguées, les considérations
et le rang dont leur père est déchu, « mais que pourroit leur merite
contre la force d’un préjugé nuisible à leurs plus chers intérèts et
surtout à l’établissement de mon aimable nièce : douée de qualités
bien rares elle ne pourroit se marier dans la classe où la placent ses
perfections »… Il ne réclame pas une augmentation de son traitement,
mais « une promotion à un poste à lui particulier et qui le dispenseroit
de porter dorénavant le costume et de prendre part à des corvées qui
finiroient par le dégrader à ses propres yeux », comme un titre de
conservateur…
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