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mais consolé que ses amis n’aient pas relâché leurs efforts, même après leur retour en Angleterre : le sort cruel de
Dolomieu a fait l’objet de lettres de Lady Hamilton à la Reine de Naples, alors en Allemagne… Tous les hommes
de science ici ont regretté cette situation, connaissant la contribution de Dolomieu à l’accroissement du savoir
humain ; mais, malgré leurs capacités individuelles à intervenir auprès du gouvernement en sa faveur, la Royal
Society en tant que corps n’a pris aucune mesure, ni reconnu publiquement sa situation… En Angleterre on est
aussi attaché au gouvernement royal que Dolomieu peut l’être au gouvernement républicain, et, quels que fussent
leurs vœux particuliers, ils ne trouvaient ni bienséant ni convenable de spéculer sur la conduite d’un Roi dont ils
ignoraient les motifs, ni, en tant que société, de prendre position sur des affaires politiques. Il espère donc que
Dolomieu n’a pas publiquement exprimé sa conviction que la Royal Society est intervenue en sa faveur, ce qui serait
inexact…Banks serait heureux d’apprendre que Dolomieu emploie sa plume pour illustrer la géologie de l’Égypte ;
les connaissances qu’il a rapportées doivent être sans prix, car comme ce pays est susceptible d’être abandonné à
nouveau à ses habitants illettrés et barbares, beaucoup de temps pourrait passer avant que la science n’ait encore
l’occasion de mener des recherches sur ce qu’il a vu et pourra décrire. Les Anglais, quoique très attachés à la Science,
n’ont pas, comme le Premier Consul, envoyé des savants avec leur armée ; leurs succès, si le Ciel leur en donne,
leur procureront seulement des avantages politiques ; tandis que la Science, négligée par leurs gouvernants, devra
décerner à la France, pour avoir mêlé l’instruction à l’armée et recueilli des connaissances bénéfiques à toute la race
humaine, des lauriers, qui seront pour leurs chefs des ornements stériles de vaillance victorieuse…
120.
Daniel BERNOULLI
(1700-1782) physicien et
mathématiciensuisse, fondateurde l’hydrodynamique
et de la théorie cinétique des gaz. L.A.S., Bâle 7 juillet
1748, [à Jean-Jacques Dortous de Mairan] ; 1 page
in-4 (portrait gravé joint).
1 000/1 500
Belle lettre sur son élection comme associé
étranger de l’Académie des Sciences (24 juin 1748).
« L’honneur d’être associé à la plus illustre compagnie du
monde est sans doute par lui meme d’un prix inestimable
à tout homme sensible à la gloire et toutes les circonstances
concourrent à me le rendre encore plus pretieux à moi en
particulier. C’en est une […] de voir que vous prenez part
à mon élection et de ne pouvoir douter, que vous n’y ayez
contribué. Je vous prie d’etre persuadé de ma parfaite
reconnoissance ; ayez aussi la bonté de la temoigner à tous
ceux que vous scaurez m’avoir honoré de leur suffrage. Je
m’applaudis en particulier, Monsieur, d’avoir l’honneur
d’etre votre confrere et j’espere que vous m’en trouverez
d’autant plus digne de votre commerce et que ce ne sera pas
un simple commerce de civilité. Je desire plus que jamais
de profiter de vos lumieres, que j’ai toujours respectées »…
121.
Jean II BERNOULLI
(1710-1790) mathématicien suisse. 2 L.A.S., Bâle 1737-1751, à Jean-Jacques
Dortous deMairan, « de l’Acad. R. des Sciences de Paris et de celle de S
t
Petersbourg,
au vieux Louvre
à Paris » ; 2 pages et demie in-4 chaque, la première avec adresse et cachet de cire rouge (manque un
coin à la 1
ère
avec perte de quelques lettres).
500/600
17 février 1737
. Il le remercie de l’envoi d’exemplaires de sa pièce et le prie de témoigner à M. Nicole combien il
est satisfait de l’impression, malgré quelques erreurs qu’il signale. « Mon père a envoyé pendant mon absence un
exemplaire de ma pièce à un des éditeurs du
Mercure Suisse
. Il n’a pas manqué, conformément à ce que vous avés
souhaitté, de le prier d’avertir le public de la conformité demes idées avec celles que vous avés eues longtems avant moi
[…] Mon père est curieux de savoir qui sont les commissaires de cette année à présent que plusieurs de vos géomètres
sont absens. Dans ce moment nous venons de recevoir des lettres de M. le Prof
r
Bourgues de Neufchatel »…