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104.
Jean-Amable Foucault, dit SAINT-PRIX
(1759-1834) acteur, sociétaire de la Comédie-Française.
P.A.S., 27 décembre 1814 ; 2 pages in-4.
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Note biographique en vue d’obtenir les dédommagements qui lui ont été promis et le rétablissement de son
statut d’acteur de la Comédie-Française.
« Saint-Prix a trente quatre ans de service comme premier sujet et honoré de la bienveillance générale, il jouissoit
sous l’ancien gouvernement des mêmes faveurs que plusieurs de ses collegues ». En août 1812, « pendant la
campagne de Moscou, il reçut la nouvelle de la mort de son fils unique, lieutenant de carabiniers […] emporté par
un boulet. Son chagrin fut tellement profond qu’il lui fut impossible d’exercer plus longtems un art qui réclâme la
totalité des facultés humaines ». Il demanda sa retraite… « Au retour de Moscou, il y eut spectacle aux Thuileries,
on y desira voir représenter
Cinna
, et quoique retiré du théâtre, il fut invité à jouer le rôle d’
Auguste
– Quelques
succès obtenus à cette représentation lui valurent l’honneur d’une lettre infiniment flatteuse
et l’invitation d’obéir
à des desirs superieurs.
Les événements qui se sont successivement, et si rapidement passés, ont empêché qu’on fît
de nouveaux états […] et il fut ainsi privé pendant trois années des avantages dont il jouissait avant sa retraite […]
C’est seulement, c’est surtout un sentiment de justice, un sentiment de convenance qu’il est si facile d’apprécier qui
lui fait desirer d’être réintégré sur l’état des premiers sujets du théâtre de Sa Majesté »…
105.
Gaspare SPONTINI
(1774-1851) compositeur. L.A.S. (« copie » avec corrections), Paris 29 novembre
1830, au Président de l’Académie des Beaux-Arts ; 2 pages et demie in-fol. (beau portrait gravé par
Quenedey joint).
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Belle lettre de candidature à l’Académie des Beaux-Arts au fauteil de Charles-Simon Catel. [C’est
Ferdinando Paër qui sera élu le 29 janvier 1831 ; Spontini n’entrera à l’Institut qu’en 1838.]
« Fier et infiniment honoré d’appartenir au premier corps d’artistes célèbres, dont l’Europe révère les noms illustres,
les talens, et admire les œuvres sublimes », il se présente à la place vacante par la mort du regretté Catel. « Depuis
vingt-sept ans, j’ai consacré mes faibles talens et mes services à la France ! Depuis
1818
j’y suis naturalisé […]
Depuis
1811
, j’y suis marié avec une Française (d
lle
Erard) et domicilé […] Compositeur et Directeur de la musique
particuliere, à la Cour de l’Empereur des Français ! Directeur général, pendant quelques années, du théâtre de
l’Impératrice (Opera-Italien) je fus en
1816
nommé, par brevet de la
main de S. M. Louis
XVIII
, compositeur dramatique ordinaire du Roi
de France ! Ce Monarque me créa chevalier de la Légion d’honneur,
aprez avoir assisté à une représentation de
F
d
Cortez
, et m’accorda une
pension viagere sur la liste civile ». Avec la permission de Louis XVIII,
Spontini accepta en 1820 « le contrat que me fit offrir S. M. le Roi de
Prusse,
par lequel contrat j’ai le droit le plus étendu de passer en France
une très grande partie de chaque année !
»… Spontini rappelle qu’il avait
composé « seize ou dix-huit operas bouffons et sérieux », représentés
« sur les principaux théâtres d’Italie, depuis ma sortie du Conservatoire
de Naples, ayant débuté à Rome en
1797
, jusqu’à mon arrivée à Paris,
en
1803
. Après avoir débuté ici par un opera-bouffon, en trois actes, sur
le théatre Favart (
La finta filosofa
) je composai pour le théatre Feydeau,
la petite maison
, opera en 3 actes,
Milton
, et
le Pot de fleurs
. Je me sentis
alors transporté à de plus hautes conceptions, et jeme livrai entièrement
au grand-opera, à la tragédie lyrique, et je composai
la Vestale
,
F
d
Cortez
,
Pélage
,
Olimpie
! Actuellement, je possede en mon porte-feuille quattre
grands operas nouveaux de differens genres
grandioses
, en trois actes
chacun (fruit de mes constants travaux en Prusse) que je destine à la
France »… Mais son plus beau titre, c’est le grand prix décennal qu’en
1810 l’Académie « daigna me décerner, à deux différentes épreuves,
pour mon grand opera de la
Vestale
! »… Il espère donc rejoindre cette
« Société de grands talens et d’hommes éminens »…